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    Jusqu'ici nous avons vu ce qu'était le Golfe du Lion :

    une vaste baie qui va de Marseille jusqu'à la frontière espagnole.

    Dans son ensemble elle ne possède pas de reliefs rocheux qui pourraient résister à la mer

    si bien que les flots marins ont creusé cette baie en lui donnant une vaste concavité,

    et se sont plu à y déposer d'énormes quantités de sable, tout en continuant de jouer avec.

    C'est le ventre mou de la côte française sur la Méditerranée

    entre les Pyrénées à l'Ouest et le massif Alpin à l' Est à partir de Marseille.

    De nombreux "étangs" côtiers se sont formés dans cette zone sableuse,

    comme un chapelet ininterrompu du delta du Rhône jusqu'aux Pyrénées.

    Il n'y a  (à ma connaissance)  qu'une courte exception :

    c'est la région de Sète.

    De Sète et de l'étang de Thau, lequel diffère complètement de tous les autres étangs

    comme je vous l'ai indiqué.

    Au niveau de cette zone médiane du Golfe du Lion existe en effet une masse rocheuse.

    Elle forme le petit massif calcaire de la Gardiole qui borde au nord l'étang  de Thau.

    Mais cette masse rocheuse calcaire réapparait au sud de l'étang de Thau

    en formant une petite montagne, qui se dresse comme une île au-dessus des eaux salées

    et c'est sur les flancs de cette "montagnette" que Sète s'est construite.

    Ces roches calcaires arrivent donc, ici, jusqu'à la mer :

    c'est le seul point rocheux du Golfe du Lion ! 

    Pas d'ensablement à ce niveau, ce qui a permis la création d'un port en eau profonde.

     

     

    Vous me suivez ? Vous trouvez sans doute que je me répète.

     C'est vrai : j'aime me répéter pour essayer de bien clarifier ma pensée. 

    J'espère que je ne vous ennuie pas... 

    Non ?  

    Alors je continue avec ceux d'entre-vous que je n'ai pas lassés..

     

     

    Voilà où je veux en venir.

    Cette particularité de la région de Sète lui confère déjà un attrait particulier.

    Et bien il y a mieux encore.

    Ceci :

    c'est une zone où se manifeste une activité  volcanique  !

    Activité déjà ancienne, activité violente récente (un million d'années), et activité actuelle. 

    Je trouve ça passionnant..... et voudrais vous faire partager ma passion.

     

    Un petit exposé géologique préliminaire est indispensable. 

     

    Je crois vous avoir déjà rappelé qu'il y a bien longtemps  (300 millions d'années) une puissante chaîne de montagne s'était dressée : la chaîne hercynienne, mais l'érosion l'avait rabotée sans pitié et il n'en était resté que le socle granitique, aussi plat qu'une planche. Puis, bien plus récemment, il y a seulement 65 millions d'années, une nouvelle montagne est apparue, et elle continue à monter, elle est en pleine croissance : c'est la chaîne alpine.  Elle commence à peser un certain poids si bien qu'elle s'enfonce dans la croûte terrestre et donc la déforme, ce qui provoque, tout autour, des fissures dans cette croûte. Une de ces grandes fissures parcourt l'extrémité ouest de l'Europe. Elle a bien failli couper en deux notre cher Hexagone ! Cela ne s'est pas produit, par contre cette fissure a permis au magma de monter ce qui a créé, tout le long de cette fissure, plusieurs zones où sont apparu des volcans.

    Je vous présente les principaux en commençant par le Nord. 

     

    Tout au Nord se trouve , en Allemagne, le massif montagneux de l'EIFEL. 

    C'est une région de collines qui se situe en Rhénanie, au Nord-Est de l'Allemagne, non loin de la Belgique et du Luxembourg. Cette région parait idyllique, tellement tranquille...  avec une multitude de lacs plus charmants les uns que les autres. Las, c'est trompeur, car chaque colline, agréablement boisée, est un volcan éteint. Pire : chaque lac est le cratère d'un volcan rempli d'eau, mais un volcan de la pire espèce : un volcan explosif, dont la soudaine et monstrueuse explosion a laissé un trou béant, parfaitement circulaire, comme la gueule d'un gigantesque canon !

    Regardez : 

     

    - Sète 14 - Une zone volcanique - Préliminaire -

     

    Ces lacs sont aussi profonds que des gouffres. Ils devraient nous faire trembler de peur. Vous allez me demander pourquoi, puisqu'ils sont éteints. Et bien justement non. L'activité volcanique demeure. Dans certains de ces lacs, de grosses bulles de gaz remontent à la surface pour nous dire que rien n'est fini. L'un des lacs les plus menaçants est le plus beau     :      le Laacher See.

