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Le conte des trois poulettes.
( Déjà publié sur Over-Blog le 6.10.2013 )
Ce que je vais vous rapporter, et c'est la vraie vérité,
s'est passé en Aubrac, à Vertajoux,
un hameau de Saint Urcize.
La Rougite avait trois poules
une noire, une blanche, une rouge.
Elles étaient impossibles !
Le matin, les coquines,
dès qu'elles s'étaient rempli le jabot de bon grain
elles ne pensaient qu'à partir
et on ne les revoyait plus de toute la journée.
Oh ! Les polissonnes !
Et souvent elles descendaient jusqu'au Bès,
cette petite rivière qui sépare le Cantal de la Lozére.
Elles aimaient patauger dans le sable
où elles trouvaient de beaux vers bien dodus.
Mais un jour, un gros loup les a vues.
Il s'approcha d'elles et leur dit :
je m'en vais à Castaraste, chez la Germaine,
elle a de beaux dindons,
je vais en croquer un,
puis je repasserai, et je vous croquerai toutes les trois.
Et il partit.
Bof, elles ne s'inquiétèrent guère.
Elle voulaient explorer toutes les berges du Bès.
Mais à la fin, le soleil s'apprêta à se coucher,
et elles prirent peur.
Elles décidèrent de se faire des maisons,
une pour chaque,
pour que le loup ne puisse les manger.
La noire, qui était une maline, dit aux autres :
Nous allons nous aider l'une l'autre,
ça ira plus vite.
Alors toutes les trois construisirent la maison de la poule noire.
Quand elle fut terminée, la poule noire dit :
je vais l'essayer.
Elle entra dedans,
et... clic clac : elle ferma la porte et dit :
Maintenant, vous êtes dehors, restez-y !
Les deux autres poules se mirent à se pleurer.
Et le jour continuait de baisser.
La poule rouge dit à la poule blanche :
ne pleure pas, soeurette, nous allons nous aider à construire nos maisons.
Faisons d'abord la mienne,
puis je t'aiderai à faire la tienne.
Quand la maison de la poule rouge fut faite,
la poule rouge dit :
je vais l'essayer, mais ne crains rien,
je ne ferai pas comme notre soeur,
je vais tout de suite ressortir pour t'aider.
Elle entra
et... clic clac : elle ferma la porte
et dit à la poule blanche :
Maintenant, tu es dehors, restes-y !
Et la poule blanche se remit à se pleurer.....
C'est alors que passa par là Augustin du Rouy
qui allait justement poser une fenètre chez la Germaine de Castaraste.
Il portait tout son matériel :
planches, marteau, clous...
Il vit la poule blanche et demanda :
pourquoi pleures-tu, poule blanche ?
Qu'est-ce que tu as ?
Elle lui raconta tout,
ce qu'avait dit le loup,
qu'il repasserait et les mangerait,
que toutes trois avaient d'abord construit la maison de la poule noire,
que la poule noire entra dans sa maison
et clic clac : elle ferma la porte
et....
bref, elle lui raconta tout
et elle se remit à se pleurer.
Augustin lui dit :
ne pleure pas, je vais t'aider à faire ta maison.
Et avec ses planches, il lui fit une maison solide
avec une petite porte et une petite fénètre,
puis il planta des clous à travers la porte,
et dit à la poulette blanche :
Si le loup vient et frappe à la porte,
n'aies pas peur,
laisse le frapper
il verra bien ce qui lui arrivera.
Et si tes soeurs viennent te demander l'hospitalité...
laisse les dehors !
Augustin partit
la poule blanche entra dans sa maison
et clic clac... elle ferma sa porte.
Par la petite fenêtre, où passait juste sa tête,
elle vit venir le loup.
Il avait grand faim,
car il n'avait pas réussi à manger de dindon
chez la Germaine de Castaraste.
Il vint d'abord vers la maison de la poule noire
et frappa à la porte, disant :
c'est moi le loup,
ouvre-moi !.
La poule noire dit : je ne t'ouvrirai pas.
Le loup dit : je vais péter si fort que ta maison va s'écrouler.
Ce qu'il fit.
La maison de la poule noire s'écroula.
Elle eut le temps de se réfugier chez la poule rouge.
Le loup vint vers la maison de la poule rouge et dit :
C'est moi le loup,
ouvre-moi !.
La poule rouge dit : je ne t'ouvrirai pas.
