• - Charlotte 20 -

     

     

     

     

    Notre canoë était enfin là !

    L'installation de son balancier se fit sans difficulté. Il nous fallut aussi creuser des écopes et façonner des pagaies. 

    Presque un plaisir !

     

    - Charlotte 20 -

     

     

     

    Il fallut encore installer un mat pour fixer une petite voile. Ce ne fut pas le plus facile.

     

     

     

    - Charlotte 20 -

     

     

     

    Sans le moindre délai, Charlotte l'essaya. Il était parfaitement stable. La difficulté était cependant de manoeuvrer la pagaie et en même temps de maintenir la voile dans une position favorable pour capter le mieux possible le souffle régulier du vent. 

    Les choses furent bien plus simples quand Sophie eut rejoint Charlotte. Elles commencèrent à manoeuvrer notre frêle esquif d'une façon tout à fait efficace, l'une pagayant pour positionner le canoë, l'autre s'occupant de la voile.

    Le moment était arrivé que je les rejoigne.

    Mais là ... ça n'allait plus du tout : la triple charge était telle que le pauvre canoë s'enfonçait beaucoup trop. Et n'avançait plus ! Sans doute avais-je abusé des fruits de l'arbre à pin.

    Et se posa la question fatidique : qui devait partir ?                         Sophie et Charlotte, à l'évidence.                                                                 Elles étaient toutes les deux initiées à la voile.

    Chaque jour elles faisaient plusieurs fois le tour de l'île et perfectionnaient leurs gestes. 

    Nous étions mi-avril. La saison était favorable pour entreprendre ... notre grand tentative. Il fallut choisir ce qui était nécessaire pendant ce voyage qui, si tout se passait bien, devait être assez court : quelques noix de coco, quelques mangues et un peu de poisson séché. 

    Et le grand jour arriva ! 

    Séparation difficile, aussi fut-elle la plus brève possible. 

    Je les vis partir comme je le faisais chaque matin quand elles partaient pour faire le tour de l'île, mais cette fois elles se laissèrent porter sur les ailes des Alyzées : direction plein ouest. Quinze minutes après elles n'étaient plus visibles.

    Je restais là seul, le coeur un peu serré, je dois le reconnaitre. Tant d'incidents ou d'accidents étaient possibles. En fait leur avancée fut régulière et rapide. Sans rencontre si ce c'est que le croisement de quelques grandes tortues. La journée était magnifique. Elles croisèrent, enfin, un cargo. On leur demanda si elles avaient besoin d'aide. Charlotte répondit prudemment que non : elles ne tenaient pas à monter sur un bateau car cela aurait compliqué beaucoup l'entrée dans un port, avec des risques de questions indiscrètes, de contrôles, et d'une grande perte de temps .

    Elle eut bien raison car très peu de temps fut aperçu le profil d'une île, celle de Tortola. Elle était bien connue de notre amie Arawak qui y visitait régulièrement une bibliothèque dans sa capitale Road Town.

    Pas question d'entrer dans le port. Leurs vêtements étaient si défraichis et en si piteux état, leur embarcation si manifestement "de fortune", qu'elles auraient immanquablement attiré l'attention de la police, et subi une interrogatoire en règle.

    Elles choisirent donc d'aborder cette île dans une crique discrète où elles dissimulèrent le canoë dans une épaisse végétation.    

     

     

    - Charlotte 20 -

     

     

    Restait à rejoindre le bungalow où vivait un couple d'amis dans une petite bourgade, Nanny Cay, proche de Road Town. 

     

    Le soleil, qui allait bientôt baisser, avant de plonger dans la mer, éclairait avec force le point culminant de l'île : le Mont Sage, résidu de l'ancien volcan qui avait donné naissance à l'île il y a quelques millions d'années, et qui ne s'élevait plus qu'à 521 mètres.

    Ils trouvèrent facilement le cottage où vivait le couple de leurs amis : Jak et Tatiana : Jak, un passionné de voiliers, Tatiana, une Arawak (plus précisément une Taïnos) bien plus jeune que lui, mais ils s'aimaient tendrement : n'est-ce pas là l'essentiel ?

    Je ne vous raconte pas leur rencontre : ils avaient tous les quatre tant de choses à se raconter au cours d'un vrai repas cette fois. Suivi d'une nuit réparatrice bien méritée pour Charlotte et Sophie.

     

    Demain allait être une autre journée !

     

     

    ***

     


  • Commentaires

    5
    Lenez o vent
    Mercredi 13 Avril 2022 à 09:34

    Chaloupe réalisée, bravo !!!

    Elles vont venir aces leurs amis, tu as les livres et la nature,

    en attendant .

    Bisous Pinson

    4
    Mardi 12 Avril 2022 à 21:46

    Bonsoir pinson,

    Vous avez fait un bon travail, très beau votre canoé achevé.

    Te voilà seul sur l'île regardant tes deux amies s'éloignées et parties pour une nouvelle aventure. Un repas et une nuit qui ont été appréciés, c'est certain. Mais elles vont bien revenir te chercher. 

    J'ai hâte de connaître la suite.

    J'aime beaucoup tes dessins et la carte surtout, ça me permet de me donner une idée. Un plaisir de te lire, c'est vraiment très agréable.

    Bonne soirée pinson avec de bisous d'amitié. Bisous aussi à Danielle.

    3
    nuidra
    Mardi 12 Avril 2022 à 18:52

    SUSPENSE et très grand acte de courage, je n'aurai pas pu le faire...

    Quelle grandeur dans cet écrit, merci beaucoup.

    ¨Parfois on reste seul, et je n'ai jamais aimé ce sentiment et cet réalité.

    Niudra

    2
    Mardi 12 Avril 2022 à 18:37
    Catherine D
    Coucou Pinson, tu es donc resté seul sur ton île ? As-tu rencontré vendredi ?
    1
    Mardi 12 Avril 2022 à 15:32

    Tu manies le suspense avec efficacité, et j'attends la suite avec impatience quoiqque je sache que tout s'est bien terminé puisque tu es là pour le raconter ^^

    Bisous Mr K.

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