     

    - Sète 14 - Une zone volcanique - Préliminaire -

     

     

    Il a explosé il y a exactement 12.900 ans.

    Quand donc aura lieu la prochaine explosion ?

    Ce jour là ce sera une catastrophe majeure pour toute l'Europe. 

    Bon, je ne voulais pas vous faire peur, mais seulement situer une zone volcanique tout à fait importante dont pourtant on ne parle jamais.

     

    Plus au Sud, cette fissure de la croûte terrestre 

    (que l'on nomme le Rift Ouest Européen

    se manifeste par des fossés d'effondrement. J'en citerai d'abord deux :

    le Fossé Rhénan qui a séparé les Vosges de la Forêt Noire,

    et la Bresse (à cheval entre la Bourgogne-Franche-Comté et l'Auvergne).

     

    Descendant encore un peu plus au sud nous arrivons au

    Grand fossé d'effondrement de La Limagne

     

     lequel a bien entendu été comblé par les sédiments,

    mais la couche sédimentaire atteint 3000 mètres de profondeur au niveau de Riom !

     

    Cette profonde faille  a considérablement fragilisé la croûte terrestre à cet endroit :

    le magma en a profité pour monter vers la surface et cela a provoqué depuis plusieurs millions d'années les multiples manifestations volcaniques auvergnates. 

    Tous les types de volcans sont pratiquement présents dans le volcanisme auvergnat. 

    Est-ce de l'histoire ancienne ? 

    Oui et non.

    Non  car le magma est toujours là et peut à nouveau remonter. 

    Et il le fera.

    Car chaque année les Alpes grandissent de quelques millimètres.

    Ne serait-ce que d'un millimètre, en un million d'années ça fait un kilomètre.

     

    Conséquence : les fissures de la croûte terrestre vont s'élargir.

    Alors que de bouleversements à venir ! 

    Comme dans le massif de l'Eifel, en Auvergne les dernières éruptions volcaniques ne sont pas anciennes du tout. Ainsi le Puy de Dôme s'est formé voici seulement 11.000 ans, ce qui est tout juste la durée d'un clignement d'oeil pour les temps géologiques. Mieux encore, une explosion a eu lieu sur son flanc sud-ouest il y a seulement 8.500 ans. 

     

    - Sète 14 - Une zone volcanique - 1 : Préliminaire -

                                                        image Wikipédia

     

    Et toujours comme dans le massif de l'Eifel, de très nombreux lacs de cratères existent en Auvergne. Je vous en cite seulement deux :

    le Gour de Tazenat :

    - Sète 14 - Une zone volcanique - 1 : Préliminaire -

    vue aérienne du Gour de Tazenat

     

    il est né d'une explosion voici 29.000 ans. Le mot "Gour" signifie  "gouffre" :

    son cratère, parfaitement circulaire, est profond de 80 mètres                                                                            (66 mètres seulement compte tenu des sédiments). 

     

    et le Lac Pavin : 

    il est lui encore plus récent : né d'une violente explosion voici seulement 6.900 ans. Des débris de cette explosion on été retrouvés dans le fond du lac Léman et d'autres lacs suisses. Sa profondeur est de 92 mètres. Son nom vient du latin "pavens" qui signifie "épouvantable". De son fond naissent des émanations gazeuses qui sont très surveillées.

     

    .... 

     

    Le volcanisme lié au rift ouest-européen ne se limite pas, en France, à L'Auvergne. 

    Il descend en Aubrac et en Margeride,

    il descend encore dans les Grandes Causses, même s'il s'y fait plus discret. 

    Il descend enfin dans le département de l'Hérault

    pour parvenir enfin à la côte Languedocienne,

    et c'est ce que nous verrons la prochaine fois.

     

     

     

    Volcaniquement vôtre !

     

     

    ***

     

     


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    - Sète 13 -

    Une petite escapade dans la Gardiole

                                                                    Reprise d'un texte de 2013

     

     

    La Gardiole est un modeste massif calcaire qui s'élève au nord de l'étang de Thau et s'étend sur 18 km jusqu'aux abords de Montpellier.  Ses pentes sud s'offrent directement à la toute la puissance du rayonnement solaire. Toutes les conditions sont donc réunies pour que s'y développe cette végétation si particulière à la zone méditerranéenne et qui s'appelle la garrigue. 

