• - Sète 13 - Escapade dans la Gardiole -

     

     

     

    - Sète 13 -

    Une petite escapade dans la Gardiole

                                                                    Reprise d'un texte de 2013

     

     

    La Gardiole est un modeste massif calcaire qui s'élève au nord de l'étang de Thau et s'étend sur 18 km jusqu'aux abords de Montpellier.  Ses pentes sud s'offrent directement à la toute la puissance du rayonnement solaire. Toutes les conditions sont donc réunies pour que s'y développe cette végétation si particulière à la zone méditerranéenne et qui s'appelle la garrigue. 

     

    La garrigue étant pour moi une formation végétale inconnue, aller marcher dans la Gardiole éveillait toute ma curiosité.

    Je ne fus pas déçu. 

     

    Un sol caillouteux calcaire rôti par le soleil, inondé de chaleur, affreusement sec.

    Comment font donc les plantes pour trouver au moins la petite quantité d'eau nécessaire à leur vie ?

     

    Mais voila : mes connaissances botaniques sont ici largement dépassées et je marche un peu comme sur une nouvelle planète dont je ne connaitrais pas la flore. 

     

    Ah, voici une agave fleurie !

     

     

     

     

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    Les agaves ne manquent pas par ici.

    Mais celle-ci se fait repérer par sa magnfique hampe florale. 

     

    Cette hampe réalise à elle seule un arbre !

    C'est une fleur-arbre !  

    Elle est, dans sa magnificence,

    comme une réponse à mon inquiétude.

    Elle semble me dire :

    l'eau est là.

    Tu crois qu'il te faut une surabondance d'éléments pour vivre.

    Mais non.

    Peu suffit.

    Simplement il faut aller chercher l'eau dans les profondeurs du sol

     et ne pas la gâcher comme tu le fais,

    humain comblé et dépensier,

    qui dilapide les trésors de la nature !

     

     

    Je touche ses feuilles puissantes, aiguës comme des épées.

     

    Cette agave,

    dont la famille est très proche de celle des liliacées,

    (elle est donc une sorte d'amaryllis géante)

    m'impressionne : 

    elle ne fleurit qu'une fois, 

    puis elle meurt.

     

    Il lui a fallu plusieurs années de patience

    pour préparer cette superbe fleur

    qui peut atteindre 8 mètres de haut.. 

     

    Elle mérite bien son nom d'agave, 

    qui vient d'un mot grec signifiant " admirable". 

     

    Elle, et aussi toutes les plantes "grasses", 

    nous donnent une leçon de sagesse qu'il nous faudra méditer.

     

     

    ***

     

     

    Notre guide, habile conducteur,

    qui ne craint pas les pierres de toutes tailles encombrant le sentier (à peine visible)

    a tout de même quelque mal pour reconnaître son chemin 

    parmi les broussailles et les rochers. 

     

    C'est que nous avons choisi comme but de notre promenade,

    dans cette zone sauvage et quasi déserte, que l'on peut même dire abandonnée,

    ( nous ne verrons pas un seul être humain tout au long de la balade ! )

    nous avons choisi de retrouver et d'explorer

     une ancienne carrière de bauxite. 

     

    Nous sommes là, au dessus de Mèze,

    dans le secteur de Loupian-Villeveyrac. 

     

          Ah, voici de la terre rouge.

    Nous sommes sur la bonne piste.

     

     

     

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    Un  petit rappel géologique s'impose.

     

    La croûte terrestre sur laquelle nous marchons en ce moment

    a, en moyenne, 45 km d'épaisseur.

     

    Elle est faite essentiellement de deux sortes d'atomes : 

    des atomes d'oxygène  : 47 %

    et des atomes de silicium : 28 %

    Oxygène et silicium sont deux métalloïdes.

     

    L'oxygène étant très réactif, ses atomes vont s'unir au silicium

    pour former un oxyde de silicium : Si O2

    que l'on appelle la silice, ou si vous préférez, du sable.

     

    Les éléments les plus abondants qui viennent ensuite

    sont  deux métaux :

    l'aluminium : 8 %

    et le fer : 5 %.

