• - Conte des deux îles - Deuxième partie -

     

     

     - Conte des deux îles -

    - Deuxième partie -

     

     

     

     

     

    Ils allèrent vers le rocher rouge, lequel se dressait  sur une langue de terre rattachée à la grande île.

    Le roi, plein de morgue, s'y fit conduire dans une chaise à porteurs,  l'aveugle lui y alla en tenant la main de son guide.

     

    Dès qu'il fut arrivé, le roi sursauta

    car l'eau baignait déjà la base du rocher rouge.

    Mais il ne laissa pas voir son trouble et dit :

    " C'est la marée. "

     

    L'aveugle s'avança

    et lut de la main l'inscription qui était gravée sur le rocher : 

    " Si le rocher rouge s'enfonce dans la mer c'est que les gens de l'île ont mal agi contre la loi de la vie :

    leurs terres seront englouties "

     

    Le roi était furieux !

    " Je ne suis pas aveugle, moi, je peux bien lire moi-même ! 

    La loi de la vie ? Je sais ce que c'est : l'ardeur au travail.

    Nous la respectons : nous travaillons du matin au soir.

    Alors que vous, vous vous laissez vivre.

    Vous êtes des rêveurs, des fainéants ! "

    Et il donna l'ordre qu'on l'emmène.

     

     

     - Conte des deux îles -  Deuxième partie -

     

     

     

    Cette nuit là le roi ne parvint pas à s'endormir

    car il avait vu l'eau baigner le grand rocher.

    Et si l'aveugle en savait plus que lui ?

    Bien avant l'aube il dictait à son scribe : 

    " Qu'on déterre le rocher rouge et qu'on le place plus haut,

    sur la terre ferme, en sûreté "

    Alors il put s'endormir.

     

    Pendant ce temps, le scribe réveilla un fonctionnaire, qui réveilla un contremaitre, qui réveilla des ouvriers, et tous partirent déterrer le rocher. Ils creusèrent, creusèrent, mais le rocher ne voulait pas bouger. Ils travaillèrent tout le jour, les ouvriers remplaçant les ouvriers, et le trou est devenu de plus en plus profond, jusqu'à ce qu'un scintillement apparaisse dans la fosse.

    Un plongeur a été voir de quoi il s'agissait

    et il a ramené une pépite, une pépite étincelante...

    c'était de l'or !

     

    Le bruit se répandit comme une trainée de poudre : 

    " On a trouvé de l'or sous le rocher rouge, de l'or pur ! "

    La fièvre de l'or s'empara des habitants de la grande île

    et tous abandonnèrent leur travail.

    Les paysans ne cultivaient plus leurs jardins,

    les pêcheurs n'allaient plus pêcher,

    tous n'avaient plus qu'un seul but : trouver de l'or et le cacher.

    Désormais chacun se méfiait de son voisin,

    Quant au roi, il voulait plus d'or que tout le monde.

    Et comme les filons s'enfilaient au plus profond de la montagne,

    chacun creusait des puits et des galeries sous la roche,

    pour recueillir de l'or : le minerai était broyé puis lavé sur le rivage

    et on construisit des fours pour fondre l'or.

     

     

     

     - Conte des deux îles -  Deuxième partie -

     

     

     

    Peu à peu le trésor amassé sous les voûtes du vieux palais prit des proportions gigantesques, et sans cesse le roi ruminait :

    "J'aurai une vaisselle tout en or, une baignoire en or,  une table en or, une chaise, un lit, une chambre tout en or !  Bien sûr un trône en or.  Et même un pot de chambre en or !

    Comme je vais être heureux dans un palais tout en or !"

    Il se dit qu'il allait faire construire ce palais tout en haut de la montagne, au sommet de la montagne, pour qu'on le voit briller de loin. Et devant le palais il ferait dresser sa statue tout en or massif, plus grande que le rocher rouge.

     

    ……

     

    Au fait le rocher rouge, qu'était-il devenu ? 

    Il avait disparu, englouti dans la mer.

    Mais personne ne l'avait même remarqué.

     

     

     - Conte des deux îles -  Deuxième partie -

     

     

    Hélas , la grande île avait maintenant piètre allure. 

    Les terrasses où l'on cultivait les cacahuètes et les melons jaunes

    s'étaient écroulées dans les terrasses où l'on cultivait le riz, et sur les marchés  les légumes et les poissons commençaient à manquer.

    Par contre les galeries étaient toujours plus nombreuses.

    Même les femmes et les enfants transportaient le minerai.

    On manquait de main d'oeuvre !

    Alors le roi eut une idée :

    qu'on aille chercher tous les hommes de la petite île. Aussitôt des équipes de rameurs furent formées pour aller les chercher.

     

    ...............

     

     

     - Conte des deux îles -  Deuxième partie -

     

     

     

     

     


  • Commentaires

    10
    lenez o vent
    Samedi 23 Mai 2020 à 19:59

    Pauvres ceux qui se laissent aveugler par des assoiffés de pouvoir....