     

    La garrigue étant pour moi une formation végétale inconnue, aller marcher dans la Gardiole éveillait toute ma curiosité.

    Je ne fus pas déçu. 

     

    Un sol caillouteux calcaire rôti par le soleil, inondé de chaleur, affreusement sec.

    Comment font donc les plantes pour trouver au moins la petite quantité d'eau nécessaire à leur vie ?

     

    Mais voila : mes connaissances botaniques sont ici largement dépassées et je marche un peu comme sur une nouvelle planète dont je ne connaitrais pas la flore. 

     

    Ah, voici une agave fleurie !

     

     

     

     

    - Sète 13 - Escapade dans la Gardiole -

     

     

     

     

    Les agaves ne manquent pas par ici.

    Mais celle-ci se fait repérer par sa magnfique hampe florale. 

     

    Cette hampe réalise à elle seule un arbre !

    C'est une fleur-arbre !  

    Elle est, dans sa magnificence,

    comme une réponse à mon inquiétude.

    Elle semble me dire :

    l'eau est là.

    Tu crois qu'il te faut une surabondance d'éléments pour vivre.

    Mais non.

    Peu suffit.

    Simplement il faut aller chercher l'eau dans les profondeurs du sol

     et ne pas la gâcher comme tu le fais,

    humain comblé et dépensier,

    qui dilapide les trésors de la nature !

     

     

    Je touche ses feuilles puissantes, aiguës comme des épées.

     

    Cette agave,

    dont la famille est très proche de celle des liliacées,

    (elle est donc une sorte d'amaryllis géante)

    m'impressionne : 

    elle ne fleurit qu'une fois, 

    puis elle meurt.

     

    Il lui a fallu plusieurs années de patience

    pour préparer cette superbe fleur

    qui peut atteindre 8 mètres de haut.. 

     

    Elle mérite bien son nom d'agave, 

    qui vient d'un mot grec signifiant " admirable". 

     

    Elle, et aussi toutes les plantes "grasses", 

    nous donnent une leçon de sagesse qu'il nous faudra méditer.

     

     

    ***

     

     

    Notre guide, habile conducteur,

    qui ne craint pas les pierres de toutes tailles encombrant le sentier (à peine visible)

    a tout de même quelque mal pour reconnaître son chemin 

    parmi les broussailles et les rochers. 

     

    C'est que nous avons choisi comme but de notre promenade,

    dans cette zone sauvage et quasi déserte, que l'on peut même dire abandonnée,

    ( nous ne verrons pas un seul être humain tout au long de la balade ! )

    nous avons choisi de retrouver et d'explorer

     une ancienne carrière de bauxite. 

     

    Nous sommes là, au dessus de Mèze,

    dans le secteur de Loupian-Villeveyrac. 

     

          Ah, voici de la terre rouge.

    Nous sommes sur la bonne piste.

     

     

     

    - Sète 13 - Escapade dans la Gardiole -

     

     

     

     

    Un  petit rappel géologique s'impose.

     

    La croûte terrestre sur laquelle nous marchons en ce moment

    a, en moyenne, 45 km d'épaisseur.

     

    Elle est faite essentiellement de deux sortes d'atomes : 

    des atomes d'oxygène  : 47 %

    et des atomes de silicium : 28 %

    Oxygène et silicium sont deux métalloïdes.

     

    L'oxygène étant très réactif, ses atomes vont s'unir au silicium

    pour former un oxyde de silicium : Si O2

    que l'on appelle la silice, ou si vous préférez, du sable.

     

    Les éléments les plus abondants qui viennent ensuite

    sont  deux métaux :

    l'aluminium : 8 %

    et le fer : 5 %.

     

    Mais me direz-vous : c'est quoi la bauxite ?

     

    Patience, nous y arrivons !  

     

    Regardez d'abord la couleur variable de  la terre.

    Elle est bien instructive.

     

    La bauxite est une roche latéritique.

                                                   

     

    Qu'est-ce que cela veut dire ?

     

    La latérite est une roche rouge qui se forme

    par une altération des roches  sous les climats tropicaux

    en milieu continental.

     

    Et bien ce fut le cas ici.

     

    Voici environ 100 millions d'années (c'était au Crétacé : de moins 145  à moins 65 millions d'années)

    régnait dans cette région un climat tropical. 

    Si bien que, sous l'effet conjugué de la chaleur et de l'humidité, 

    les deux métaux, l'aluminium et le fer, ont été oxydés,

    et qu'ainsi se sont formés deux oxydes :

    de l'oxyde d'aluminium : Al2 O3, qui est l'alumine

    et de l'oxyde de fer : Fe2 O3.

     

    Ces deux oxydes sont donc mélangés, mais en quantités variables. 

    Plus il y a d'oxyde de fer et plus le mélange est rouge.

    L'oxyde d'aluminium ( l'alumine ) est, lui, blanchâtre.

     

    Pourquoi appelle-t-on cette roche bauxite ?

    Parce qu'elle a été découverte pour la première fois,

    en 1821, aux Baux de Provence.

     

     

     

    - Sète 13 - Escapade dans la Gardiole -

     

     

    En ce lieu la roche contient surtout de l'oxyde d'aluminium (alumine),

    c'est pourquoi elle est grise.  

     

     

    Ensuite on a trouvé de la bauxite dans les départements voisins : 

    le Var, où l'exploitation a commencé en 1860.

    Il y a aussi des filons de bauxite dans le Massif de la Sainte Baume,

    cher à notre ami Ramon.

    On en a trouvé dans l'Ariège.

    On en a trouvé beaucoup dans l'Hérault, en particulier vers Bédarieux,

    mais mélangée à beaucoup d'oxyde de fer.

    C'est aussi le cas ici, où la roche (et donc le sol) est rouge.

     

     

    Et bien cette fois nous approchons vraiment de la carrière

    car des falaises apparaissent.

     

     

     

    - Sète 13 - Escapade dans la Gardiole -

     

     

     

     

    L'exploitation de ces gisements français de bauxite,

    qui est donc un minerai d'aluminium,

    s'est d'abord beaucoup développée.

    Essentiellement dans des carrières à ciel ouvert.

    Les galeries souterraines ont été très rares.

     

    Mais d'autres gisements ont ensuite été découverts

    un peu partout dans le monde,

    surtout en Afrique (Guinée...)

    en Amérique latine (Brésil...)

    en Australie.

     

    Une concentration de 16 % en alumine étant un seuil minima

    pour qu'une exploitation soit possible et rentable.

     

    Peu à peu les mines françaises ont été  abandonnées.

    La dernière a été fermée en 1990.

     

     

     

    Mais voyez,

    nous arrivons maintenant près du centre de la carrière,

    c'est-à-dire en son plus creux.

     

     

     

    - Sète 13 - Escapade dans la Gardiole -

     

     

     

     

     

    L'extraction s'est donc faite ici jusqu'à la nappe phréatique.

     

    Nous descendons jusqu'à elle par un chemin escarpé.

     

     

     

    - Sète 13 - Escapade dans la Gardiole -

     

     

     

     

    Un lac étrange s'est formé au fond...

    D'un bleu si soutenu qu'il en est inquiétant. 

     

     

     

     

    - Sète 13 - Escapade dans la Gardiole -

     

     

     

     

     Nous ne nous sentons pas bien à l'aise.

    Comme si nous avions violé, là, les entrailles de la terre.

     

     

     

    - Sète 13 - Escapade dans la Gardiole -

     

     

     

    Personnellement je ressens, non pas une peur ordinaire,

    mais une sorte d'angoisse viscérale

    probablement accentuée par l'étrange silence qui règne en ce lieu

    où nous n'avons même pas vu un seul oiseau. Pourquoi ? 

     

     

    Nous avons quitté cette zone avec une sorte de soulagement,

    (de quitter cette profonde blessure faite à la terre ?).

     

    Espérant un trajet plus aisé que pour notre arrivée par le sud

     notre guide a voulu, pour repartir, prendre une petite route vers le nord.

      

    Ce fut assez scabreux car une surprise nous attendait :

    cette petite route était barrée en plusieurs  points

    et sur toute sa largeur, par des élévations de terre et de pierres

    afin de la rendre impraticable

    et ainsi interdire l'approche de la carrière, jugée dangereuse.

     

    Site dangereux ?

    Il en fallait plus que ça pour nous arrêter !

     

    Nous avons fini par surmonter tous les obstacles,

    et retrouver le réseau normal des routes.

    Ouf !

     

     

    ***

     

     

     

          L'exploitation de la bauxite est-elle terminée en France ? 

    Pas tout à fait.

     

    C'est justement à Villeveyrac, non loin de cette mine à ciel ouvert, abandonnée,

    que se trouve, en France, la dernière mine de bauxite,

    une concession de 25 ans ayant été accordée en 2012.

     

    Même si la bauxite extraite dans cette mine

    ne sera pas utilisée principalement pour la production d'aluminium

    mais pour la fabrication de ciments spéciaux.

