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Snifff !
Ma live box s'est mise en grève sans préavis.
De ce fait je n'ai plus non plus de téléphone
et vos appels éventuels ne me parviendront plus.
J'ai alerté des secours
mais voilà : aujourd'hui, ils se reposent.
Alors demain peut-être.
A bientôt.
Pinson dépité.
***
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Jusqu'ici nous avons vu ce qu'était le Golfe du Lion :
une vaste baie qui va de Marseille jusqu'à la frontière espagnole.
Dans son ensemble elle ne possède pas de reliefs rocheux qui pourraient résister à la mer
si bien que les flots marins ont creusé cette baie en lui donnant une vaste concavité,
et se sont plu à y déposer d'énormes quantités de sable, tout en continuant de jouer avec.
C'est le ventre mou de la côte française sur la Méditerranée
entre les Pyrénées à l'Ouest et le massif Alpin à l' Est à partir de Marseille.
De nombreux "étangs" côtiers se sont formés dans cette zone sableuse,
comme un chapelet ininterrompu du delta du Rhône jusqu'aux Pyrénées.
Il n'y a (à ma connaissance) qu'une courte exception :
c'est la région de Sète.
De Sète et de l'étang de Thau, lequel diffère complètement de tous les autres étangs
comme je vous l'ai indiqué.
Au niveau de cette zone médiane du Golfe du Lion existe en effet une masse rocheuse.
Elle forme le petit massif calcaire de la Gardiole qui borde au nord l'étang de Thau.
Mais cette masse rocheuse calcaire réapparait au sud de l'étang de Thau
en formant une petite montagne, qui se dresse comme une île au-dessus des eaux salées
et c'est sur les flancs de cette "montagnette" que Sète s'est construite.
Ces roches calcaires arrivent donc, ici, jusqu'à la mer :
c'est le seul point rocheux du Golfe du Lion !
Pas d'ensablement à ce niveau, ce qui a permis la création d'un port en eau profonde.
Vous me suivez ? Vous trouvez sans doute que je me répète.
C'est vrai : j'aime me répéter pour essayer de bien clarifier ma pensée.
J'espère que je ne vous ennuie pas...
Non ?
Alors je continue avec ceux d'entre-vous que je n'ai pas lassés..
Voilà où je veux en venir.
Cette particularité de la région de Sète lui confère déjà un attrait particulier.
Et bien il y a mieux encore.
Ceci :
c'est une zone où se manifeste une activité volcanique !
Activité déjà ancienne, activité violente récente (un million d'années), et activité actuelle.
Je trouve ça passionnant..... et voudrais vous faire partager ma passion.
Un petit exposé géologique préliminaire est indispensable.
Je crois vous avoir déjà rappelé qu'il y a bien longtemps (300 millions d'années) une puissante chaîne de montagne s'était dressée : la chaîne hercynienne, mais l'érosion l'avait rabotée sans pitié et il n'en était resté que le socle granitique, aussi plat qu'une planche. Puis, bien plus récemment, il y a seulement 65 millions d'années, une nouvelle montagne est apparue, et elle continue à monter, elle est en pleine croissance : c'est la chaîne alpine. Elle commence à peser un certain poids si bien qu'elle s'enfonce dans la croûte terrestre et donc la déforme, ce qui provoque, tout autour, des fissures dans cette croûte. Une de ces grandes fissures parcourt l'extrémité ouest de l'Europe. Elle a bien failli couper en deux notre cher Hexagone ! Cela ne s'est pas produit, par contre cette fissure a permis au magma de monter ce qui a créé, tout le long de cette fissure, plusieurs zones où sont apparu des volcans.
Je vous présente les principaux en commençant par le Nord.
Tout au Nord se trouve , en Allemagne, le massif montagneux de l'EIFEL.
C'est une région de collines qui se situe en Rhénanie, au Nord-Est de l'Allemagne, non loin de la Belgique et du Luxembourg. Cette région parait idyllique, tellement tranquille... avec une multitude de lacs plus charmants les uns que les autres. Las, c'est trompeur, car chaque colline, agréablement boisée, est un volcan éteint. Pire : chaque lac est le cratère d'un volcan rempli d'eau, mais un volcan de la pire espèce : un volcan explosif, dont la soudaine et monstrueuse explosion a laissé un trou béant, parfaitement circulaire, comme la gueule d'un gigantesque canon !
