-
- Charlotte 6 -
Quand je me suis "réveillé", ou plutôt suis "revenu à moi", ouvrant enfin les yeux, je vis une femme inconnue.
Une femme à la peau très foncée, aux traits si particuliers, aux longs cheveux un peu crépus : certainement une amérindienne.
Elle me soutenait la tête de sa main gauche, et de sa droite elle me donnait à boire, avec une sorte de coupe végétale, et par toutes petites quantités, un délicieux liquide, à la fois rafraichissant et parfumé, légèrement sucré.
Il me semblait qu'avec ce liquide la vie revenait en moi.
Mais sans doute mon visage exprimait-il un très grand étonnement car elle me dit alors, comme pour répondre à ma silencieuse interrogation :
" Je suis la personne qui voyageait avec vous et qui devait être déposée dans l'île de Saint Martin. Vous ne m'avez pas vue lorsque vous êtes montés dans l'avion car j'y avais déjà trouvé ma petite place. Oui, je suis une amérindienne, de la tribu des Arawaks. "
"Je m'appelle Charlotte "
Les Arawaks étaient une tribu amérindienne vivant à l'origine dans la forêt amazonienne, mais ils peuplaient toutes les Antilles à l'arrivée des Espagnols.
Soudain une question sortit de moi :
" Et mon amie Sophie, où est-elle ? "
" Rassurez-vous, elle va bien, et va bientôt être là ".
Je n'eus pas à attendre : elle arrivait depuis la partie orientale de la plage, et elle portait ... mais oui, elle portait une langouste, qu'elle déposa pour m'embrasser. Ô joie de se retrouver !
Elle était en pleine forme. Ainsi ces deux femmes s'étaient tirées de cette périlleuse situation bien mieux que moi. Leurs vêtements étaient secs, séchés certainement par la constante brise qui soufflait sur nous de l'air chaud.
Ce n'était pas moi qui m'étais porté à leur secours, mais exactement l'inverse. J'étais donc le seul à ressembler encore à un vrai naufragé !
" Et le pilote, où est-il ? "
Charlotte n'en avait pas vu la moindre trace.
Un long silence s'en suivit.
.........
Ainsi tout était changé, bouleversé.
Mais je sentais un monde se reconstruire autour de moi.
Un monde nouveau, rempli de points d'interrogation.
La langouste fut notre premier repas.
Avant de la sacrifier, Charlotte dit une prière, lui demanda pardon, et la remercia de bien vouloir nous servir de nourriture.
Elle fut grillée sur des braises.
Mais je ne sentais en moi aucune force, et n'ai pas d'autres souvenirs de cette journée, comment elle s'écoula.
J'ai sans doute dû dormir à nouveau.
Quand je me réveillais la journée était bien avancée, car le ciel se teintait déjà de rose, puis d'orange, puis de rouge, et une nuit pleine d'étoiles s'installa à une vitesse étonnante.
Je plongeais à nouveau dans le sommeil.
***
-
Commentaires
16Lenez o ventJeudi 17 Mars 2022 à 16:22Quel beau réveil avec Charlotte, puis ta complice
Continues cette histoire, c'est dépaysant.
Bonne fin de journée Pinson,
après le ciel voilé par le sable saharien, c'est la grisaille
Bisous Pinson
-
Jeudi 17 Mars 2022 à 17:02
-
Bonsoir pinson,
Voilà donc Charlotte. Une bien jolie amérindienne mais toutes sont jolies et tu es entre de bonnes mains car ces tribus sont sages et ont de grandes connaissances. Tu seras bien soigné et Sophie qui revient avec une belle langouste. Voilà un bon repas qui se prépare. Bon peut-être un peu juste pour trois personnes mais le principal est, de s'être retrouvé.
Un beau coucher de soleil, une belle nuit étoilée, de quoi faire un beau rêve. J'ai hâte que tu te réveilles à nouveau. Te lire est un grand plaisir, on est avec vous sur l'île.
Très beau dessin de Charlotte.
Bonne journée pinson avec des bisous d'amitié et à Danielle aussi.