     

    Mais me direz-vous : c'est quoi la bauxite ?

     

    Patience, nous y arrivons !  

     

    Regardez d'abord la couleur variable de  la terre.

    Elle est bien instructive.

     

    La bauxite est une roche latéritique.

                                                   

     

    Qu'est-ce que cela veut dire ?

     

    La latérite est une roche rouge qui se forme

    par une altération des roches  sous les climats tropicaux

    en milieu continental.

     

    Et bien ce fut le cas ici.

     

    Voici environ 100 millions d'années (c'était au Crétacé : de moins 145  à moins 65 millions d'années)

    régnait dans cette région un climat tropical. 

    Si bien que, sous l'effet conjugué de la chaleur et de l'humidité, 

    les deux métaux, l'aluminium et le fer, ont été oxydés,

    et qu'ainsi se sont formés deux oxydes :

    de l'oxyde d'aluminium : Al2 O3, qui est l'alumine

    et de l'oxyde de fer : Fe2 O3.

     

    Ces deux oxydes sont donc mélangés, mais en quantités variables. 

    Plus il y a d'oxyde de fer et plus le mélange est rouge.

    L'oxyde d'aluminium ( l'alumine ) est, lui, blanchâtre.

     

    Pourquoi appelle-t-on cette roche bauxite ?

    Parce qu'elle a été découverte pour la première fois,

    en 1821, aux Baux de Provence.

     

     

     

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    En ce lieu la roche contient surtout de l'oxyde d'aluminium (alumine),

    c'est pourquoi elle est grise.  

     

     

    Ensuite on a trouvé de la bauxite dans les départements voisins : 

    le Var, où l'exploitation a commencé en 1860.

    Il y a aussi des filons de bauxite dans le Massif de la Sainte Baume,

    cher à notre ami Ramon.

    On en a trouvé dans l'Ariège.

    On en a trouvé beaucoup dans l'Hérault, en particulier vers Bédarieux,

    mais mélangée à beaucoup d'oxyde de fer.

    C'est aussi le cas ici, où la roche (et donc le sol) est rouge.

     

     

    Et bien cette fois nous approchons vraiment de la carrière

    car des falaises apparaissent.

     

     

     

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    L'exploitation de ces gisements français de bauxite,

    qui est donc un minerai d'aluminium,

    s'est d'abord beaucoup développée.

    Essentiellement dans des carrières à ciel ouvert.

    Les galeries souterraines ont été très rares.

     

    Mais d'autres gisements ont ensuite été découverts

    un peu partout dans le monde,

    surtout en Afrique (Guinée...)

    en Amérique latine (Brésil...)

    en Australie.

     

    Une concentration de 16 % en alumine étant un seuil minima

    pour qu'une exploitation soit possible et rentable.

     

    Peu à peu les mines françaises ont été  abandonnées.

    La dernière a été fermée en 1990.

     

     

     

    Mais voyez,

    nous arrivons maintenant près du centre de la carrière,

    c'est-à-dire en son plus creux.

     

     

     

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    L'extraction s'est donc faite ici jusqu'à la nappe phréatique.

     

    Nous descendons jusqu'à elle par un chemin escarpé.

     

     

     

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    Un lac étrange s'est formé au fond...

    D'un bleu si soutenu qu'il en est inquiétant. 

     

     

     

     

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     Nous ne nous sentons pas bien à l'aise.

    Comme si nous avions violé, là, les entrailles de la terre.

     

     

     

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    Personnellement je ressens, non pas une peur ordinaire,

    mais une sorte d'angoisse viscérale

    probablement accentuée par l'étrange silence qui règne en ce lieu

    où nous n'avons même pas vu un seul oiseau. Pourquoi ? 

     

     

    Nous avons quitté cette zone avec une sorte de soulagement,

    (de quitter cette profonde blessure faite à la terre ?).

     

    Espérant un trajet plus aisé que pour notre arrivée par le sud

     notre guide a voulu, pour repartir, prendre une petite route vers le nord.

      

    Ce fut assez scabreux car une surprise nous attendait :

    cette petite route était barrée en plusieurs  points

    et sur toute sa largeur, par des élévations de terre et de pierres

    afin de la rendre impraticable

    et ainsi interdire l'approche de la carrière, jugée dangereuse.

     

    Site dangereux ?

    Il en fallait plus que ça pour nous arrêter !

     

    Nous avons fini par surmonter tous les obstacles,

    et retrouver le réseau normal des routes.

    Ouf !

     

     

    ***

     

     

     

          L'exploitation de la bauxite est-elle terminée en France ? 

    Pas tout à fait.

     

    C'est justement à Villeveyrac, non loin de cette mine à ciel ouvert, abandonnée,

    que se trouve, en France, la dernière mine de bauxite,

    une concession de 25 ans ayant été accordée en 2012.

     

    Même si la bauxite extraite dans cette mine

    ne sera pas utilisée principalement pour la production d'aluminium

    mais pour la fabrication de ciments spéciaux.

     

     

          ***

     

     

    Se promener ensuite dans la montagne elle même,

    retrouver le ciel et un espace dégagé, fut un vrai plaisir. 

    Presque une libération !

    (La spéléologie ne me conviendrait pas du tout !)

     

     

     

     

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    Comme ils sont beaux et apaisants ces paysages ! 

    Ces arbres sont probablement des chênes verts,

    des yeuses, en occitan,

    mais je ne connais pas du tout la flore méditerranéenne.

     

     

     

     

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          Plus haut se dressent  des antennes.

     

    Relais d'ondes ?

     

     

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    Plus loin encore on aperçoit une ribambelle d'éoliennes.

    Plusieurs dizaines.

    Elles sont un peu au delà de la Gardiole,

    plus précisément dans les Monts de la Moure,

    lesquels font partie des Causses d'Aumelas.

     

     

     

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    Certains d'entre-nous trouvent que ces modernes moulins à vent sont affreux

    et défigurent les paysages.

     

    Ce n'est pas mon avis, J'admire au contraire ces constructions. 

     

    Elles se dressent fièrement dans ces zones désolées.

    On les voit depuis Sète

    et leurs feux brillent dans la nuit comme des étoiles à l'horizon.

    Je les trouve belles avec leurs lignes pures.

    Aussi par la simplicité de leur fonctionnement.

    Ce sont des hommages humains dressés vers les vents.

     

    Or, ici, ils soufflent souvent, les vents   ... 

    et fort, et même très fort ...

    N'est-il pas logique de les utiliser ?

     

     

    ***

     

     

    La Gardiole  ...

    on l'appelle le poumon vert de la région... étrange !

    Mais nous n'avons exploré (un peu) que son extrémité Ouest, particulièrement aride.

    C'est plus à l'Est, vers Montpellier, que se développe le massif forestier, 

    habité de chevreuils, de sangliers, de renards.

     

    Bon, ce n'était qu'un premier contact.

     

    Je vous salue bien tous.

     

     

     

    ***

     

     

     

     


  • Commentaires

    21
    Mardi 1er Novembre 2016 à 19:24

    Bonsoir pinson,

    J'aime beaucoup ce que ton Agave te dis. Si tout le monde pouvait avoir conscience qu'il faut prendre juste ce dont on a besoin et non du surplus qui finit pas être gaspillé. Tout est bien expliqué et  très intéressant. Une expédition qui m'aurait plu. Un paysage extraordinaire, beau... Je n'arrive pas à m'expliquer par écrit sur ton article. Sais-tu le pourquoi de ce bleu de l'eau  ?  Les arbres sont magnifiques. Tes photographies sont superbes surtout celles du lac.

    Je fais partie des gens qui trouvent les éoliennes affreuses et qui, en effet, défigurent le paysage.  Tu écris que des vents soufflent très fort. Beaucoup disent que ça fait énormément de bruit ; est-ce vrai ?

    Bonne soirée et bise à toi pinson.

     

     

    20
    Fan
    Vendredi 28 Octobre 2016 à 11:33

    bonjour Kasimir, moi non plus ,je me serait pas baigner dans cette eau de cette couleur si magnifique. Je verrais même les sirènes t'attirent en dessous dans leur royaume...

    J'ai vecu une sensation semblable en Valais déjà notre sud, où une région ressemble un peut à la Provence, la flore les insectes, il y a même des cigales en hauteur de la montagne. Nous l'avions visiter à multes reprises et on ce réjouissait d'y aller, surtout avec la vue sur le Rhône et les montagnes en face. En montant on passe devant un grand arbre au racines énormes, et là, il y avait comme un son sourd en passent, mais voulant prendre le pic-nic sur un grosse pierre, on avait oublier, sauf... ce même son sourde ce reproduisait en longeant des buissons. Puis nous sommes entré dans une petite forêt de chênes pour retrouver un grand marronnier. Mais tout était devenue hostile là aussi, c'était si on déranger une séance important. Alors nous, nous sommes empresser de quitter les lieux dans un soleil pourtant radieux en écoutent les grillons chanter. En sortant devant le grand arbre, un serpent se faufiler...smile mais l'arbre ne porter pas de pommes...

    Nous ne sommes pas retourner depuis et j'ai n'ai jamais vécu des sensations pareil, en nature, forêt ou champs.

    Belle journée.

     

     

     

     

     

     

      • Vendredi 28 Octobre 2016 à 14:18

        Réponse        à    F A N      --

        Bonjour FAN. Le récit que tu fais de votre visite en Valais est parfait car il nous communique très bien cette sorte de frisson mystérieux que l'on peut ressentir dans certaines situations. Je suppose que ceux qui ont pénétré les premiers dans le tombeau de Toutankhamon ont dû ressentir quelque chose de cet ordre là. 

        S'agit-il qu'une réaction seulement individuelle ? Je pense que non et qu'il s'agit plutôt d'une sorte de perception ressentie par un groupe, par exemple des promeneurs ce jour là.

        En tout cas , en te lisant, j'avais l'impression d'un film de science fiction...  !

        Bonne journée FAN.

         

    19
    Jeudi 27 Octobre 2016 à 10:30
    Catherine D

    Beau décor de cinema, on y a sûrement tourné quelques scènes.
    Je comprends ton malaise, l'eau est sûrement chargée de .... les oiseaux le savent sans doute ?
    j'ai des bébés agaves en pot, il faut couper les pointes acérées des feuilles. Ton dessin me fait penser aux routes de mon enfance "là-bas".
    Bises et bon automne monsieur Pinson !

      • Jeudi 27 Octobre 2016 à 15:01

        Réponse        à    Catherine D.     --

        Mon malaise n'était pas rationnel : je n'imaginais pas une toxicité possible de l'air ou de l'eau ou du sol lui-même (ce qui aurait été le cas dans une mine d'uranium ou même de schiste bitumineux).

        Il s'agissait plutôt d'une sensation plus intérieure, spirituelle, comme celle qu'aurait provoqué la violation d'une sépulture (où était enterré le passé, et pas mal de secrets humains.....) Qu'ensuite la route nous ait été barrée pour repartir ajoutait une sorte de confirmation à ce fantasme... Un piège allait se refermer sur nous !!!!

        Bon, je sais, je gamberge un peu trop.

        Quoi ? Tu coupes les pointes des bébés agaves ? Castratrice !!!!!!!

        J'ai eu de la chance que tu ne sois pas ma nourrice ...

        Bon automne quand même ! 

    18
    L.N.
    Jeudi 27 Octobre 2016 à 10:26

    Pour Mossoul, je m'excuse, il ,'a pas sa place dans un commentaire sur la Gardiole, c'est un autre monde. Mais je désirais en parler sur mon blog et pour le moment il est fermé. Erreur de ma part de cette intrusion/Je sollicite l'indulgence du Roi du Gâtinais qui n'aime pas se mouiller....Belle journée.

      • Jeudi 27 Octobre 2016 à 14:42

        Réponse        à    L N      --

        Ahah ! Alors tu t'es trompée de blog.

        Pour cette fois le Roi du Gâtinais t'accorde sa grâce. 

        Tu as de la chance car chaque jeudi 27 c'est son jour de bonté. 

        Bon apm, Hélène. 

    17
    Danielle
    Jeudi 27 Octobre 2016 à 10:11

    Bonjour pinson, ah cette agave fleurie, sa hampe florale devait mesurer au moins quatre mètres de hauteur et certainement davantage ! Il faisait vraiment très chaud quand nous sommes allés à la carrière de bauxite, une véritable expédition smile  pas le moindre souffle d'air et je crois que nos photos ne traduisent pas le bleu métallique de l'eau, tellement surprenant et qui donnait au paysage un air très mystérieux, la couleur de cet étrange lac est encore augmentée par le sol rouge environnant. Pinson en devenait muet, étonné par ces lieux et par le silence qui y règne. Bon mais... on devait remonter ce qui n'est pas chose facile, pourtant les difficultés n'étaient pas terminées, tu as raison, il en fallait plus pour nous arrêter, comme si la carrière ne voulait pas nous laisser partir sarcastic. La Gardiole nous tendait les bras dans toute sa beauté et... sa sérénité. Je ne crois pas avoir dit que des vestiges de monuments sont encore présents dans ces massifs, une abbaye est restaurée avec passion depuis des dizaines d'années par les habitants de la région, le siège de l'association est à Sète. Après-midi j'ai envie d'aller fouler le "Si 02", autrement dit le sable (dans 15 jours j'aurais certainement oublié !), ça me changerait un peu et je pense que la plage doit être déserte maintenant, sinon c'est à désespérer !!! Bon jeudi pinson dans ton jardin "aéré" (!) Danielle

      • Jeudi 27 Octobre 2016 à 14:36

        Réponse        à   Danielle    --

        Bonjour Danielle. Dans notre vie nous accomplissons des actions quotidiennes qui ne laissent pas, la plupart du temps, de souvenirs particuliers. Puis de temps en temps nous réalisons une action, une balade, une rencontre, une action particulière, qui va nous laisser un souvenir impérissable, qui va demeurer dans nos mémoires comme une pierre blanche sur le chemin de nos années. 

        Cette visite, hasardeuse, de la mine abandonnée dans une zone elle-même totalement sauvage, fut une expérience de ce type. Elle n'a qu'une portée individuelle évidemment et est apparemment non signifiante, mais c'est pour nous un jalon précieux.

        Oui, tu oublieras que tu marches sur du SiO2, mais il est bon, au moins une fois de temps en temps, de réaliser que l'oxygène est l'atome le plus présent sur notre planète. L'aurais-tu imaginé ? 

        C'est vrai pour le sol, c'est vrai pour l'eau, et c'est presque vrai pour l'air. Entonnant, non ?

        Bonne journée.

    16
    Mercredi 26 Octobre 2016 à 21:39

    La Gardiole et ses agaves , je connais un peu.  Mais je ne suis jamais allée à la carrière de bauxite .Tu as bien fait de la prendre en photos pour nous.

    Ton dessin de l'agave est une pure merveille .

    Bonne soirée Amikas

      • Jeudi 27 Octobre 2016 à 10:09

        Réponse        à    ALN 03      --

        Pas facile de parvenir à cette carrière abandonnée : c'est une vraie expédition, et il est assez curieux d'imaginer en même temps des villes ou des plages surpeuplées et ces zones immenses totalement désertes.

        Mon dessin d'agave ?

        Oh non, j'aurais quand même plus me fouler !

        Bonne semaine amie.

         

    15
    L.N.
    Mercredi 26 Octobre 2016 à 19:48

    Surprise devant ton recul devant ce super lac bleu! Je ne puis croire que tu aies peur de l'eau alors que tu te balades avec délic e sous la pluie battante avec un pull:::  AEvidemment, ce lac respire le ma léfique, comme beaucoup d'êtres et d'objets autour de nous. Alors, osons, bravons les maléfices comme ceux qui entourent les massacres d'agneaux  innocents à Mossoul. Difficile.....ce sont des diables qui opérent, méditons sur ce sujet  le lac bleu attendra...L'enivrement des odeurs du lieu  fait tout oublier. Met ton imper et n'aies pas peur de l'eau!!!