Regardez :
Ces lacs sont aussi profonds que des gouffres. Ils devraient nous faire trembler de peur. Vous allez me demander pourquoi, puisqu'ils sont éteints. Et bien justement non. L'activité volcanique demeure. Dans certains de ces lacs, de grosses bulles de gaz remontent à la surface pour nous dire que rien n'est fini. L'un des lacs les plus menaçants est le plus beau : le Laacher See.
Il a explosé il y a exactement 12.900 ans.
Quand donc aura lieu la prochaine explosion ?
Ce jour là ce sera une catastrophe majeure pour toute l'Europe.
Bon, je ne voulais pas vous faire peur, mais seulement situer une zone volcanique tout à fait importante dont pourtant on ne parle jamais.
Plus au Sud, cette fissure de la croûte terrestre
(que l'on nomme le Rift Ouest Européen)
se manifeste par des fossés d'effondrement. J'en citerai d'abord deux :
le Fossé Rhénan qui a séparé les Vosges de la Forêt Noire,
et la Bresse (à cheval entre la Bourgogne-Franche-Comté et l'Auvergne).
Descendant encore un peu plus au sud nous arrivons au
Grand fossé d'effondrement de La Limagne
lequel a bien entendu été comblé par les sédiments,
mais la couche sédimentaire atteint 3000 mètres de profondeur au niveau de Riom !
Cette profonde faille a considérablement fragilisé la croûte terrestre à cet endroit :
le magma en a profité pour monter vers la surface et cela a provoqué depuis plusieurs millions d'années les multiples manifestations volcaniques auvergnates.
Tous les types de volcans sont pratiquement présents dans le volcanisme auvergnat.
Est-ce de l'histoire ancienne ?
Oui et non.
Non car le magma est toujours là et peut à nouveau remonter.
Et il le fera.
Car chaque année les Alpes grandissent de quelques millimètres.
Ne serait-ce que d'un millimètre, en un million d'années ça fait un kilomètre.
Conséquence : les fissures de la croûte terrestre vont s'élargir.
Alors que de bouleversements à venir !
Comme dans le massif de l'Eifel, en Auvergne les dernières éruptions volcaniques ne sont pas anciennes du tout. Ainsi le Puy de Dôme s'est formé voici seulement 11.000 ans, ce qui est tout juste la durée d'un clignement d'oeil pour les temps géologiques. Mieux encore, une explosion a eu lieu sur son flanc sud-ouest il y a seulement 8.500 ans.
image Wikipédia
Et toujours comme dans le massif de l'Eifel, de très nombreux lacs de cratères existent en Auvergne. Je vous en cite seulement deux :
le Gour de Tazenat :
vue aérienne du Gour de Tazenat
il est né d'une explosion voici 29.000 ans. Le mot "Gour" signifie "gouffre" :
son cratère, parfaitement circulaire, est profond de 80 mètres (66 mètres seulement compte tenu des sédiments).
et le Lac Pavin :
il est lui encore plus récent : né d'une violente explosion voici seulement 6.900 ans. Des débris de cette explosion on été retrouvés dans le fond du lac Léman et d'autres lacs suisses. Sa profondeur est de 92 mètres. Son nom vient du latin "pavens" qui signifie "épouvantable". De son fond naissent des émanations gazeuses qui sont très surveillées.
....
Le volcanisme lié au rift ouest-européen ne se limite pas, en France, à L'Auvergne.
Il descend en Aubrac et en Margeride,
il descend encore dans les Grandes Causses, même s'il s'y fait plus discret.
Il descend enfin dans le département de l'Hérault
pour parvenir enfin à la côte Languedocienne,
et c'est ce que nous verrons la prochaine fois.
Volcaniquement vôtre !
***
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- Sète 13 -
Une petite escapade dans la Gardiole
Reprise d'un texte de 2013
La Gardiole est un modeste massif calcaire qui s'élève au nord de l'étang de Thau et s'étend sur 18 km jusqu'aux abords de Montpellier. Ses pentes sud s'offrent directement à la toute la puissance du rayonnement solaire. Toutes les conditions sont donc réunies pour que s'y développe cette végétation si particulière à la zone méditerranéenne et qui s'appelle la garrigue.
La garrigue étant pour moi une formation végétale inconnue, aller marcher dans la Gardiole éveillait toute ma curiosité.
Je ne fus pas déçu.
Un sol caillouteux calcaire rôti par le soleil, inondé de chaleur, affreusement sec.
Comment font donc les plantes pour trouver au moins la petite quantité d'eau nécessaire à leur vie ?
Mais voila : mes connaissances botaniques sont ici largement dépassées et je marche un peu comme sur une nouvelle planète dont je ne connaitrais pas la flore.
Ah, voici une agave fleurie !
Les agaves ne manquent pas par ici.
Mais celle-ci se fait repérer par sa magnfique hampe florale.
Cette hampe réalise à elle seule un arbre !
C'est une fleur-arbre !
Elle est, dans sa magnificence,
comme une réponse à mon inquiétude.
Elle semble me dire :
l'eau est là.
Tu crois qu'il te faut une surabondance d'éléments pour vivre.
Mais non.
Peu suffit.
Simplement il faut aller chercher l'eau dans les profondeurs du sol
et ne pas la gâcher comme tu le fais,
humain comblé et dépensier,
qui dilapide les trésors de la nature !
Je touche ses feuilles puissantes, aiguës comme des épées.
Cette agave,
dont la famille est très proche de celle des liliacées,
(elle est donc une sorte d'amaryllis géante)
m'impressionne :
elle ne fleurit qu'une fois,
puis elle meurt.
Il lui a fallu plusieurs années de patience
pour préparer cette superbe fleur
qui peut atteindre 8 mètres de haut..
Elle mérite bien son nom d'agave,
qui vient d'un mot grec signifiant " admirable".
Elle, et aussi toutes les plantes "grasses",
nous donnent une leçon de sagesse qu'il nous faudra méditer.
***
Notre guide, habile conducteur,
qui ne craint pas les pierres de toutes tailles encombrant le sentier (à peine visible)
a tout de même quelque mal pour reconnaître son chemin
parmi les broussailles et les rochers.
C'est que nous avons choisi comme but de notre promenade,
dans cette zone sauvage et quasi déserte, que l'on peut même dire abandonnée,
( nous ne verrons pas un seul être humain tout au long de la balade ! )
nous avons choisi de retrouver et d'explorer
une ancienne carrière de bauxite.
Nous sommes là, au dessus de Mèze,
dans le secteur de Loupian-Villeveyrac.
Ah, voici de la terre rouge.
Nous sommes sur la bonne piste.
Un petit rappel géologique s'impose.
La croûte terrestre sur laquelle nous marchons en ce moment
a, en moyenne, 45 km d'épaisseur.
Elle est faite essentiellement de deux sortes d'atomes :
des atomes d'oxygène : 47 %
et des atomes de silicium : 28 %
Oxygène et silicium sont deux métalloïdes.
L'oxygène étant très réactif, ses atomes vont s'unir au silicium
pour former un oxyde de silicium : Si O2
que l'on appelle la silice, ou si vous préférez, du sable.
Les éléments les plus abondants qui viennent ensuite
sont deux métaux :
l'aluminium : 8 %
et le fer : 5 %.
Mais me direz-vous : c'est quoi la bauxite ?
Patience, nous y arrivons !
Regardez d'abord la couleur variable de la terre.
Elle est bien instructive.
La bauxite est une roche latéritique.
Qu'est-ce que cela veut dire ?
La latérite est une roche rouge qui se forme
par une altération des roches sous les climats tropicaux
en milieu continental.
Et bien ce fut le cas ici.
Voici environ 100 millions d'années (c'était au Crétacé : de moins 145 à moins 65 millions d'années)
régnait dans cette région un climat tropical.
Si bien que, sous l'effet conjugué de la chaleur et de l'humidité,
les deux métaux, l'aluminium et le fer, ont été oxydés,
et qu'ainsi se sont formés deux oxydes :
de l'oxyde d'aluminium : Al2 O3, qui est l'alumine
et de l'oxyde de fer : Fe2 O3.
Ces deux oxydes sont donc mélangés, mais en quantités variables.
Plus il y a d'oxyde de fer et plus le mélange est rouge.
L'oxyde d'aluminium ( l'alumine ) est, lui, blanchâtre.
Pourquoi appelle-t-on cette roche bauxite ?
Parce qu'elle a été découverte pour la première fois,
en 1821, aux Baux de Provence.
En ce lieu la roche contient surtout de l'oxyde d'aluminium (alumine),
c'est pourquoi elle est grise.
Ensuite on a trouvé de la bauxite dans les départements voisins :
le Var, où l'exploitation a commencé en 1860.
Il y a aussi des filons de bauxite dans le Massif de la Sainte Baume,
cher à notre ami Ramon.
On en a trouvé dans l'Ariège.
On en a trouvé beaucoup dans l'Hérault, en particulier vers Bédarieux,
mais mélangée à beaucoup d'oxyde de fer.
C'est aussi le cas ici, où la roche (et donc le sol) est rouge.
Et bien cette fois nous approchons vraiment de la carrière
car des falaises apparaissent.
L'exploitation de ces gisements français de bauxite,
qui est donc un minerai d'aluminium,
s'est d'abord beaucoup développée.
Essentiellement dans des carrières à ciel ouvert.
Les galeries souterraines ont été très rares.
Mais d'autres gisements ont ensuite été découverts
un peu partout dans le monde,
surtout en Afrique (Guinée...)
en Amérique latine (Brésil...)
en Australie.
Une concentration de 16 % en alumine étant un seuil minima
pour qu'une exploitation soit possible et rentable.
Peu à peu les mines françaises ont été abandonnées.
La dernière a été fermée en 1990.
Mais voyez,
nous arrivons maintenant près du centre de la carrière,
c'est-à-dire en son plus creux.
L'extraction s'est donc faite ici jusqu'à la nappe phréatique.
Nous descendons jusqu'à elle par un chemin escarpé.
Un lac étrange s'est formé au fond...
D'un bleu si soutenu qu'il en est inquiétant.
Nous ne nous sentons pas bien à l'aise.
Comme si nous avions violé, là, les entrailles de la terre.
Personnellement je ressens, non pas une peur ordinaire,
mais une sorte d'angoisse viscérale
probablement accentuée par l'étrange silence qui règne en ce lieu
où nous n'avons même pas vu un seul oiseau. Pourquoi ?
Nous avons quitté cette zone avec une sorte de soulagement,
(de quitter cette profonde blessure faite à la terre ?).
Espérant un trajet plus aisé que pour notre arrivée par le sud
notre guide a voulu, pour repartir, prendre une petite route vers le nord.
Ce fut assez scabreux car une surprise nous attendait :
cette petite route était barrée en plusieurs points
et sur toute sa largeur, par des élévations de terre et de pierres
afin de la rendre impraticable
et ainsi interdire l'approche de la carrière, jugée dangereuse.
Site dangereux ?
Il en fallait plus que ça pour nous arrêter !
Nous avons fini par surmonter tous les obstacles,
et retrouver le réseau normal des routes.
Ouf !
***
L'exploitation de la bauxite est-elle terminée en France ?
Pas tout à fait.
C'est justement à Villeveyrac, non loin de cette mine à ciel ouvert, abandonnée,
que se trouve, en France, la dernière mine de bauxite,
une concession de 25 ans ayant été accordée en 2012.
Même si la bauxite extraite dans cette mine
ne sera pas utilisée principalement pour la production d'aluminium
mais pour la fabrication de ciments spéciaux.
***
Se promener ensuite dans la montagne elle même,
retrouver le ciel et un espace dégagé, fut un vrai plaisir.
Presque une libération !
(La spéléologie ne me conviendrait pas du tout !)
Comme ils sont beaux et apaisants ces paysages !