-
Jeudi 17 Mars 2022 à 09:48
-
14nuidraMercredi 16 Mars 2022 à 20:18Vérité et Beauté.
Quand j'ai commencé mes études de mathématiques, mes professeurs étaient très forts.
Ainsi, la mathématique est vraie. Un théorème est vrai car on peut le démontrer. Les nombres existent, les nombres négatives aussi. les nombres irrationnels aussi. Mais les nombres transcendantaux ils existent aussi voir Pi.
Ensuite on a dit , si le théorème est vrai il est aussi beau. Et cela dans tout l'univers. La terre est belle , elle existe, l'homme est beau idem.
La vérité est donc belle en soi. de même la beauté est vérité.
Ainsi, votre Charlotte est belle car elle est vraie.
Et il en est de toute chose. Mais il existe aussi des choses ou objets ou actes qui sont vrais mais qui ne sont pas beaux.
La condition de vrai n'est pas suffisante pour le beau,
mais elle est nécessaire pour la beauté.
Ainsi on comprend mieux la définition des conditions nécessaires et suffisantes.
Le beau est une qualité de la vérité. Et la vérité est une condition du beau.
Ainsi dans Charlotte, la description lente et haletante implique la vérité. Pas de contre vérité ou d'impossibilités dans le texte.
Ensuite la vérité étant présente, on arrive et on dévoile la beauté.
La vérité m'est apparue dans le texte, car j'ai vécu un vol de Lisbonne à Paris avec arrêt à Bordeaux car plus d'électricité plus de moteurs et atterrissage entre deux voitures de pompiers. Si je raconte cette histoire elle est vraie et mon texte ne sera peut-être pas beau, mais l'histoire de ce vol sera belle, pour tous les lecteurs qui ont beaucoup volé.
Bien je vous souhaite une bonne nuit et un bon week-end.-
Jeudi 17 Mars 2022 à 08:54
-
Ah ! Mr K. On peut dire que tu sais y faire avec les femmes !!!!
-
Mercredi 16 Mars 2022 à 18:36
-
12FANMercredi 16 Mars 2022 à 17:27Une histoire qui finit bien avec deux jolies femmes et une langouste qui a bien voulu servir de déjeuner!! Bonne nuit, refait de beaux rêves!! Bisous Fan
-
Mercredi 16 Mars 2022 à 18:29
-
... j'aime Charlotte!
belle journée avec vue sur les toits.
Je te'mbrasse
Monika
-
Mercredi 16 Mars 2022 à 18:25
-
10nuidraMercredi 16 Mars 2022 à 12:00c'est très beau car c'est vrai. amitiés.
-
Mercredi 16 Mars 2022 à 18:22
-
Ajouter un commentaire
Ah voilà Charlotte, sauvage et belle! Quel plaisir de retrouver tes aventures îliennes avec elle et Sophie! Aventures tellement bien évoquées par tes peintures très expressives. Merci de nous offrir ce dépaysement si original et passionnant.
Je ne connaissais pas cet épisode où, adolescent, tu as failli te noyer, en l'île d'Oléron. Eh bien dis donc, tu as eu chaud ( si je peux me permettre cet oxymore ), et moi aussi , puisque tu as bien failli perdre la vie, alors, et, en conséquence, moi, ne pas exister du tout.... Très troublant, vertigineux même!
Now, take much care of you!
Dominique
Robert, on est pareil, moi aussi j'ai pris des risques car j'étais faible et surperprotégé par ma maman.
Bonne soirée. Nuidra
Réponse à Dominique PB - - -
Oh oui, j'étais un véritable écervelé, je m'en rends compte maintenant. Sans doute je me croyais invincible. En fait c'est un énorme mensonge, car je me sentais faible, au fond de moi, bien plus que mes camarades, et mon attitude (et comportement) était de faire comme si j'étais justement très fort. C'était pour moi une façon de surcompenser. Je ne sais si je pourrais t'expliquer cela un jour, car c'est tellement compliqué.
Ton père est vraiment trop compliqué !!!!
Bisous ma fille.