Le loup dit : je vais péter si fort que ta maison va s'écrouler.
Ce qu'il fit.
La maison de la poule rouge s'écroula.
Les deux poules eurent le temps de se sauver
et arrivèrent à la maison de la poule blanche
et lui dirent : ouvre-nous !
Mais la poule blanche leur répondit :
Maintenant, vous êtes dehors, restez-y !
Le loup vint
et mangea la poule noire et la poule rouge.
Puis il frappa à la porte de la poule blanche
disant :
C'est moi le loup,
ouvre-moi !.
La poule blanche lui dit : je ne t'ouvrirai pas.
Le loup dit : je vais péter si fort que ta maison va s'écrouler.
Ce qu'il fit.
Mais la maison de la poule blanche ne s'écroula pas.
Alors le loup, en colère, frappa de ses poings,
puis, prenant de l'élan,
donna un grand coup avec son derrière sur la porte.
Les clous s'enfoncèrent dans ses fesses
et il s'enfuit en hurlant
et pour se rafraîchir le derrière
il partit vers le Bès
au gouffre des Gouteilles.
Le tourbillon de l'eau l'emporta
et on ne l'a plus jamais revu.
Ah mais !
Clic clac ...
et mon conte est fini.
Ce conte fait partie d'un groupe de contes
qui ont été collectés durant les années 60 en Aubrac.
Celui-ci a été dit par Maria Girbal,
le premier juillet 1956,
à Repons,
hameau dans la commune de Saint Urcize.
Ce groupe de contes m'a été transmis par A
que je remercie.
Mais je l'ai arrangé à ma façon,
car je ne parle pas l'occitan !
J'ai cependant conservé la forme réfléchie "se pleurer"
qui semble caractéristique de l'occitan.
Maria Girbal nous parle ici de trois poulettes,
mais il arrive parfois que des humains se comportent comme les deux premières volailles....
ils se disent nos amis aussi longtemps que nous leur servons à quelque chose,
ne croyez-vous pas ?
***
22 commentaires -
Quand le soleil s’en va.
(28 oct. 2011)
Le beau soleil décline, le beau soleil s’en va.
Nous allons vers l’hiver, le givre et le frimas.
Cette nuit même le gel a saisi le jardin
Et ses plantes si belles seront mortes demain.
Oh comme il était bon de sortir tête nue
Dans la douceur de l’air, nous étions tout émus.
Il nous faut maintenant bien nous emmitoufler,
Nous vêtir chaudement et très bien nous chausser.
Les arbres se sont parés de leurs plus beaux habits
Aux couleurs flamboyantes, or, grenat et rubis,
Pour une grande fête en l’honneur de l’été
Comme le fait le ciel quand le jour va tomber.
Notre cœur gardera au plus profond de lui
Cette lumière chaleureuse pour traverser la nuit,
Longue nuit de l’hiver, aux beautés plus austères.
Rassure-toi mon cœur, souviens-toi et espère.
***
23 commentaires -
Gros Charles et petit Pierre
Qui est le plus fort ?
Le gros Charles a dit : c'est moi !
C'est moi le plus fort.
Mais il est tombé sur la glace et s'est blessé.
Il a eu très mal.
Petit Pierre a dit :
la glace est plus forte que toi !
Mais la glace a dit :
Non,
le soleil est si chaud que, quand il se montre
il me fait fondre.
C'est le soleil qui est le plus fort !
Le soleil a dit
Non !
je ne suis pas le plus fort
car le nuage me cache
et je ne puis le traverser.
C'est lui le plus fort.
Le nuage allait parler
quand un grand coup de vent est arrivé
et le nuage est parti en petits morceaux !
Gros Charles a dit :
Ô le vent, c'est toi le plus fort !
Mais petit Pierre a dit :
Eh, le vent,
peux-tu faire bouger cette montagne ?
Le vent a soufflé très fort
mais la montagne n'a pas bougé.
Gros Charles a dit :
montagne, c'est toi la plus forte.
Non, dit la montagne,
l'arbre est plus fort que moi
il me mange avec ses racines.
Gros Charles a dit :
arbre, tu es le plus fort.
Mais petit Pierre avait une hache
et il a coupé l'arbre.
Alors depuis ça
on dit que c'est petit Pierre qui est le plus fort.
Explication à partir de ce petit conte.