    Je lis que tu as marché 532 m, je souris, car oui compter les mètres est important

    quand  il est choisi de récupérer de la mobilité, bravo, doses

    Merci d'illustrer, c'est un plaisir tes dessins

    je t'embrasse

      • Samedi 23 Mai 2020 à 21:31

        Réponse   à    -  lenez o vent  - - --

        Ah ce n'est pas moi qui ai compté les mètres

        mais une observatrice utilisant  une de ces nombreuses applications informatique auxquelles je ne comprends pas grand chose  ....

        Bisous Armelle.

    9
    Samedi 23 Mai 2020 à 18:52

    ... Bonsoir Kasimir, je rejoint Danielle, prends ton temps pour la suite, car nous lirons ce conte selon ton rythme! Nous sommes quand même pas dans un Kindergarten...

    Certaines contes en allemand termines  toujours ainsi..."und wenn sie nicht gestorben sind, dann leben sie noch heute"...

    Ici il pleut . Belle soirée du Lac!

     

     

      • Samedi 23 Mai 2020 à 21:27

        Réponse   à    -  Monika  - - --

        Cette façon de terminer un conte en allemand a été directement traduite en français, ce qui donne : 

        Et s'ils ne sont pas morts, c'est qu'ils sont encore vivants.

        Il a plu aussi dans notre région, et ça a fait du bien dans les jardins !

         

         

    8
    Danielle
    Samedi 23 Mai 2020 à 16:24

    Bonjour pinson, si je peux me permettre : ne te laisse pas entraîner dans un rythme effréné pour tes parutions, prends le temps de te reposer, de respirer et de penser à toi. Tu as le temps, inutile de te presser, ta santé avant tout et on n'ignore pas combien elle est fragile !!! 

    Le rocher rouge baigne dans l'eau, aïe aïe aïe... les gens de l'île sont responsables, ils ont "fauté" et ce comportement va être sanctionné, ce n'est pas en faisant surélever le rocher pour qu'il soit au sec que cette malhonnêteté n’entraînera pas des conséquences. La découverte de l'or change totalement la vie sur l'île, plus de travail, plus de cultures mais la recherche effrénée de l'or, de la richesse, l'appât du gain qui les motive leur fait oublier la vraie vie. Cette cupidité va certainement leur coûter cher et précipiter "les grands" dans un déclin inexorable mais voile : bien souvent la nature humaine est ainsi faite et se laisse trop tenter par le moyen de s'enrichir sans trop d'efforts et surtout sans scrupules pour y parvenir. Le puissant qui tire profit du plus faible, il faut espérer que la situation va se rétablir sinon "les petits" vont disparaître, heureusement que le vieux sage aveugle veille sur eux... et le rocher aussi ! Attendons patiemment de connaître la suite, prends soin de toi pinson, c'est déjà assez difficile ainsi, ne te crées aucune contrainte ! Je t'envoie des bisous méditerranéens. Danielle 

      • Samedi 23 Mai 2020 à 17:02

        éponse   à    -  Danielle  - - --

        Ne t'inquiète pas Danielle !

        C'est vrai que je suis très essoufflé dès que je fais le moindre effort musculaire : je veux dire par là monter un escalier, ou simplement marcher... Ce qui m'inquiète pour l'avenir, car ça risque de me laisser une autonomie plutôt réduite... 

        Par contre il est une occupation qui ne me fatigue pas, c'est de me servir de l'ordi. Là je me calme, ma respiration se normalise, et à vrai dire je n'y pense même plus (ce qui est simplement normal).

        Pourquoi ces trois publications 3 jours de suite ? 

        J'avais d'abord pensé mettre tout sur une seul article de blog, mais ça me paraissait assez long, trop long... Et étendre cette publication sur de nombreux jours ? Ce petit conte ne justifiait pas un tel suspens. J'ai donc choisi une solution intermédiaire qui me permet de vous le faire passer sur le week end. 

         

        Là, je vais justement sortir, et faire un exercice de marche. C'est la seconde fois ce jour, car ce matin je suis pour la première fois sorti dans la rue et j'ai marché 522 mètres ! Presque un record !

        Bisous de pinson.

         

         

    7
    Simone
    Samedi 23 Mai 2020 à 14:13

    Et voilà comment au nom de mauvaises idées on s'apprête à asservir un peuple ! Et pour peu qu'on lui fasse peur et qu'on lui mette des masques !!!!!!!!!

    Désolée, je n'ai pas pu m' en empêcher. Bisous Mr K.

      • Samedi 23 Mai 2020 à 16:07

        Réponse   à    -  Simone  - - --

        et oui, c'est dans ta nature !

         peur du ciel qui nous tomberait sur la tête, de la famine, de l'enfer, 

        tout est bon pour faire marcher les gens !

    6
    Cathy
    Samedi 23 Mai 2020 à 12:52

    Bonjour, 

     

    ET ALORS

    ET ALORS

    ET ALORS  ....

      • Samedi 23 Mai 2020 à 16:01

        Réponse   à    -  Cathy  - - --

        Alors alors ? 

        Alors il faudra tout de même attendre demain matin pour connaitre la suite et fin  !

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :