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    Pas sûr que je puisse rapidement revenir devant mon ordi :

    alors je vous fais un gros bisou.

     

    Que le dieu de l'amour et des heures délicieuses

    vous comble longtemps encore de ses bienfaits.

     

    khazimir

     

    qui a passé de bons moments avec vous.

     

    merci

     

     

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    Il me vient l'envie de vous montrer deux dessins.

     

    Le premier est une tentative de reproduire une photographie du chat de notre ami nuidra, ou peut-être plutôt du chat de sa fille.

    Quelle noblesse s'exprime en cet animal. 

    Il est l'empereur de sa prairie.

    Je m'incline devant lui.

     

     

     

    - Sieur Cochon et Dame Chienne -

     

     

     

     

    Le second m'a été inspiré par la lecture d'un tout petit roman de George Orwell : " la ferme des animaux ". Je pourrais même dire par la fable qu'il a écrit dans le style de notre Jean de la Fontaine

    et dont la conclusion est ô combien intéressante.

    Et troublante.

     

     

    Merci à Nd et J L de m'avoir fait connaitre ce petit chef-d'oeuvre.

     

     

     

     

     

     

    - Sieur Cochon et Dame Chienne -

     

     

     

     

    Amitiés et bisous pour vous tous.

     

     

     

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    Le lendemain fut d'abord consacré pour elles et Jak à la location d'un solide voilier muni d'un bon moteur. Rien de plus facile à trouver dans ces îles. Elles voulaient me retrouver au plus vite.

     

     

    - Charlotte 21 -

     

     

    Elles m'imaginaient, inquiet, perdu, tel la réplique d'un ridicule Robinson, me préparant un poisson volant avant de le faire griller sur des braises ou tel un vieil orang-outan déplumé déambulant sur une plage perdue en s'ouvrant une noix de coco.....

    Avec ma barbe inculte, ébouriffée comme un vieux balai, mes vêtements déchiquetés, comme je devais leur sembler loin en effet de l'élégant gentleman qu'incarnait pour elles parfaitement Jak !  

    J'étais cependant plongé dans une totale incertitude. Qu'elles puissent être de retour rapidement était vraiment l'hypothèse la plus optimiste. Bien trop sans doute. Même en n'imaginant pas un accident, elles auraient pu être interceptées par des garde-côtes et cuisinées en ce moment même, et pour plusieurs jours peut-être, en tant que touristes plutôt suspectes, ayant quelque chose à cacher.

    Mais vers la fin de l'après-midi, il me sembla apercevoir une voile à l'horizon. Et  cette voile grandit, grandit ...

    Un moment après elles étaient là et ... l'émotion était trop forte : je me mis à pleurer comme un gosse !

     

    Oh comme les heures passèrent vite ce jour là !

    Charlotte et Sophie avaient préparé des accras de morue et toutes sortes d'autres petits plats : ce fut un vrai festin.

    La nuit tomba

    et un sommeil bienheureux nous emporta sur son aile.

     

     

    - Charlotte 21 -

     

     

     

    Le lendemain il nous fallut charger dans le voilier  tous les trésors que nous avions installés dans le tunnel-bibliothèque, des précieux livres de Charlotte jusqu'à une collection de calebasses, dont certaines étaient devenues des maracas. C'était à la fois beaucoup (à transporter, à charger), et très peu. 

    Dérisoirement peu.

    Mais il y avait aussi l'île elle-même.

    Nous le réalisâmes quand notre bateau fut prêt pour le départ.

    Cette petite île abandonnée, inconnue, ou méprisée, nous avait cependant donné beaucoup d'amour, et permis de vivre. Nous éprouvâmes alors une sorte de grande tendresse pour elle, comme si elle faisait un peu partie de nous. Mais en même temps il nous apparaissait à l'évidence que nous, les humains, ne sommes pas fait pour vivre ainsi isolés de toute la communauté. Nous avons besoin, chacun, de la présence de tous.

    Le voilier nous ramena bien vite  à Tortola. 

    Encore une nuit sur les pentes du Mont Sage, et le jour de notre séparation arrivait. Après nos adieux à nos hôtes de Tortola, Jak et Katiana, un coup d'aile nous ramena à la Guadeloupe. Sophie (qui travaillait à Pleumeur-Bodou) reprit aussitôt contact avec son employeur et fut rassurée : on l'attendait avec joie !

    Charlotte, elle, avait hâte de retrouver sa chère bibliothèque Schoelcher,  en Martinique, à Fort de France, mais elle tenait à nous saluer lors de notre départ pour la France sur l'aérodrome de Pointe à Pitre, et nous y accompagna..  

    Un bel avion cette fois nous attendait.

     

     

    - Charlotte 21 -

     

     

    Notre aventure était terminée.

     

     

     

                                                               

    Adieu Charlotte !

     

     

     

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    Notre canoë était enfin là !

    L'installation de son balancier se fit sans difficulté. Il nous fallut aussi creuser des écopes et façonner des pagaies. 

    Presque un plaisir !

     

    - Charlotte 20 -

     

     

     

    Il fallut encore installer un mat pour fixer une petite voile. Ce ne fut pas le plus facile.