      • Jeudi 27 Octobre 2016 à 10:02

        Réponse        à    L N      --

        Ah non, faut pas exagérer ! Je ne me balade pas sous la pluie battante ! Ni en pull ni autrement.

        Mais que vient faire Mossoul ici ? Je ne te suis pas très bien.

         

    14
    FAN
    Mercredi 26 Octobre 2016 à 12:16

    ... bonjour, je  ne voulais plus écrire après tout ça, mais l'odeur de la garrigue m'envoûte!

    Danielle parle de la sienne, donc la mienne ce trouve du côté Vaucluse (Luberon), où n'existent pas les éoliennes, qui défigurent à mon humble avis, le paysage, enfin elles me font peur!!!

    J'ai amener des pierres, branches, plantes et le sable rouge de Roussillon (interdite pourtant) à la maison, et l'utilisé ce sable et pigments, pour mes tableaux.

    La garrigue avec les chênes tordues, les murs en pierres sèches la-bas et la flore, sont pour moi, un paradis!

    Gris de gris à Lausanne, me transforme en oiseau pour me poser en garrigue...merci pour cet article!

      • Mercredi 26 Octobre 2016 à 13:51

        Réponse        à    FAN      --

        Merci FAN d'être revenu sur ta première intention  et de nous avoir laissé un comm. Le " Roussillon " : quel joli nom de région, pour toute personne aimant les couleurs ! Pour ma part (et mon usage) j'ai ramené d'Auvergne des terres d'un rouge très sombre qui me servent de pigment. Les ocres, la nature nous les offre, pas obligatoire d'aller les acheter en boutique.

        Oui, ces lieux encore sauvages sont des petits coins de paradis. Pourvu qu'ils demeurent tels ! 

    13
    Danielle
    Mercredi 26 Octobre 2016 à 09:55

    Bonjour pinson, cet article est très complet et je crois que je vais te parler tout d'abord de la garrigue, de la Gardiole, c'est moins compliqué pour moi que la partie plus technique concernant le sol car j'avoue que je n'ai pas retenu tout de tes explications géologiques plus complexes. Je précise que ton guide yes pourtant un peu intrépide en voiture mais ne possédant pas un 4/4 adapté ne se sentait pas trop à l'aise pour franchir les buttes de terre barrant l'accès à cette superbe carrière oops, j'étais persuadée que j'allais rester perchée en équilibre... bref... Les garrigues : face à la mer, des collines et des plateaux calcaires et arides et pourtant si riches par la flore et si porteuses des traces du passé aussi. Ces terres caillouteuses où poussent plantes aromatiques si diverses : thym, romarin, lavande, genévriers, sauge etc... et couverte de chênes Kermès, chênes verts, oliviers, pins d'Alep, buis... Ils sont beaux ces escarpements de la garrigue avec la mer pour horizon, sans oublier les "collines", ces hauteurs qui doivent atteindre entre 200 et 300 mètres, je ne sais pas exactement. C'est toujours un moment saisissant et inoubliable de se retrouver face à une capitelle et a des murets en pierre sèche qui ont traversé le temps, que j'aime ces constructions miraculeusement préservées et ce qu'elles représentent, j'imagine la vie qui était là, l'élevage des moutons dont les bergers s'abritaient du vent et de la trop grande chaleur (on pourrait dire de la pluie aussi mais c'est tellement rare chez nous) Notre garrigue explose au soleil dans une symphonie de couleurs et d'odeurs : les genêts, les bruyères, les cistes, orchis, asphodèles, chèvrefeuille (j'adore) et plein d'autres dont j'ignore le nom dont d'adorables petites fleurs bleues (du lin peut-être ?). Ces fleurs sont adaptées à la sécheresse, est-ce pour cette raison qu'il y a autant d'arbustes odorants mais très épineux et un feuillage persistant dans une grande majorité d'espèces ? Ce paysage sauvage est magnifique mais il est vrai que l'élevage intensif des moutons (il y a des siècles) avait fait disparaître pas mal d'espèces, mais la garrigue s'est reconstituée encore plus dense, toutes ces couleurs, ces odeurs... quelle richesse dans cette diversité ! Je ne vois pas la totalité de mon texte, excuse-moi s'il est trop long, j'ai tant de choses à dire !!! Très beau mercredi pinson, que je te souhaite ensoleillé, je t'envoie les senteurs incomparables de ma garrigue bien-aimée. Danielle