Pendant une bonne douzaine d'années
(mais c'était au millénaire précédent !)
j'ai dit des contes
parfois à un public adulte, plus souvent à des enfants, dans des écoles, ou des bibliothèques.
L'attention des auditeurs était souvent très impressionnante,
surtout celle des enfants, que l'on sentait comme fascinés,
véritablement transportés dans un autre monde.
Pour eux je faisais souvent un petit résumé écrit des contes et leur donnais sous forme de tout petits carnets.
Ce présent conte était spécialement facile à écrire, vu sa brièveté,
je l'illustrais simplement sur une feuille A4, que je coupais en 8,
et je collais chaque page dans un petit carnet fait avec d'autres feuilles A4.
Et, selon, un, deux ou trois contes dans le même carnet.
Un petit bout de carton comme couverture
et chaque enfant repartait ravi d'emporter ce petit trésor.
Et moi j'étais encore plus ravi qu'eux
Disons autant, mais autrement.
Voilà, c'était un petit souvenir.
***
37 commentaires -
Le calife cigogne.
J'ai déjà publié ce conte sur Over-Blog, voici quelques années (le 23 mai 2010).
A l'époque je n'avais pas indiqué son auteur car je n'avais pas pris la précaution de le noter dans mes cahiers. Tardivement un visiteur m'en avait fait le reproche, à juste titre, et m'avait laissé un commentaire très intéressant où il m'expliquait qui en était l'auteur, et sa renommée dans son pays. Je remercie ce visiteur, et je regrette d'avoir perdu son commentaire lors du naufrage que fut le bouleversement imposé par Over-Blog à ses usagers, bouleversement inadmissible qui m'a conduit à chercher un blog plus respectueux de ses utilisateurs. Je regrette cette perte car j'aurais reproduit in extenso son commentaire.
Un mot sur ce Wilhelm Hauff. C'est un écrivain allemand, né en 1802. Il fut considéré comme l'équivalent, en Allemagne, de ce que fut en France notre Charles Perrault (1628-1703), auteur des " Contes de la mère l'Oye ". Il est donc connu (en Allemagnne) pour avoir écrit divers contes. Sa vie fut fort courte car il mourut en 1827, âgé donc de 25 ans, et ce quelques jours après son mariage (emporté par le typhus).
Dans son texte original, il fait peut-être preuve d'un certain anti-sémitisme...mais c'est un aspect trouble sur lequel je n'ai pas voulu m'appesantir, ne conservant de son récit que ce qui me convenait. ( Je crois me souvenir que le personnage maléfique de l'histoire, il en faisait un juif : j'ai gommé ce stéréotype qui me parait malsain).
Après ce préambule, dont je m'excuse auprès de ceux qu'il aurait lassés, voici le texte de ce conte, que j'ai donc légèrement modifié.
***
C’était un calife qui s’appelait KHASSID.
Il aimait bien boire son café par petites gorgées, bien installé dans son sofa.
C’était un bon moment de l’après-midi qu’il passait avec son grand vizir qui s’appelait MANSOUR.
Ce jour là, MANSOUR paraissait préoccupé.
Le Calife dit à son vizir :
« Tu as l’air pensif, mon cher MANSOUR, qu’as-tu ?
- oh ce n’est rien.
Je viens de voir à la porte du palais un marchand qui vend de bien belles choses,
mais je n’ai pas assez d’argent pour les acheter.
– Fais le monter ! » Lui dit le calife.
Le marchand était un petit homme gras, au teint sombre, habillé de loques.
Il portait une cassette qui était pleine d’objets précieux.
Le calife acheta pour MANSOUR plusieurs bibelots et un pistolet richement orné.
Pour la femme de MANSOUR il acheta des perles, des bagues et un peigne en ivoire.
Et pour lui-même il acheta un autre pistolet.
Mais il remarqua dans la cassette un tiroir, l’ouvrit
et y trouva un flacon de poudre noire et un parchemin.
Il demanda au marchand ce que c’était.
Le marchand ne savait pas.
Il dit qu’il avait acheté cette cassette à la Mecque,
mais qu’il voulait bien la vendre au calife pour un peu d’argent.
Le calife, qui était un grand collectionneur de manuscrits, achèta le tout.
Et le marchand s’en alla.
Pour déchiffrer le manuscrit, le calife fit venir un savant.