Ces arbres sont probablement des chênes verts,
des yeuses, en occitan,
mais je ne connais pas du tout la flore méditerranéenne.
Plus haut se dressent des antennes.
Relais d'ondes ?
Plus loin encore on aperçoit une ribambelle d'éoliennes.
Plusieurs dizaines.
Elles sont un peu au delà de la Gardiole,
plus précisément dans les Monts de la Moure,
lesquels font partie des Causses d'Aumelas.
Certains d'entre-nous trouvent que ces modernes moulins à vent sont affreux
et défigurent les paysages.
Ce n'est pas mon avis, J'admire au contraire ces constructions.
Elles se dressent fièrement dans ces zones désolées.
On les voit depuis Sète
et leurs feux brillent dans la nuit comme des étoiles à l'horizon.
Je les trouve belles avec leurs lignes pures.
Aussi par la simplicité de leur fonctionnement.
Ce sont des hommages humains dressés vers les vents.
Or, ici, ils soufflent souvent, les vents ...
et fort, et même très fort ...
N'est-il pas logique de les utiliser ?
***
La Gardiole ...
on l'appelle le poumon vert de la région... étrange !
Mais nous n'avons exploré (un peu) que son extrémité Ouest, particulièrement aride.
C'est plus à l'Est, vers Montpellier, que se développe le massif forestier,
habité de chevreuils, de sangliers, de renards.
Bon, ce n'était qu'un premier contact.
Je vous salue bien tous.
***
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- Sète 12 : la Venise Languedocienne -
Avant de la quitter, reprenons de la hauteur
pour mieux voir cette ville si curieuse.
Ici vous voyez le canal principal : le Canal Royal.
Il y a beaucoup d'autres canaux,
lesquels délimitent des quartiers distincts,
chacun de ces quartiers possédant donc d'immenses quais
où les navires, même les plus gros à l'occasion, peuvent venir s'amarrer.
Franchement, il y a de quoi s'y perdre ... de l'eau partout !
Cela crée un problème :
comment assurer la circulation des personnes et des véhicules
et en même temps le libre passage des bateaux ?
Ce double problème s'est toujours posé.
Il se pose aujourd'hui avec des bateaux bien plus gros,
presque monstrueux !
Il y a aussi le TGV qui doit pouvoir entrer.
La solution choisie a été la construction de ponts levants
et de ponts pivotants.
Les ponts levants sont appelés aussi ponts à bascule :
leur tablier se lève à la verticale
par un mécanisme de contrepoids.
Tous ces ponts restent levés environ 25 minutes
pour laisser passer les bateaux.
Ce qui donne à cette ville une ambiance bien particulière.
En effet, lorsque, sur tous les canaux qui sillonnent la ville,
les ponts mobiles sont tous en position ouverte
(qu'ils soient basculants ou pivotants)
la ville est alors totalement isolée.
Ces ponts sont manoeuvrés plusieurs fois par jour,
au moins 3 fois, plus des ouvertures facultatives.
Jusqu'à une certaine époque,
tous les ponts s'ouvraient même sur le Canal Royal
et de la sorte les bateaux pouvaient rejoindre l'étang en l'empruntant.
Maintenant des ponts fixes ont été établis sur ce canal
ce qui change un peu les possibilités :
seuls les petits bateaux sans mât peuvent passer dessous.
Pas question pour les plus gros !
Ils ne peuvent plus pénétrer que sur une première portion de ce Canal Royal.
La levée des ponts est un événement, presque festif.
Même si cela fait pester les automobilistes !!!
C'est un des charmes de la ville,
ville que l'on peut dire comme toute entière tournée vers la mer.
C'est peut-être pour cette raison que dans l'un de ses jardins
on peut surprendre à l'oeuvre Neptune, le dieu romain des mers.
Et pour cette raison aussi que, dans les armoiries de la ville
on retrouve la baleine !
***
La prochaine fois, si vous le voulez bien,
nous marcherons ensemble dans la garrigue.
***
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- Sète 11 - Les voiliers : une porte sur le rêve -
Les premiers marins à utiliser la voile, à Sète,
ont été les pêcheurs avec les bateaux-boeufs : il leur fallait habileté et hardiesse
pour réaliser la prouesse que représente ce type de pêche.