     

     

     

    - Charlotte 20 -

     

     

     

    Sans le moindre délai, Charlotte l'essaya. Il était parfaitement stable. La difficulté était cependant de manoeuvrer la pagaie et en même temps de maintenir la voile dans une position favorable pour capter le mieux possible le souffle régulier du vent. 

    Les choses furent bien plus simples quand Sophie eut rejoint Charlotte. Elles commencèrent à manoeuvrer notre frêle esquif d'une façon tout à fait efficace, l'une pagayant pour positionner le canoë, l'autre s'occupant de la voile.

    Le moment était arrivé que je les rejoigne.

    Mais là ... ça n'allait plus du tout : la triple charge était telle que le pauvre canoë s'enfonçait beaucoup trop. Et n'avançait plus ! Sans doute avais-je abusé des fruits de l'arbre à pin.

    Et se posa la question fatidique : qui devait partir ?                         Sophie et Charlotte, à l'évidence.                                                                 Elles étaient toutes les deux initiées à la voile.

    Chaque jour elles faisaient plusieurs fois le tour de l'île et perfectionnaient leurs gestes. 

    Nous étions mi-avril. La saison était favorable pour entreprendre ... notre grand tentative. Il fallut choisir ce qui était nécessaire pendant ce voyage qui, si tout se passait bien, devait être assez court : quelques noix de coco, quelques mangues et un peu de poisson séché. 

    Et le grand jour arriva ! 

    Séparation difficile, aussi fut-elle la plus brève possible. 

    Je les vis partir comme je le faisais chaque matin quand elles partaient pour faire le tour de l'île, mais cette fois elles se laissèrent porter sur les ailes des Alyzées : direction plein ouest. Quinze minutes après elles n'étaient plus visibles.

    Je restais là seul, le coeur un peu serré, je dois le reconnaitre. Tant d'incidents ou d'accidents étaient possibles. En fait leur avancée fut régulière et rapide. Sans rencontre si ce c'est que le croisement de quelques grandes tortues. La journée était magnifique. Elles croisèrent, enfin, un cargo. On leur demanda si elles avaient besoin d'aide. Charlotte répondit prudemment que non : elles ne tenaient pas à monter sur un bateau car cela aurait compliqué beaucoup l'entrée dans un port, avec des risques de questions indiscrètes, de contrôles, et d'une grande perte de temps .

    Elle eut bien raison car très peu de temps fut aperçu le profil d'une île, celle de Tortola. Elle était bien connue de notre amie Arawak qui y visitait régulièrement une bibliothèque dans sa capitale Road Town.

    Pas question d'entrer dans le port. Leurs vêtements étaient si défraichis et en si piteux état, leur embarcation si manifestement "de fortune", qu'elles auraient immanquablement attiré l'attention de la police, et subi une interrogatoire en règle.

    Elles choisirent donc d'aborder cette île dans une crique discrète où elles dissimulèrent le canoë dans une épaisse végétation.    

     

     

    - Charlotte 20 -

     

     

    Restait à rejoindre le bungalow où vivait un couple d'amis dans une petite bourgade, Nanny Cay, proche de Road Town. 

     

    Le soleil, qui allait bientôt baisser, avant de plonger dans la mer, éclairait avec force le point culminant de l'île : le Mont Sage, résidu de l'ancien volcan qui avait donné naissance à l'île il y a quelques millions d'années, et qui ne s'élevait plus qu'à 521 mètres.

    Ils trouvèrent facilement le cottage où vivait le couple de leurs amis : Jak et Tatiana : Jak, un passionné de voiliers, Tatiana, une Arawak (plus précisément une Taïnos) bien plus jeune que lui, mais ils s'aimaient tendrement : n'est-ce pas là l'essentiel ?

    Je ne vous raconte pas leur rencontre : ils avaient tous les quatre tant de choses à se raconter au cours d'un vrai repas cette fois. Suivi d'une nuit réparatrice bien méritée pour Charlotte et Sophie.

     

    Demain allait être une autre journée !

     

     

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    Et bien les Espagnols se décidèrent d'entreprendre des plantations. 

    De canne à sucre ? De tabac ? De café ? De cacao ?

    Ce fut la canne à sucre qui l'emporta.

     

     

    Mais où trouver des travailleurs ?

    Des Arawaks ? Il n'y en a plus.

     

    Quelques individus, ou de minuscules groupes cachés ici ou là, en des lieux inaccessibles, tout au plus.

    Adieu peuple Arawak !

    Les douces brebis comme les désignait Bartolomé de Las Casas.

     

     

    - Charlotte  19 -

     

     

    Alors les Espagnols vont partir en Afrique acheter des esclaves noirs. C'est facile et pas cher : il suffit de s'adresser aux princes musulmans d'Afrique, qui pratiquent eux la capture des esclaves noirs depuis des siècles, et tiennent boutique en permanence pour d'éventuels acquéreurs. Le seul problème est de faire traverser l'Atlantique à cette "marchandise". A vrai dire, ils en avaient déjà fait venir  dès 1501 pour palier au déficit croissant d'autochtones.