Le savant déchiffra l’inscription, qui était en latin. Il la traduisit :
« Que l’homme qui déchiffre ces lignes glorifie Allah de la grâce qui lui échoit.
Celui qui prisera cette poudre en disant MUTABOR se changera en tel animal qui lui plaira
et comprendra le langage des bêtes.
Pour retrouver sa forme humaine, il devra s’incliner trois fois vers la Mecque
en répétant le mot MUTABOR.
Mais qu’il prenne garde de rire pendant sa métamorphose,
car il oublierait le mot magique et resterait animal ».
Le calife fut enchanté. Il prit le flacon
et, avec MANSOUR, son vizir, ils partirent à la campagne.
Ils arrivèrent devant une marre où des cigognes se promenaient tout en claquant du bec d’une façon curieuse.
« Que peuvent-elles bien se dire ?
Essayons donc notre poudre magique », dit le calife.
Ils prisèrent une pincée de poudre en criant ensemble
« MUTABOR ! ».
Et ils furent changés en cigognes, avec de grandes pattes rouges, un grand bec tout rouge.
« Vous avez un bien beau bec, Majesté ! –
Tu as le même, dit le calife, et que tu es drôle !
Mais gardons nous de rire,
et écoutons ce que se disent les cigognes ».
Et voici ce qu’ils entendirent.
« Chère Longues-pattes,
me permettez-vous de vous offrir cette cuisse de grenouille ?
- merci ma bonne Claque-bec,
mais je n’ai pas le temps de manger une cuisse de grenouille,
il y a un grand bal ce soir chez mon père,
et il faut que je répète ma nouvelle danse ».
Et la voilà qui arpente la prairie
mais d’une façon si cocasse .....
que le calife et le vizir éclatèrent de rire.
Ils reprirent aussitôt leur sérieux
et essayèrent de retrouver le mot magique.
« Voyons, dit MANSOUR,
il faut se tourner vers la Mecque et dire …
Me Me Me … ».
Malheur et malédiction !
Ni MANSOUR ni le calife ne se rappelaient le mot magique !
Ce qui voulait dire qu’ils étaient ensorcelés,
et condamnés à rester des cigognes.
Que faire ?
Tristement ils parcoururent la campagne.
Et que manger ?
Des grenouilles ? Des lézards …
ça ne les tentait guère.
Ils cherchèrent des fruits, des graines, des herbes tendres.
Puis ils s’envolèrent et retournèrent vers Bagdad.
Car Khassid était le calife de Bagdad.
De cela, il se rappelait bien !
En quelques coups d’aile, ils survolèrent la ville de Bagdad,
et se posèrent sur le toit du palais.
Et là ils virent avec stupéfaction
que l’on préparait de grandes fêtes ....
en l’honneur du successeur de KHASSID,
et ce successeur était MIZRA,
le fils d’un enchanteur, d’un sorcier.
Et justement cet enchanteur était là,
et ils reconnurent le marchand qui leur avait vendu la cassette,
ce petit homme gras, au teint sombre.
KHASSID comprit alors qu’il était tombé dans un piège,
et il décida d’entreprendre un pèlerinage à la Mecque
pour essayer de rompre l’enchantement.
Avec MANSOUR ils s’envolèrent aussitôt vers la ville sainte.
Mais leurs ailes n’étant pas exercées pour un si long voyage,
la fatigue les obligea bientôt à s’arrêter.
Ils se posèrent sur un château abandonné
et se glissèrent à l’intérieur d’une tour.
Et là ils entendirent des plaintes et des sanglots.
Ils poussèrent une porte du bec,
entrèrent dans une chambre.
Elle était à peine éclairée par une petite fenêtre grillagée.
Ils aperçurent une chouette.Elle pleurait de ses deux gros yeux ronds.
La chouette essuya ses larmes du bout de son aile et dit :
« Soyez les bienvenus !
On m’avait prédit qu’une cigogne m’apporterait le bonheur ».
Le calife lui fit le récit de leur aventure.
« Alors nous sommes compagnons d’infortune,
dit la chouette,
je suis la princesse LOUSSA,
et c’est ce même enchanteur,
le père de MIZRA,
qui m’a métamorphosée en chouette
parce que je refusais d’épouser son fils.
Et je sais que je ne sortirai de cet état
que si un homme me demande en mariage ».