     

     

          ***

     

     

    Se promener ensuite dans la montagne elle même,

    retrouver le ciel et un espace dégagé, fut un vrai plaisir. 

    Presque une libération !

    (La spéléologie ne me conviendrait pas du tout !)

     

     

     

     

    - Sète 13 - Escapade dans la Gardiole -

     

     

     

    Comme ils sont beaux et apaisants ces paysages ! 

    Ces arbres sont probablement des chênes verts,

    des yeuses, en occitan,

    mais je ne connais pas du tout la flore méditerranéenne.

     

     

     

     

    - Sète 13 - Escapade dans la Gardiole -

     

     

     

     

     

          Plus haut se dressent  des antennes.

     

    Relais d'ondes ?

     

     

    - Sète 13 - Escapade dans la Gardiole -

     

     

     

     

    Plus loin encore on aperçoit une ribambelle d'éoliennes.

    Plusieurs dizaines.

    Elles sont un peu au delà de la Gardiole,

    plus précisément dans les Monts de la Moure,

    lesquels font partie des Causses d'Aumelas.

     

     

     

    - Sète 13 - Escapade dans la Gardiole -

     

     

     

     

     

    Certains d'entre-nous trouvent que ces modernes moulins à vent sont affreux

    et défigurent les paysages.

     

    Ce n'est pas mon avis, J'admire au contraire ces constructions. 

     

    Elles se dressent fièrement dans ces zones désolées.

    On les voit depuis Sète

    et leurs feux brillent dans la nuit comme des étoiles à l'horizon.

    Je les trouve belles avec leurs lignes pures.

    Aussi par la simplicité de leur fonctionnement.

    Ce sont des hommages humains dressés vers les vents.

     

    Or, ici, ils soufflent souvent, les vents   ... 

    et fort, et même très fort ...

    N'est-il pas logique de les utiliser ?

     

     

    ***

     

     

    La Gardiole  ...

    on l'appelle le poumon vert de la région... étrange !

    Mais nous n'avons exploré (un peu) que son extrémité Ouest, particulièrement aride.

    C'est plus à l'Est, vers Montpellier, que se développe le massif forestier, 

    habité de chevreuils, de sangliers, de renards.

     

    Bon, ce n'était qu'un premier contact.

     

    Je vous salue bien tous.

     

     

     

    ***

     

     

     

     


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    - Sète  12 : la Venise Languedocienne -   

     

     

     Avant de la quitter, reprenons de la hauteur

    pour mieux voir cette ville si curieuse.

     

     

    - Sète 12 -  Sète : Venise languedocienne -

     

     

    Ici vous voyez le canal principal : le Canal Royal.

     

     

     

    - Sète 12 -  Sète : Venise languedocienne -

     

     

     

    Il y a beaucoup d'autres canaux,

    lesquels délimitent des quartiers distincts, 

    chacun de ces quartiers possédant donc d'immenses quais

    où les navires, même les plus gros à l'occasion, peuvent venir s'amarrer.

     

     

     

    - Sète 12 -  Sète : Venise languedocienne -

      

     

     

     

     Franchement, il y a de quoi s'y perdre  ... de l'eau partout !

    Cela crée un problème  :

    comment assurer la circulation des personnes et des véhicules

    et en même temps le libre passage des bateaux ?

     


     

    Ce double problème s'est toujours posé.

     

     

     

    - Sète 12 -  Sète : Venise languedocienne -

     

      

    Il se pose aujourd'hui avec des bateaux bien plus gros,

    presque monstrueux !

     

     

     

    - Sète 12 -  Sète : Venise languedocienne -

     

     

     

     

     

    Il y a aussi le TGV qui doit pouvoir entrer.

     

     

     

    - Sète 12 -  Sète : Venise languedocienne -

     

     

     

     

     

    La solution choisie a été la construction de ponts levants

    et de ponts pivotants.

    Les ponts levants sont appelés aussi ponts à bascule :

    leur tablier se lève à la verticale

    par un mécanisme de contrepoids.

    Tous ces ponts restent levés environ 25 minutes

    pour laisser passer les bateaux.

     

     

    - Sète 12 -  Sète : la Venise languedocienne -

     

     

           Ce qui donne à cette ville une ambiance bien particulière.

    En effet, lorsque, sur tous les canaux qui sillonnent la ville,

    les ponts mobiles sont tous en position ouverte

    (qu'ils soient basculants ou pivotants)

    la ville est alors totalement isolée. 