      • Mercredi 26 Octobre 2016 à 11:17

        Réponse        à    Danielle      --

        Bonjour Danielle. A te lire, on ne peut pas douter une seconde que tu sois totalement passionnée par ta région !

        Bien sûr que la flore de cette zone est d'une immense variété et si je n'en ai pas parlé (si ce n'est deux mots sur l'agave) c'est à cause justement de cette variété, et aussi de mon incompétence.

        Car pour en parler il faudrait beaucoup de temps : chaque plante, même la plus petite, mérite une totale attention. Ainsi la plus commune et la plus connue, le thym : tellement plus parfumé que celui que je puis cultiver ici.... L'intensité des parfums est nettement liée à la sécheresse. Il semblerait aussi que cette production d'essences est une façon de se défendre contre la chaleur, mais je n'ai jamais compris pourquoi.

        Bien sûr il faudrait parler aussi des capitelles,  et évoquer toute cette vie pastorale qui a totalement disparu. Bref, il faudrait bien une trentaine d'articles sur le sujet ! Une monographie conviendrait mieux. 

        Bonne journée au pays du soleil.

        Ici tout est mouillé et frisquet. Je vais bien m'habiller pour aller travailler dehors.

         

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    12
    Mercredi 26 Octobre 2016 à 09:29

    une belle promenade scientifique.
    il y a donc eu des réchauffements climatiques par le passé ?

    c'est vrai que l'agave étonne toujours les "nordistes" comme moi. Mais d'autres plantes aussi

    Dominique

      • Mercredi 26 Octobre 2016 à 10:43

        Réponse        à     L M P T 73      --

        Il s'agit de beaucoup plus que de simples réchauffements. En fait la température dans la zone de la biosphère est et a été en perpétuelle évolution. L'idée de la stabiliser (au niveau actuel) est une fiction pure, et à très courte vue ! Avec ou sans nos petits rejets de CO2, elle va changer, et de beaucoup. 

        D'autre part, au Crétacé, la forme et la position des continents n'étaient pas celles que nous connaissons en ce moment. Le super continent que l'on a appelé la Pangée finissait seulement de se scinder et la zone qui deviendra l'Europe était plus proche de l'équateur (d'où le climat tropical). La température était encore majorée par l'intensité et la permanence des manifestations volcaniques. Bref, c'est tout un ensemble qu'il faudrait expliciter mais... c'est impossible en quelques lignes !

        Bonne semaine Dominique.

         

    11
    L.N.
    Mercredi 26 Octobre 2016 à 09:19
    Merci pour ces si belles photos de promenade et la leçon géologique très complète qui l'accompagne. J'aimerais respirer de bon matin cette odeur un peu sauvage , mélange d'arbres et de cailloux....sans me baigner dans le lac bleu, évidemment.....
    Je constate que tu es infatigable sur la description de la région.....et ce n'est pas fini.......
      • Mercredi 26 Octobre 2016 à 10:24

        Réponse        à     L N      --

        Suis-je devenu timide par rapport à l'eau ? Oui, certainement. Mais dans cette eau là, certes, je n'avais pas ma moindre intention de nager (malgré la chaleur !) : je la sentais lourde d'un mystère peut-être menaçant. Plutôt mille fois respirer l'air chargé des senteurs de la terre et des plantes, des cailloux et des fleurs !

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