La chouette essuya à nouveau ses yeux, et dit :
« écoutez,
l’enchanteur qui nous a ensorcelé,
le père de MIZRA,
vient ici une fois par mois, dans la grande salle du château,
pour y faire bonne chère
avec des gens de son espèce, des magiciens.
Il leur raconte généralement ses méfaits.
Si vous pouviez l’entendre,
peut-être prononcerait-il le mot magique que vous avez oublié.
– Oui ! s’écria le calife, c’est une très bonne idée,
dites-nous vite où est cette salle !
La chouette dit alors :
«Je vais vous le dire,
mais je mets une condition,
car je ne veux pas rester un oiseau de nuit,
c’est que l’un de vous deux promette de m’épouser ! ».
Le calife et le grand vizir se regardèrent,
un peu inquiets.
Ils s’en allèrent à l’écart.
- Mansour, dit le calife, épouse-la !
- Oh ! ma femme m’arracherait les cheveux
quand j’arriverai à la maison !
Et puis je suis vieux,
tandis que vous, Sire,
vous êtes jeune et vous êtes libre.
- Oui mais si elle est bossue ?
Pourtant le calife avait tellement peur
de rester cigogne toute sa vie
qu’il se décida à faire la promesse.
La chouette fut ravie.
« Vous ne pouviez pas mieux tomber, dit-elle,
c’est ce soir, en ce moment même, qu’à lieu le festin ».
Et elle les conduisit, à travers de longs couloirs,
jusqu’à une vieille tenture.
Par une déchirure de la tenture....
ils aperçurent l’intérieur d’une grande salle,
entourée de colonnes,
éclairée par des lampes multicolores.
Autour d’une table basse, couverte de mets exquis,
huit hommes étaient assis,
parmi lesquels ils reconnurent le marchand qui leur avait vendu la poudre magique, et ce marchand qui n’était autre que l’enchanteur, le sorcier, le père de MIZRA.
Le repas s’achevait.
L’enchanteur se mit à raconter à ses amis les magiciens
le mauvais tour qu’il avait joué au calife.
Les magiciens rirent beaucoup,
et l’un d’eux demanda:
« Quel mot magique leur avais-tu donné ? –
Oh, un mot latin, bien facile à prononcer pourtant :
MUTABOR ».
Dès que les deux cigognes eurent entendu ce mot,
elles se mirent à courir de toute la vitesse de leurs longues pattes
jusqu’à la porte du château.
Là elles se tournèrent vers la Mecque
et en s’inclinant par trois fois elles crient :
MUTABOR ! MUTABOR ! MUTABOR !
Et aussitôt le calife et le vizir redevinrent des hommes
Ô merveille !
Et ils se jetèrent dans les bras l’un de l’autre,
riant et pleurant tout à la fois !
Mais quelle surprise !
quand ils se retournèrent,
ils virent devant eux une jeune femme
aussi belle que le soleil
qui leur dit en souriant :
« Me reconnaissez-vous ?
Je suis votre malheureuse chouette ! ».
Le calife fut ébloui par la beauté de la princesse,
et bien content de s’être engagé à l’épouser.
Tous trois regagnèrent Bagdad.
Le peuple fit la fête à ses souverains retrouvés.
L’enchanteur et son fils MIZRA
furent contraints de manger la poudre magique,
et par elle ils furent transformés en cigognes.
On les mit en cage.
Le calife épousa la princesse LOUSSA.
Quant à MANSOUR,
il retrouva sa femme, sa maison et ses enfants.
Et ils vécurent tous très heureux.
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Je dédie ce récit à tous les personnes qui ont entrepris un travail sur elles-mêmes pour se désensorceler !
Pour se libérer des entraves secrètes qui se sont construites en elles
et qui les maintiennent encore à l'état de cigognes
ou de chouettes condamnées à pleurer.
Cela seul qui peut nous libérer de ces états bloqués,
c'est de nous lancer dans la grande aventure de l'amour.
27 commentaires -
Ne vous inquiétez pas !
je vais essayer de ramener sur Eklablog certains articles publiés antérieurement sur Over-Blog.
Je commence (à titre d'essai) par des articles sur le cacao.
Je vais essayer de les ranger comme s'ils avaient été publiés en décembre 2014.
Vous pourrez bien sûr y jeter un coup d'oeil, mais c'est surtout pour conserver sur Eklablog, ces articles en particulier.
Bonne soirée à tous.
5 commentaires
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