     

     

    - Sète 12 -  Sète : la Venise languedocienne -

     

     

     Ces ponts sont manoeuvrés plusieurs fois par jour,

    au moins 3 fois, plus des ouvertures facultatives.   

     

    Jusqu'à une certaine époque,

    tous les ponts s'ouvraient même sur le Canal Royal

    et de la sorte les bateaux pouvaient rejoindre l'étang en l'empruntant.

     

    Maintenant des ponts fixes ont été établis sur ce canal

    ce qui change un peu les possibilités :

    seuls les petits bateaux sans mât peuvent passer dessous.

     

     

    - Sète 12 -  Sète : la Venise languedocienne -

     

     

     

     

    Pas question pour les plus gros !

     

     

    - Sète 12 -  Sète : la Venise languedocienne -

     

     

    Ils ne peuvent plus pénétrer que sur une première portion de ce Canal Royal.

     

     

     

    La levée des ponts est un événement, presque festif.

     

    Même si cela fait pester les automobilistes !!!

     

     

     

    - Sète 12 -  Sète : la Venise languedocienne -

     

     

     

     

    C'est un des charmes de la ville,

    ville que l'on peut dire comme toute entière tournée vers la mer.

     

     

    C'est peut-être pour cette raison que dans l'un de ses jardins

    on peut surprendre à l'oeuvre Neptune, le dieu romain des mers.

     

     

    - Sète 12 -  Sète : la Venise languedocienne -

     

     

     

     Et pour cette raison aussi que, dans les armoiries de la ville

    on retrouve la baleine !

     

     

     

    - Sète 12 -  Sète : la Venise languedocienne -

     

     

     

     

     

    *** 

     

    La prochaine fois, si vous le voulez bien,

    nous marcherons ensemble dans la garrigue. 

     

     

    *** 

     

     


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    - Sète  11 - Les voiliers : une porte sur le rêve -

     

     

     

     

     

     

     

     

     

            Les premiers marins à utiliser la voile, à Sète, 

    ont été les pêcheurs avec les bateaux-boeufs : il leur fallait habileté et hardiesse

     pour réaliser la prouesse que représente ce type de pêche.

     

    Les pêcheurs ont maintenant abandonné la voile,

    comme les agriculteurs ont abandonné le cheval,

    et ce sont les plaisanciers qui ont repris le flambeau. 

     

    Regardez cette carte postale antérieure à 1927.

     

     

     

    - Sète 11 -  Les voiliers : la part du rêve -

     

     

    Ce sont, je pense, des régates.

    Je ne connais rien à la voile,

    mais je trouve que ces bateaux ressemblent beaucoup aux bateaux des pêcheurs.

      

      

    Les bateaux ("de plaisance") se sont abrités derrière le Môle. 

     

    Ainsi dans les années 60 :

     

     

     

    - Sète 11 -  Les voiliers : la part du rêve -

     

     

     

    Et c'est toujours le cas.

    Le " port de plaisance " est toujours au même endroit. 

          Les bateaux, eux, ont beaucoup évolué. 

     

     

     

    - Sète 11 -  Les voiliers : la part du rêve -

     

     

     

     

    Ces bateaux, déjà bien impressionnants,

    ne sont cependant que de petites coquilles

    comparés aux géants des mers qui entrent dans le port de Sète. 

     

    Avec eux on entre d'un seul coup dans le rêve ! 

     

    Ainsi avec ce bateau italien, le " Nova".

     

     

     

    - Sète 11 -  Les voiliers : une porte sur le rêve -

     

     

     

    Ce n'est  pas un document ancien : 

    cette photo date de 2012.

    Mais on croirait un Turner !

     

     

     

     

    Et que dire du " Star Clipper ",  un quatre mâts. 

     

     

     

     

    - Sète 11 -  Les voiliers : une porte sur le rêve -

     

     

     

          Attention !

    Ce petit joujou n'est accessible (pour une croisière)

    qu'à des gens excessivement riches.

     

     

     

    Le " Gulden Leeuw "

    n'est pas mal non plus.

     

     

     

    - Sète 11 -  Les voiliers : une porte sur le rêve -

     

     

     

    Vous vous imaginez faire un petit voyage sur ce trois-mâts ? 

      

    Sète est si côtée dans le monde de la voile

    qu'y est organisé tous les deux ans un évènement qui s'appelle 

    " l'escale à Sète " :

    c'est un rendez-vous  pour les plus beaux voiliers anciens

    et c'est du monde entier qu'ils y viennent.

    Ils attirent un grand nombre de visiteurs (200.000 en 2012),

    et c'est un cauchemar pour les habitants du coin !

