•  

     

     

     Vous pensez bien  que la pensée de notre retour ne nous a désormais plus quitté une seule heure entière !

    Et par une grande chance nous avons trouvé dans les livres de Charlotte des études sur les questions de météorologie régionale.

     

    Le régime des vents alysées étant en premier plan de notre intérêt.

    Les vents alizées ....

    une vraie merveille de la nature. Ils soufflent tous les jours de l'année, permanents, réguliers, sans jamais un jour de manque. Ce sont des vents modérés, qui se déplacent de l'Est vers l'Ouest, à 20 km à l'heure, ni plus ni moins : c'est la vitesse d'un bon cycliste.

    C'est donc dire combien ils sont favorables à notre projet de revenir vers notre point de départ dans l'île de Saint Thomas, si seulement nous parvenons à munir notre esquif d'une petite voile..

     

     

     

    - Charlotte 13 -

     

     

    Ils se font sentir jusqu'à 30 ° de latitude, or les Îles Vierges, où nous sommes encore, se trouvent à 18° de latitude Nord, c'est-à-dire en plein dans leur domaine d'action.

    Bravo et merci les Alizées !

    Pourtant il y a un problème. Le temps n'est pas uniforme aux Antilles tout au long de l'année. Il y a en quelque sorte deux saisons. Ô rien à voir avec nos quatre saisons d'ici, célébrées par Vivaldi !

    Il y a les premiers mois de l'année, qui forment la saison sèche, et le reste de l'année, de fin juin à décembre : c'est la saison humide.

     

     

    - Charlotte 13 -

     

     

     

    Durant cette période humide, les averses de pluies sont bien plus fréquentes et bien plus fortes. Rien de très gênant pour naviguer si l'on a un bateau à peu près correct, mais dans une simple pirogue, il en va tout autrement. Une seule averse pourrait la remplir, et la situation devenir dramatique, car il n'est pas sûr qu'un simple écopage suffise. 

     

    Or nous étions encore en octobre, en pleine saison humide. Il nous fallait donc attendre au moins jusqu'en janvier pour tenter notre aventure. Nos chances de rejoindre une île comme Norman island, Virgin Gorda, ou Tortola étaient réelles : notre projet n'était pas déraisonnable. 

     

    Quant aux courants marins, ils nous étaient également favorables puisque nous étions là où les racines du Golf Stream se forment, en se déplaçant également de l'Est vers l'ouest, bien avant de se réfléchir vers le Nord puis vers l'Est en direction cette fois des côtes de l'Europe.

     

    Et cela allait nous donner le temps de creuser notre pirogue. Et d'abord abattre l'arbre. Avant cet abattage, j'ai voulu m'offrir une petite récréation, à savoir une partie de pêche. J'ai choisi d'étrenner la canne au lancer, et je me suis rendu sur la côte Esd de notre île, dans l'espace marin entre la mangrove de la ligne des récifs qui protègent cette mangrove de la grande houle atlantique.  

    J'avais choisi comme appât un reste de langouste consommée la veille. L'attente ne fût pas bien longue. Une belle pièce venait de saisir la ligne, et opposait une très forte résistance, début d'une bien belle bagarre. C'était un grand poisson brillant d'un mètre de long.

     

     

     

    - Charlotte 13 -

     

     

     

    Un brochet de mer, nous indiqua Charlotte. Un puissant carnassier.    Il fit nos délices ce jour là. Avec une chair ferme et tendre à la fois, douce et parfumée, il nous offrit un véritable festin. D'autant que nous avions découvert deux boîtes de riz dans nos petites boîtes-surprises. Quoi souhaiter de mieux ? 

     

     

    - Charlotte 13 -


    3 commentaires
  •  

     

     

    J'ai peur de n'être plus là très longtemps, une hospitalisation devenant peut-être nécessaire. Alors je voudrais que la fin de la publication de "Charlotte" soit atteinte avant, car ensuite je n'aurai plus d'ordi, probablement, et je ne pourrai plus répondre à vos commentaires, ce qui m'ennuierait fort.

    Alors j'ai accéléré la publication : un article chaque jour. Le dernier devrait sortir le 13 avril.

    Bisous de pinson très déplumé !

     

     

    -Encore du nouveau ! -J'ai peur

     

     


    19 commentaires
  •  

     

    Et oui, notre exploration de l'île nous l'avait rendue, si l'on peut dire, plus habitable. Mais en même temps il nous devenait évident que nous n'avions pas la moindre envie de nous y installer pour un temps long.

    Plusieurs jours s'étaient écoulés  depuis notre arrivée.

    En fait nous ne nous étions pas encore vraiment demandé comment nous allions sortir de là, persuadés que nous allions bientôt être repérés, soit par un pêcheur venu ici faire une petite pause, soit par un plaisancier en promenade. Ou un groupe de touristes un peu plus inventifs, et délaissant volontairement les bateaux-usines. Ou aperçus par un plus gros navire. Mais en fait rien de ce genre ne s'était encore produit et nous commencions à douter que cela allait arriver.

    Nous n'avions pas aperçu le moindre bateau d'aucune sorte. Pas même à l'horizon le plus lointain. Une ou deux fois en haute altitude un avion avait laissé sa trace, vite balayée. 

     

    Ce qui nous est apparu en même temps avec un grand étonnement, c'est la coexistence d'un tourisme véritablement industriel, en des îles devenues des repaires pour les financiers, et le total abandon de cette multitude de petites îles, qui étaient comme retournées sous les seules lois de la nature.

     

    Et nous avions beau savoir que nous n'étions pas vraiment éloignés d'îles habitées, cela ne les mettait pas à notre portée. Nous allions donc  devoir nous demander comment sortir de là par nos propres moyens, et une sorte d'angoisse était née en nous, car ça n'allait pas être facile. 

     

    Fabriquer un radeau, et nous lancer dessus en confiant aux vents et aux courants de nous emmener  ... quelque part ? Cela était possible mais risqué , et nous privait de presque tout choix de trajet. 

    Ou bien nous construire une embarcation, genre pirogue ? Oui, ce serait mieux, avec la possibilité de choisir une direction.

    De beaux arbres ne manquaient pas qui pouvaient faire l'affaire.

     

    Et d'abord l'arbre à pain. Encore lui !

    Le plus traditionnel pour ce genre de travail artisanal.

     

    Son tronc, qui peut être très large, souvent bien droit, permet de réaliser de belles pirogues, ainsi que le faisaient les polynésiens, et son latex peut se comporter comme une colle qui va justement assurer l'étanchéité de l'embarcation. Son bois n'est pas trop dur.

    Mais abattre un bel arbre à pain qui nous avait peut-être donné son fruit nous paraissait difficile.

     

    Une autre option était le Pandanus. Mais il serait nettement plus long à préparer compte tenu des nombreuses racines en échasses qui sortent de son tronc pour rejoindre le sol (tronc dont elles assurent ainsi la stabilité). Et son bois est plus dur.

     

     

     - Charlotte 12 -

    un Pandanus

     

    D'autres encore ? 

    Allez, nous choisîmes un arbre à pain !

    C'était plus sûr.

    Mais cela signifiait tout de même des semaines de travail, vu le manque quasi total d'outillage adapté. Nous disposions d'une belle hachette et de divers couteaux. C'est déjà ça, mais c'est peu.

    Et nous nous mîmes à rêver des belles embarcations polynésiennes !

     

    Un modèle le plus simple devrait être réalisable, avec juste un balancier, pour stabiliser l'embarcation.

     

     

     - Charlotte 12 -

     

     

     

    Restait à trouver l'arbre qui nous paraitrait convenir, et à l'abattre. 

    Cette pensée n'allait plus nous quitter, et tous les jours qui suivirent cette décision furent consacrés  à de nouvelles explorations dans le but de trouver l'arbre que nous allions choisir.

    Et comme toujours, en cherchant quelque chose, nous en trouvons aussi une autre : toute une population de petits arbres d'allure très ordinaire, ressemblant à des pommiers, dans le haut de la grande plage nord.

     

     

     - Charlotte 12 -

     

     

    Mais cette fois ci, non seulement cet arbre n'avait pas d'intérêt alimentaire, mais il  était en fait l'un des plus dangereux de la planète. Ce qui lui a valu le nom d'arbre de la mort !

    C'est le mancenillier.

    Il fait partie de la grande famille des euphorbes. Ses fruits qui ressemblent à de petites pommes exhalent pourtant une odeur citronnée agréable. Mais elles sont  la partie la plus toxique de la plante : en manger une seule peut-être mortel.

    Tout est toxique dans cet arbre : ses branches, ses feuilles, son écorce, son tronc, et le seul fait de le toucher peut provoquer de graves brûlures. Il est même dangereux de se coucher dessous car si une pluie survient, l'eau va laver les feuilles et déposer le poison sur le dormeur.

     

    Si en vous promenant à la Martinique, à la Guadeloupe, ou à la Réunion, vous apercevez un mancenillier, écoutez le conseil de Charlotte : n'y touchez pas !!!!

     

     

     - Charlotte 12 -

     

     

     

     

     

     

     


    5 commentaires
  •  

     

    Bonsoir à vous tous. 

    Je voulais enregistrer tous mes articles concernant Charlotte

    (laquelle sera peut-être ma dernière publication)

    Mais je me suis un peu emmêlé les pédales

    et j'ai dû faire paraitre 2 ou 3 articles ce même jour, 

    et en plus pas dans l'ordre.

    Alors vérifiez s'il vous plait avant de lire :

    le 11 se trouvant entre le 9 et le 10 ! 

     

    Mes excuses, et bisous.

     

    Khaz.

     

     

     

     

     


    8 commentaires
  •  

     

     

    Disposer maintenant d'un abri sûr et permanent nous donna une envie de découvrir au plus vite l'ensemble de l'île ! 

    Cela fut commencé dès le lendemain, en partant justement de "la bibliothèque". Toute la face Ouest se révéla totalement occupée par des roches volcaniques plongeant directement dans la mer, et de ce fait pratiquement impossibles à explorer.

    La voie à suivre était donc de passer par le centre même de l'île.

    Ce qui fut assez facile et permit à Charlotte de retrouver une vieille connaissance : les "cerisiers pays". Quand elle était enfant (elle était née à Charlotte Amélie) dès qu'elle sortait de l'école, elle en cueillait les fruits rouges tout le long de la route.  

     

     

    - Charlotte 11 -

     

     

    Ses fruits ressemblent à des cerises aigres mais ne sont pas en fait des cerises : elles n'ont pas de noyaux, mais 2 ou 3 pépins, ce qui ne les empêche pas d'être délicieuses, et surtout très riches en vitamine C : jusqu'à 500 mg pour 100 grammes, ce qui est un record. Mais depuis quelques temps nous connaissons en Europe ces fruits que nous appelons " Acérola" et que nous utilisons pour fabriquer des ... comprimés !

    Il faut ajouter que la production de ces"cerises pays", ou "cerises des Antilles" est permanente, sans la moindre interruption tout le long de l'année, ce qui représente une ressource alimentaire précieuse, que nous mimes aussitôt à contribution.

     

    Le centre de l'île s'élevait sans doute autour des 350 ou 400 mètres, et recelait un magnifique lac circulaire aux trois quarts plein d'une eau où miroitait le ciel  avec encore de nombreux cumulus. A sa surface quelques jacinthes d'eau, mais en assez petit nombre.

    Cette petite île possédait donc un ancien cratère volcanique, lequel constituait un merveilleux réservoir d'eau ! C'est cette réserve qui sans aucun doute alimentait le providentiel petit ruisseau qu'avait découvert Sophie dès le premier jour.

    Du point le plus élevé de ce cratère on voyait très bien une vaste plage de sable, qui bordait toute la partie Nord de l'île, bien plus large et étendue que la plage étroite et en pente un peu raide qui nous avait d'abord accueillis.

     

     

    - Charlotte 11 -

     

     

    Quant à la face Est de notre îlot, elle était occupée par  une mangrove qui la bordait toute entière, manifestement protégée de la houle atlantique par une multitude de récifs s'étendant assez au large.

    Une mangrove ! Une vraie merveille biologique. Une pouponnière pour une multitude de petit animaux marins de toutes sortes. 

    Nous pourrons nous y ravitailler en crabes et en huitres. Les crabes ... il faut savoir déceler leur présence dans la vase, mais les huitres sont bien plus faciles à trouver : elles se fixent directement sur les racines des palétuviers. Cela allait diversifier notre alimentation.

     

    Vous allez dire que nous n'avions pas beaucoup de légumes à notre disposition. Mais si, Charlotte connaissait de nombreuses plantes dont les feuilles étaient comestibles, et de nombreuses racines riches en fécule, certaines très grosses mais dont j'ai oublié le nom, tant elles sont diverses, d'autres bien plus petites, comme celles des amarantes (plantes qui sont vendues en Europe comme décoratives) qui tapissaient le sol en de nombreux endroits, et qui, simplement grillées dans les braises, étaient délicieuses, faisant penser aux crosnes.

     

    Et les salades ? Elles ne manquaient pas non plus, à commencer par le cresson, oui, notre cresson de fontaine, qui poussait en abondance dans le ruisseau, là où le courant n'était pas trop fort. Et ici, pas de douve du foie à craindre !  Très tendre et croquante, aussi, au fin goût acidulé, la salade préparée avec le pourpier qui poussait en abondance sur le haut des plages, bien mieux encore qu'au bord de la Loire.

     

    Bref : cette découverte de l'île, avec ses ressources abondantes, était très rassurante. Et pourtant elle nous fit prendre soudain conscience de quelque chose qui ne quitta plus nos esprits    .... 

     

     

     

    - Charlotte 11 -

     

    Mais non, mais non,  

    ce n'est pas un avocat ouvert en deux,

    mais une deuxième carte de notre île ! 

     

     

    ***

     

     

     

     


    8 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique