• - Réflexion sur la notion de responsabilité - 15 - Le pardon, un évènement rare ? -

     

     

    - 15 - Le pardon, un évènement rare ?  -

     

    En commençant par l'histoire du fils prodigue, nous avons pu croire qu'il ne s'agissait que d'une grave crise dans la vie comme il en arrive peut-être une ou deux .

     

     

    - Réflexion sur la notion de responsabilité - 15 - Le pardon, un évènement rare ?  -

     

    Et si ce genre de situation était bien plus fréquente ?

    Pouvant survenir chez tout adulte s'il lui arrive de se  trouver dans une situation d'attente insatisfaite, de frustration, de jalousie peut-être, s'il a l'impression d'être oublié, ignoré, méprisé, abandonné ?

     

     

     

    - Réflexion sur la notion de responsabilité - 15 - Le pardon, un évènement rare ?  -

     

     

     

    La même séquence ne se mettrait-elle pas en place ? 

    Ou plutôt ne devrait-elle pas se dérouler pour que le cours normal de la relation reprenne le bon chemin ?

    La relation à l'épouse, par exemple, a été rompue pour n'importe quel motif, grave ou futile, il est parti, vivre sa vie indépendante, plein de fierté, ne serait-ce qu'au café, puis cette belle aventure n'a pas l'air aussi glorieuse que prévue.

    Cet homme commence, à sa façon à lui, à rentrer en lui-même, et à se dire qu'il doute déjà un peu de la justesse de ses choix, de sa décision de planter là sa femme pour affirmer son droit à faire ce qu'il veut.

    Il ne semble pas encore se demander s'il a fait injustement souffrir sa femme en la quittant de cette façon (le cours de sa pensée est donc encore très égoïste) mais ça pourrait venir....

    En combien de temps cette mini crise trouvera-t-elle son issue ? Les retrouvailles et la réconciliation seront-elles aussi spectaculaires que pour le fils prodigue ? Sans doute pas. Mais pour que se fasse le "retour", les mêmes étapes devront toutes être parcourues. Le pardon sera accordé, l'amour redonné, et (si tout se passe bien) la relation de ce couple pourra progresser. 

     

    Et bien dans toute relation, ce genre de mini-crise peut survenir.

    Mais cela a commencé bien avant l'âge adulte !

    Toute l'adolescence a été traversée par d'innombrables épisodes de ce genre

    et toute l'enfance déjà : " élever " un enfant est peut-être justement jongler en permanence avec la nécessaire affirmation de soi (de l'enfant) et la prise en compte de la personnalité de l'autre (des parents), pas moins importante.

     

     

    - Réflexion sur la notion de responsabilité - 15 - Le pardon, un évènement rare ?  -

     

     

     

    En remontant ainsi le temps, nous retournons à la toute petite enfance

    et à ses premiers drames.

    La situation est alors bien différente.

     

     

    - Réflexion sur la notion de responsabilité - 15 - Le pardon, un évènement rare ?  -

     

     

    Différente en ce sens qu'au point zéro, nous pouvons imaginer que le nouveau né ne connait pas sa mère en tant que personne séparée de lui. ce qui a fait dire à Freud que "le sein fait  partie de lui". C'est une partie de lui qui apparait devant sa bouche quand il commence à manifester sa faim d'une façon si besoin bruyante.

    La situation se gâte lorsque le sein n'apparait plus, que la faim dure et s'aggrave, que le malaise physiologique s'approfondit. La mère, qui avait dû quitter le domicile a peut-être trouvé le métro fermé et dû trouver un autre moyen de transport pour revenir à son domicile. Mais cela le bébé l'ignore. Si cette situation se prolonge il va tomber dans un profond malaise, qui pourra prendre un jour une allure de colère, de révolte, et même de  rejet de cette image, toute bonne jusque là, qu'il avait de sa mère.

     

     

    - Réflexion sur la notion de responsabilité - 15 - Le pardon, un évènement rare ?  -

     

     

    Cela, une psychanalyste anglaise, Mélanie Klein, l'a superbement "analysé" et théorisé (en désaccord cette fois avec Freud), et a en fait décrit ou imaginé ces mêmes étapes : l'agressivité du bébé qui, dans un premier temps, va parfois rejeter sa mère, refusant de renouer avec elle une relation confiante. Ce refus , ce rejet, va parfois être si violent qu'il va jusqu'à "détruire" en lui la bonne image qu'il avait d'elle. 

    Puis va venir la douleur de l'avoir perdue, et une sorte de moment dépressif profond, de désespoir, avant que ne naisse un nouveau sentiment de regret et d'espoir d'un retour de l'objet bénéfique.

     

    Le retour va se faire, la mère, revenue, va à nouveau donner son sein, redonner son amour : la mère toute bonne est retrouvée !

     

    Combien de temps a duré cette "crise" ? 

    Parfois moins d'une heure. 

    Et pourtant toutes les étapes transformantes ont été parcourues !

    Or ces crises sont essentielles, car elles vont transformer la relation que le tout jeune bébé va établir avec sa mère.

    Il va découvrir sa mère !

     

     

    - Réflexion sur la notion de responsabilité - 15 - Le pardon, un évènement rare ?  -

     

    Il va la découvrir en tant que personne distincte de lui.

     

    Bon, j'ai peur d'avoir déjà été beaucoup trop long. 

     

    Je m'arrête et vous laisse méditer

    si vous êtes inspirés pour. 

     

     

     

    ***

     

     

     


  • Commentaires

    19
    H2O-
    Samedi 16 Mai 2020 à 10:10

    En effet, la réaction d'un bébé qui n'a pas le langage ou la maturité nécessaire pour s'exprimer me semble difficilement comparable à celle d'un adulte. La relation mère-enfant est parfois complexe mais les mères poules peuvent être très protectrices vis à vis des tout petits et pousser les enfants devenus grands à vivre leur vie et à les quitter. Cela peut être perçu comme un rejet ou un geste d'amour, à chacun de l'interpréter.

    Pour les adultes, tout dépend de la durée du problème et de la relation entre les personnes. Ils peuvent se parler mais cela ne doit pas être un monologue de part et d'autre. Ils faut aussi que les deux soient à l'écoute et que le rapport ne soit pas dominant ou  que l'un impose à l'autre ses raisons sans tenir compte de la rupture de confiance que la situation  a provoqué. Une blessure laisse souvent des traces et c'est rarement positif.

    Bon week-end Amikas, le beau temps de retour permet de respirer l'air printanier. Il faut profiter du temps présent et des belles choses que nous offre la nature.

    La combraillaise

     

      • Samedi 16 Mai 2020 à 10:26

        Réponse   à    -  H2O - - - -

        Hello bonjour !

        tu évoques à juste titre  une multitude de situations qui font que des évolutions bien différentes sont possibles, et je me rends compte maintenant que ma tentative de résumer tout ça en quelques lignes seulement était présomptueuse.

        Pour toi aussi un bon week end avec enfin plus de liberté de circulation dans ta si belle région.

    18
    Vendredi 15 Mai 2020 à 15:38

    ... comment pouvait Mélanie Klein "analysé" un petit enfant de 5 ans ou également comme ce fût le cas, un bambin de 2 ans? C'est comme disséquer un insecte, j'ai une sainte horreur de toutes l'analyses. Et de parlait d'une visionnaire, de prendre ses thèses et celles de Freud presque étant "bibliques" me parait également exagérée. Après l'accouchement par césarienne j'ai eu une dépression ce qu'on nome aujourd'hui le "baby-blues". Le charmant psychiatre quand j'ai lui parlais de mes maux de têtes, m'a dit, "vous ne souffrais de rien du tout, pensé plutôt à votre mari! Je ne suis pas retourné.

    J'aurais aimé connaître le résultat des leur propres analyses de ces " Dieux"  de leur espèces!

    La cet ciel brumeux ici

    Bellejournéeàtoi.

     

     

     

      • Vendredi 15 Mai 2020 à 16:54

        Réponse   à    -  Monika  - - - -

        Comment faisait Mélanie Klein ? Uniquement en observant l'enfant, et elle semblait être particulièrement douée sur ce plan. Et en inter réagissant avec lui (en jouant ...).Certainement beaucoup plus douée que Freud lui-même (pour ce qui est précisément des petits enfants). L'intuition existe aussi dans ce domaine.

        Sa parole n'était pas plus biblique que celle de Freud. Elle mérite critique bien entendu, mais pour ce faire il faut lire attentivement l'un et l'autre et essayer de les comprendre. 

        Si tu as rencontré après cet accouchement un psychiatre qui a eu des paroles stupides, cela ne constitue pas un élément valable pour tenir en horreur telle ou telle thèse de qui que ce soit, mais ne démontre que sa maladresse à lui, voire de sa sottise.

        Cela n'a strictement rien à voir avec la démarche de pensée que l'on appelle analyse, mais je sais que ce ne sont pas mes mots qui vont changer ton avis !

        Pour toi aussi belle fin d'après midi, Monika.

         

    17
    lenez o vent
    Jeudi 14 Mai 2020 à 19:49

    pour respiration et marche demeure serein, des jours très bien, d'autres moins

    il faut récupérer tous les efforts et après apprendre à doser

    Bisous Pinson

    j'ai fait un com pour le reste

      • Jeudi 14 Mai 2020 à 19:54

        Réponse   à    -  lenez o vent  - - - -

        oui, de grosses différences d'un jour sur l'autre !

    16
    lenez o vent
    Jeudi 14 Mai 2020 à 19:45

    Bonsoir Pinson

    je  partage l' avis de Danielle sur la confiance dans le couple.

    Pour le bébé, je pense qu'il faut nuancer

    Que ta soirée soit douce

    Bisous Pinson

      • Jeudi 14 Mai 2020 à 19:52

        Réponse   à    -  lenez o vent  - - - -

        Bonne soirée pour toi aussi, Armel, et bisous.

    15
    Jeudi 14 Mai 2020 à 16:57

    Bonjour pinson,

    Voilà, j'ai lu tranquillement tous tes articles sur trois jours et mon retard est rattrapé. Sur certains, j'aurai pu commenter facilement mais sur celui d'aujourd'hui qui pour moi un un peu plus complexe, je dirai que sur le coup, je ne peux pas le commenter. Comme je n'ai plus confiance en moi, j'ai toujours peur de dire des bêtises et c'est pour cela que je relis toujours plusieurs fois avant de commenter. Là, je ne comprends pas très bien le paragraphe avec le bébé donc je vais le relire encore et s'il n'y a pas de nouvel article avant je reviendrai commenter.

    J'ai beaucoup aimer tous tes articles et je suis contente de ne pas les avoir sauter. 

    J'espère que tu vas bien, que tu marches mieux et que ta respiration est meilleure.

    J'ai beaucoup pensé à toi ce matin car je suis allée en courses et comme c'est difficile de respirer avec le masque. Dans des rayons,où il n'y avait personne, j'en ai profiter pour l'enlever et respirer mieux quelques secondes. Il va falloir que je m'y habitue.

    Bonne fin de journée pinson. Bisous avec toute mon amitié.

      • Jeudi 14 Mai 2020 à 18:08

        Réponse   à    -  Mari jo 21  - - - -

        bravo ! tu as comblé ton retard !

        Ma respiration est-elle meilleure ?

        Et bien non, pas de progrès ces jours ci, et même j'ai reculé un peu et n'arrive pas à marcher autant,  seulement 200 mètres !

        Mauvais passage ? On va voir, mais c'est pas encore gagné.

        Bisous Mari jo.

    14
    Jeudi 14 Mai 2020 à 16:38

    Perso, je vais faire court!! ce bébé va juste à apprendre la patience!!!!!!!!et le retour du sein redonner sécurité du présent!! Bisous Fan

      • Jeudi 14 Mai 2020 à 18:14

        Commentaire d'ISIS et réponse   à    -  ISIS  - - - -

         

        Perso, je vais faire court !

        ce bébé va juste à apprendre la patience!!!!!!!!

        et le retour du sein redonner sécurité du présent!! Bisous Fan

         

        je n'arrive pas à te répondre normalement 

        et oui, la patience, basée sur la confiance : 

        il va apprendre que la mère peut s'absenter, se faire attendre, mais qu'elle reviendra !

         

         

      • Jeudi 14 Mai 2020 à 17:56

        TKKDP36C989XFG4VFP6WMQFQ7

    13
    Simone
    Mercredi 13 Mai 2020 à 21:00

    Quelquefois les sentiments contradictoires se succèdent à une allure ultrasonique. pourquoi l'enfant ne passerait-il pas par ces étapes successives ? Mais l' intellectualisation du pardon n'existe paut-être pas chez l'enfant surtout bébé et là est peut-être la seule différence entre ressenti adulte et enfant Il y a aussi la notion du temps relatif...

    Bon, je ne sais pas trop, mais peut-être Mélanie Klein a t-elle raison.

    A + Mr K 

    Bises

      • Jeudi 14 Mai 2020 à 10:27

        Réponse   à    -  Simone  - - - -

        Oh certes, Simone, le bébé est très très loin de maitriser intellectuellement ses émotions intérieures ! Le jeune adulte l'est très rarement lui-même. Tout dépend de ce que sa mère aura su lui transmettre ou non, ou peut-être très imparfaitement. D'où  l'énorme différence entre les modes de réaction des adultes.

        L'adulte qui n'a pas appris dans l'enfance à maitriser ses émotions va être incapable de les exprimer par des mots, et  ce toute sa vie durant. D'où un blocage affectif (tellement fréquent).

        Mélanie KLein a raison en tant que visionnaire (d'un avenir possible). Mais je trouve que c'est important.

         

        Bonne journée Simone.

         

         

    12
    Danielle
    Mercredi 13 Mai 2020 à 19:03

    Bonsoir pinson, je rejoins tout à fait Dominique et je doute que le bébé affamé par le manque très provisoire du sein de sa mère puisse être comparable à la crise traversée par des adultes dont la relation devient difficile pour des motifs divers. Si l'un d'eux s'éloigne en faisant souffrir l'autre, la situation est bien différente. Retrouvailles et réconciliation ne sont pas une issue certaine, loin de là ! Le pardon sera peut-être accordé mais l'oubli... hum, j'ai de gros doutes ! La confiance est fortement ébranlée et je pense qu'elle est le ciment d'un couple (ou d'autres individus). Alors rebondir après un conflit ? Pas vraiment je crois, l'harmonie n'y est plus, elle s'est fragilisée. Surmonter un tel événement est difficile, parfois surtout s'il s'agit d'une femme, c'est souvent l'éducation des enfants, la peur de la solitude, de la situation financière et de ses difficultés qui font pencher pour "le pardon" mais le climat de confiance s'estompe forcément. Enfin c'est mon opinion, si les difficultés semblent être résolues ce n'est parfois qu'une façade. Je dévie un peu mais j'en reviens à dire que les étapes ne sont pas franchies de la même façon. Bonne fin de journée pinson, bisous du soir. Danielle

      • Jeudi 14 Mai 2020 à 10:10

        Réponse   à    -  Danielle  - - - -

        Bonjour mouette. Bien sûr la différence est énorme ! Le tout petit ne dispose pas encore de la parole, du mot qui nomme telle ou telle émotion. Quand survient une privation (retard) de nourriture alors qu'il a faim, sa glycémie baisse et il ressent un malaise physiologique  qu'il ne sait pas nommer. Et donc une panique s'empare de lui. Les mots que sa mère va lui apprendre sont comme des filets pour attraper les papillons, mais eux sont faits pour "attraper" des émotions, des sensations. Attraper, c'est maitriser, c'est dominer. Quand le petit saura le faire, son niveau de panique baissera, et laissera la place à une pensée... début du langage... Or ce sont ces mini crises (mini pour nous, car pour lui  c'est un drame !) qui vont donner à la mère, quand elle revient, l'occasion de lui apprendre (par les mots) à dominer sa peur. Elle lui apprend par sa voix, ses phrases, ses caresses, ses sourires, son calme... peu à peu tout cela passe dans le petit, organise son cerveau, et à la place de la panique va s'installer la paix et la confiance en lui-même. Et en sa mère. C'est alors que (peu à peu !!!!!) vont naitre en lui des pensées, des sentiments variés... mais cela va demander des années et des années de progression ! Il n'est donc pas de comparaison possible entre l'état d'un bébé qui hurle et celui d'un adulte qui se demande si ....

        Mélamie Klein, dans une sorte de perception prophétique "voit" dans le tout petit ce qui va advenir en fait des années plus tard ! Mélanie Klein est une visionnaire.

         

        Quant aux crises qui surviennent dans un couple, c'est vrai que je n'ai envisagé qu'une évolution heureuse qui allait fortifier ce couple et lui faire franchir des étapes... qui sans doute ne l'avaient pas été dans l'enfance. Optimisme très exagéré ! 

        Dans la réalité 9 fois sur 10 ça rate et le couple, bien loin de franchir des étapes (telles que celles que je décrivais) va au contraire se détériorer à chaque fois un peu plus, jusqu'à ce que toute communication devienne impossible entre les deux. Alors l'échec est consommé et rien ne sera désormais possible. C'est la triste réalité. 

        Et, comme tu le dis, si le couple demeure officiellement valide, c'est pour toutes sortes d'autres raisons... que l'amour ! On est là à des années lumière de la possibilité d'un rapprochement quelconque. 

        Oui, je sais, c'est triste.

        Snif .... 

        Bonne journée Danielle, et bisous.

    11
    Dominique
    Mercredi 13 Mai 2020 à 17:23

    Que ces "mini-crises" du bébé privé un moment du sein de sa mère parcourent "toutes les étapes transformantes" de celles des crises d'adultes entre eux et des pardons qu'ils se donnent?.... Mouais, je suis très sceptique... J'ose l'être et j'ose l'exprimer, J'espère et je crois que tu ne me le reprocheras pas...

                                                                                                                                                   Dominique PB 

      • Mercredi 13 Mai 2020 à 18:14

        Réponse   à    -  Dominique  - - - -

        Mais ce faisant tu rejoins la critique de Freud relativement aux idées présentées par Mélanie Klein !

        Il est vrai qu'elle est parfois difficile à suivre, mais elle avait vis à vis des tout petits enfants une telle aisance, une telle lucidité, que j'aime bien ses hardiesses.

        Il est tout de même évident que... ton mouais se justifie un peu !

        Sois donc rassurée.

         

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