    Sète est prise d'assaut par une sorte de marée humaine, 

    les rues sont engorgées, totalement bloquées ! 

    D'interminables bouchons envahissent les communes voisines, comme Frontignan. 

     

    Une des attractions la plus prisée est un quatre-mâts russe :

     

    le  Kruzenshtern.

     

     

     

    - Sète 11 -  Les voiliers : une porte sur le rêve -

     

     

     

    C'est le second grand voilier au monde :

    114 mètres de long.

    En 2012, 11.000 personnes sont montées à bord pour le visiter.

    Les bouchons étaient tels (de 5 km) 

    que beaucoup de gens ont dû abandonner leur voiture,

    faire ce trajet à pied pour arriver jusqu'au bateau, 

    et là ont dû prendre une file d'attente de 4 heures avant de monter à bord ! 

    C'est pour vous éviter ce genre de mésaventure (dantesque !)

    que je vous raconte tout ça.

     

    Il est revenu du 18 au 24 avril 2014. 

    accompagné par près de 100 voiliers historiques,

    les plus beaux gréements du monde.

     

     

    Plus modestement le Belem vient aussi à Sète.

     

     

     

     

    - Sète 11 -  Les voiliers : une porte sur le rêve -

     

     

    Ce bateau, un Trois-Mâts de 58 m de long,

    lancé en juin 1896, a une âme !

    C'est le plus ancien voilier d'Europe en état de marche.

    Ses fans l'appellent  " l'étoile des mers ".

     

     

          Tiens, je vous montre encore une vieille carte postale.

     

     

     

     

    - Sète 11 -  Les voiliers : une porte sur le rêve -

     

     

     

     

    Vous voyez que les grands mâts fréquentent ce port depuis bien longtemps. 

     

      

          Que conclure ?

     

    Que la vie d'un port tel que Sète a un caractère bien particulier.

     

    L'espace maritime qui s'ouvre devant lui est infini,

    et rend proche de lui le monde entier.

     

    Quelle ville de l'intérieur des terres, et même du littoral,

    peut se vanter de recevoir avec une telle fréquence et en plein coeur de la cité 

    de tels visiteurs venant des quatre coins du globe ?

     

     

     

     

    - Sète 11 -  Les voiliers : la part du rêve -

     

     

     

     

    Certes ces voiliers ne rentrent pas dans le port

    avec leurs voiles déployées, mais au moteur.

     

    Certes nous ne monterons jamais sur ces grands navires

    pour faire le tour du monde. 

     

    N'empêche ...

    ils sont pour nous une porte sur le rêve.

     

     

     

     

    ***

     Notre ami Dominique 73 a fait un excellent montage qui nous fait pénétrer sur et dans le Belem. C'est réellement passionnant de voir de près une réalisation humaine aussi parfaite : bravo Dominique, et bravo les constructeurs !

     Voici le lien, et un second tout aussi précieux  : 

     

     https://youtu.be/nySQUMen4KE

     

     

    http://leblogdepapydompointcom.blog50... 

     

     

     

    ***

     

     


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    Sète ( le saviez-vous ? )

    est le premier port de pêche français en Méditerranée.

     

     

    Il n'est dépassé, en France, que par deux ports sur l'Atlantique :

    sur la Manche : Boulogne sur Mer (le premier) 

    et en Bretagne : Lorient (le second) .

     

     

    Les chalutiers pénètrent au port de Sète par son entrée Ouest.

     

     

     

    - Sète 10 -  Un grand port de pêche  -

     

     

     

     

    Vous reconnaissez ici l'extrémité Ouest du brise-lames,

    (avec son petit phare) renforcée par d'énormes blocs de béton. 

     

     

    Ces chalutiers parcourent avec élégance, et vélocité,

    les avenues d'eau, 

    s'approchant ainsi du coeur de la ville.

     

     

     

    - Sète 10 -  Un grand port de pêche  -

     

     

     

     

          C'est un ballet coloré. 

     

        Leur retour est ô combien attendu !  

    Attendu et fêté par les oiseaux.

     

     

     

    - Sète 10 -  Un grand port de pêche  -

     

     

     
     

    Une joyeuse troupe de mouettes  escorte le bateau.

    Les oiseaux, en les encourageant de leurs cris, leur font fête !

    C'est un spectacle extraordinaire,

    même s'il est quotidien.

    Il porte en lui une telle ferveur, une telle joie de vivre,

    qu'on ne peut s'en lasser.