Les pêcheurs ont maintenant abandonné la voile,
comme les agriculteurs ont abandonné le cheval,
et ce sont les plaisanciers qui ont repris le flambeau.
Regardez cette carte postale antérieure à 1927.
Ce sont, je pense, des régates.
Je ne connais rien à la voile,
mais je trouve que ces bateaux ressemblent beaucoup aux bateaux des pêcheurs.
Les bateaux ("de plaisance") se sont abrités derrière le Môle.
Ainsi dans les années 60 :
Et c'est toujours le cas.
Le " port de plaisance " est toujours au même endroit.
Les bateaux, eux, ont beaucoup évolué.
Ces bateaux, déjà bien impressionnants,
ne sont cependant que de petites coquilles
comparés aux géants des mers qui entrent dans le port de Sète.
Avec eux on entre d'un seul coup dans le rêve !
Ainsi avec ce bateau italien, le " Nova".
Ce n'est pas un document ancien :
cette photo date de 2012.
Mais on croirait un Turner !
Et que dire du " Star Clipper ", un quatre mâts.
Attention !
Ce petit joujou n'est accessible (pour une croisière)
qu'à des gens excessivement riches.
Le " Gulden Leeuw "
n'est pas mal non plus.
Vous vous imaginez faire un petit voyage sur ce trois-mâts ?
Sète est si côtée dans le monde de la voile
qu'y est organisé tous les deux ans un évènement qui s'appelle
" l'escale à Sète " :
c'est un rendez-vous pour les plus beaux voiliers anciens
et c'est du monde entier qu'ils y viennent.
Ils attirent un grand nombre de visiteurs (200.000 en 2012),
et c'est un cauchemar pour les habitants du coin !
Sète est prise d'assaut par une sorte de marée humaine,
les rues sont engorgées, totalement bloquées !
D'interminables bouchons envahissent les communes voisines, comme Frontignan.
Une des attractions la plus prisée est un quatre-mâts russe :
le Kruzenshtern.
C'est le second grand voilier au monde :
114 mètres de long.
En 2012, 11.000 personnes sont montées à bord pour le visiter.
Les bouchons étaient tels (de 5 km)
que beaucoup de gens ont dû abandonner leur voiture,
faire ce trajet à pied pour arriver jusqu'au bateau,
et là ont dû prendre une file d'attente de 4 heures avant de monter à bord !
C'est pour vous éviter ce genre de mésaventure (dantesque !)
que je vous raconte tout ça.
Il est revenu du 18 au 24 avril 2014.
accompagné par près de 100 voiliers historiques,
les plus beaux gréements du monde.
Plus modestement le Belem vient aussi à Sète.
Ce bateau, un Trois-Mâts de 58 m de long,
lancé en juin 1896, a une âme !
C'est le plus ancien voilier d'Europe en état de marche.
Ses fans l'appellent " l'étoile des mers ".
Tiens, je vous montre encore une vieille carte postale.
Vous voyez que les grands mâts fréquentent ce port depuis bien longtemps.
Que conclure ?
Que la vie d'un port tel que Sète a un caractère bien particulier.
L'espace maritime qui s'ouvre devant lui est infini,
et rend proche de lui le monde entier.
Quelle ville de l'intérieur des terres, et même du littoral,
peut se vanter de recevoir avec une telle fréquence et en plein coeur de la cité
de tels visiteurs venant des quatre coins du globe ?
Certes ces voiliers ne rentrent pas dans le port
avec leurs voiles déployées, mais au moteur.
Certes nous ne monterons jamais sur ces grands navires
pour faire le tour du monde.
N'empêche ...
ils sont pour nous une porte sur le rêve.
***
Notre ami Dominique 73 a fait un excellent montage qui nous fait pénétrer sur et dans le Belem. C'est réellement passionnant de voir de près une réalisation humaine aussi parfaite : bravo Dominique, et bravo les constructeurs !
Voici le lien, et un second tout aussi précieux :
http://leblogdepapydompointcom.blog50...
***
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