    Mais cette fois-ci il va falloir développer "la traite des noirs" sur une bien plus grande échelle !

    C'est en apparence un grand changement : les mines d'or sont épuisées. Le jaune de l'or a laissé sa place au blanc du sucre, et la couleur de la peau des esclaves est différente.

    Mais le trafic reste le même.

     

    Là encore les Espagnols vont d'abord bien réussir, et leurs cultures dans les grandes Antilles ( Jamaïque, Cuba ...) vont être pour un temps en pleine expansion.

    Mais n'en déplaise à la papauté, la puissance coloniale de l'Espagne se dirigeait petit à petit vers son déclin.

    D'abord sous la pression des Britanniques et des Français, les Britanniques s'emparant de la Jamaïque en 1655, et une dizaine d'années après la France s'emparant d'Hispaniola. Puis une guerre avec les Etats-Unis fait perdre à l'Espagne le contrôle de Porto Rico et de Cuba. Elle finira même par être chassée de l'île de Trinidad, tout au sud de l'arc Antillais, où prospéraient de riches cultures de canne à sucre et de cacao !

     

    La Jamaïque !

     

    Les Britanniques vont y régner en maîtres pendant 200 ans, et faire de cette île le plus grand exportateur de sucre au monde. L'usine à sucre  tournant à plein régime, cette île va devenir l'une des principales plaque tournante de la traite des noirs. 

    Il faut donc beaucoup d'esclaves, mais beaucoup d'esclaves, ça cause beaucoup de problèmes ...

     

    - Charlotte  19 -

     

    D'abord des problèmes de ... discipline, si l'on peut dire. 

    Sur ce plan là, les Britanniques vont traiter les noirs avec la même brutalité que celle montrée par les Espagnols vis-à vis des Arawaks.  Un travail épuisant leur est imposé. A la moindre faute, ce sont des coups de fouets. En cas de refus d'obéissance, ou de tentative de fuite, ils sont émasculés, on leur coupe les oreilles ou les mains ou le jarret. On les marque au fer rouge sur l'épaule.

    En cas de récidive, on les tue. La mortalité est très élevée, et il faut constamment acheter de nouveaux esclaves.

     

     

    - Charlotte  19 -

     

     

    Mais comment nourrir tout ce peuple d'esclaves ?

     C'est alors que vient une idée aux Britanniques.

    Ils pensent à l'arbre à pain, cet arbre extraordinaire, presque miraculeux, qui fait si bien vivtre les Tahitiens. Et si on le plantait ici, dans la Jamaïque, on pourrait facilement rassasier cette bande de voraces qui nous ruinent en nourriture  ? ...

    Ainsi cet arbre polynésien, voguant sur les océans, va venir en Amérique. Cela ne doit pas nous faire oublier l'océan de souffrances que des millions d'hommes, de femmes et d'enfants, traversaient durant cette même période.

     

    Après l'anéantissement du peuple Arawak, n'y a-t-il plus de population indigène aux Antilles ? Si, et je m'aperçois que je ne vous en ai jamais rien dit !

    Les Arawaks (qui eux-mêmes succédaient aux Ciboneys) étaient venus d'Amazonie. De là encore, des hauts plateaux vénézuéliens  et du bassin de l'Orénoque, une autre vague migratoire se produisit à partir du huitième siècle  et suivit le même chemin vers la Nord. Il s'agissait cette fois d'un peuple guerrier : les Caraïbes

     

     

    - Charlotte  19 -

     

     

    Ils se colorent le visage et tout le corps avec du roucou pour se protéger du soleil, et les Européens pour cette raison vont les appeler les "peaux rouges". Ils empoisonnent la pointe de leur flèches avec la sève du mancenillier et rendent ainsi leurs arcs redoutables.

    Ils vont peu à peu repousser les Arawaks plus au nord (dans les grandes Antilles) et occuper finalement toutes les Petites Antilles.

    Les Français, en s'emparant de la Martinique, de la Guadeloupe, et des autres îles de la même zone vont devoir faire face à leur résistance acharnée. Il faudra deux siècles pour que les Français en viennent à bout. Mais le résultat fut le même que pour les Arawaks dans les Grandes Antilles : l'extermination des populations locales (caraïbes cette fois), le refoulement des survivants dans les îles de la Dominique et de Saint Vincent,  et l'importation  d'esclaves Noirs pour travailler dans les plantations.

     

     

    - Charlotte  19 -

     

     

     

    Il faudra attendre 1794 pour voir une première fois l'esclavage être aboli en France, lors de notre révolution, puis d'une façon définitive  le 27 avril 1848, sous l'impulsion de Victor Schoelcher. 

     

    Pourquoi vous ai-je raconté tout cela ?  Parce que ce fut cette sorte de cauchemar,  presque incroyable, qui s'imposa à nous durant tout le lent travail qui aboutit à l'accouchement, sortant de ce tronc si résistant, de notre petit esquif, pour essayer de nous sortir de cette île.

    Comme il fut difficile de même pour notre civilisation de sortir de cette folie de l'esclavage ! Dont les odieuses traces sont encore très présentes dans notre monde !

     

     

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