     

    Ainsi la mort des poissons est liée à la vie des oiseaux.

    L'équilibre de la nature n'est pas rompu.

    La vie exulte de joie !

      

    Ces bateaux chargés de poissons se dirigent vers le vieux port,

    là où se trouve la criée.

     

     

     

    - Sète 10 -  Un grand port de pêche  -

     

     

      

    Certains chalutiers sont énormes. 

    Mais je m'y perds un peu. 

    Car il y a aussi les thoniers,

    qui sont des bateaux plus importants, plus puissants.

    Ils transportent, accrochés à l'arrière, un ou deux "petits" bateaux.

     

     

     

    - Sète 10 -  Un grand port de pêche  -

     

     

     

    Ils ne font pas le même travail.

    Les chalutiers sortent le matin et rentrent le soir : pêche journalière.  

    Les thoniers partent plusieurs semaines

    et vont jusqu'au devant des côtes libyennes.

     

    Avant que les quotas ne soient imposés

    pour limiter la quantité de poissons capturés

    ils partaient jusqu'à trois mois.

    Ils reviennent maintenant plus vite,

    ayant rapidement atteint le plafond autorisé.

     

     

    Cette flottille de pêche génère une importante activité d'entretien.

    Il faut parfois sortir les bateaux,

    les mettre en carénage.

    Et ce n'est pas une petite affaire !

     

       

    Cette pêche en mer, avec des bateaux ultra modernes,

    ne doit pas faire oublier la pêche dans l'étang

    qui, elle, continue à utiliser des moyens plus traditionnels.

     

    En témoignent ces clichés pris le 31 octobre 2013,

    quasiment sous ses fenêtres, par Danielle. 

    Les pêcheurs  immergent des filets (les capéchades) 

    lesquels se signalent par des bouées.

     

     

    - Sète 10 -  Un grand port de pêche  -

     

     

            Quelque temps après ils viennent remonter ces capéchades.

     

     

     

    - Sète 10 -  Un grand port de pêche  -

     

     

      

    La récolte est abondante 

    car l'étang est très poissonneux. 

      

    Qu'ils soient pêchés en mer ou dans l'étang,

    tous ces poissons se retrouvent sur l'étalage des commerces.

     

    La mer, corne d'abondance, est  encore  une réalité.

     

     
     

     Si les poissons sont toujours les mêmes,

    si les techniques de pêche n'ont pas tellement changé,,

    le matériel, lui, s'est totalement renouvelé.

     

     

     

    - Sète 10 -  Un grand port de pêche  -

     

     

     

     

     

     

    Regardez ce bateau sur une carte de  ... 1907 !!!

     

     

    - Sète 10 -  Un grand port de pêche  -

     

     

     

    Il est en train d'entrer dans le port en contournant le Môle. 

    Ou cette autre carte :

     

     

     

    - Sète 10 -  Un grand port de pêche  -

     

     

     

     

    Ce type de bateau était omniprésent dans le port.  

     

     

     

    - Sète 10 -  Un grand port de pêche  -

     

     

     

      On appelait les bateaux de ce type des "bateaux-boeufs". 

    Pour quelle raison ?

     A cause de leur façon de pêcher. 

    Ils travaillaient à deux, 

    chacun tirant un des bouts du filet.

    Ils tractaient donc le filet (le chalut)

    comme un couple de boeufs tirait une charrue.  

     

     

     

    - Sète 10 -  Un grand port de pêche  -

     

     

     

    Une fois rentrés , les bateaux-boeufs se dirigeaient vers le vieux port qui, lui, est toujours à la même place. Leur retour devait avoir un petit air de régates.

     

     

     

    - Sète 10 -  Un grand port de pêche  -

     

     

     

     

     

    Mais que ce métier devait être dur, et dangereux....

     

    Ce monde n'est pas encore si loin de nous.

    Regardez,  en 1956 :  

    des pêcheurs étendaient encore leurs filets sur le Môle pour les faire sécher.

     

     

    - Sète 10 -  Un grand port de pêche  -

     

      

     

    Et, assis par terre, ils les ravaudaient .

     

     

     

    - Sète 10 -  Un grand port de pêche  - 

     

      Ce spectacle là est terminé.

     

     

    Les immenses filets que tirent maintenant des bateaux surpuissants

    ne sont même plus réparés.

     

     

     Mais restons sur cette image :

     

     

     

     

    - Sète 10 -  Un grand port de pêche  -

     

     

    Les oiseaux nous le disent :

    la pêche continue.

     

     

     

    ***

     

     

     


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