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Par khaz le 28 Septembre 2016 à 07:40
- Sète 6 ***- Le tour de l'étang de Thau - Fin -
20 commentaires -
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Par khaz le 24 Septembre 2016 à 02:32
Quoi qu'il en soit des vicissitudes qui peuvent survenir, tempêtes, surpopulation estivale, la plage demeure une réalité étrange et captivante, mystérieuse, une réalité qui traverse les siècles et les millénaires ... un lieu miraculeux où les continents sortent de l'immensité liquide (immensité liquide un peu inquiétante, il faut bien l'avouer) pour offrir...une assise à nos vies.
***
C'était en septembre...la foule était partie,
disparue, volatilisée, comme disparait une bruyante volée de moineaux !
La plage était restée, immense, comme abandonnée, mais enfin tranquille.
Tranquille et riche, comme toutes les plages, de mille petits trésors.
Il suffisait de les chercher.
Si nous avions de très bons yeux...
voici ce que nous verrions :
un incroyable amoncellement de pierres précieuses !
Avec nos yeux ordinaires,
elle réserve tout de même de bien belles découvertes !
Jugez plutôt...
Pourquoi ces coquillages s'étaient-ils ainsi rassemblés ?
En s'approchant, la raison devenait évidente :
Tous admiraient la nouvelle perle formée par une petite huître.
Cette perle devait valoir une fortune !
J'ai voulu la saisir.
Hélas...une vague a déferlé
et quand elle s'est retirée, l'huître était vide !
J'ai cherché, cherché...
mais je n'ai pas pu retrouver la perle.
Qu'importe.
La mer était là, pailletée de lumière.
Et le temps passait, passait,
comme l'eau et le sable s'échappent de nos mains....
On ne voyait pas s'écouler les heures.
Oui, la mer, près de nous, demeure ...
infinie...
mystérieuse...
En se promenant près d'elle,
on côtoie non seulement une immensité spatiale
mais aussi une immensité temporelle.
Comme si la première ouvrait sur la seconde,
comme si l'espace était un portail qui donne accès au temps.
Le temps, celui que l'on compte en heures,
semble alors s'abolir,
pour laisser place à une autre durée,
une autre réalité,
qui n'a plus aucune limite,
qui ne peut être fractionnée.
La mer nous emporte comme au-delà du présent,
hors du temps.
C'est bien le présent ( je veux dire quand on se trouve sur une plage)
mais le temps semble se diluer dans l'espace,
comme le ciel qui, à l'horizon, se confond avec la mer,
comme le sel qui se dissout dans l'eau, y disparait.
Le présent est si intensément ressenti qu'il se confond avec l'éternité !
D'où cette impression curieuse
de se sentir transporté dans un monde ... atemporel.
Je ne sais si vous ressentez cette même impression.
Vous allez peut-être me trouver... bizarre !
***
20 commentaires -
Par khaz le 21 Septembre 2016 à 08:34
- Sète - 4 - Le tour de l'étang de Thau -
Début.
Notre point de départ : le Mont St Clair : sommet de cette petite île.
Nous allons partir vers l'ouest , tout le long du Lido.
Sur la photo, à gauche (derrière le tronc du pin) c'est la petite plage de Sète
qui se prolonge par celle du Lido.... jusqu'à Agde !
Que dites-vous de ce petit arc de cercle de plus de douze KM ?
Une route le longe.
Dans le passé elle était directement en bordure de cette plage,
et ce devait être bien agréable d'y rouler.
Mais des aménagements ont eu lieu pour, je crois, deux raisons :
les tempêtes venues du sud,
et l'extraordinaire afflux des touristes l'été.
Les tempêtes : celles-ci submergeaient souvent la route ,
la recouvrant de sable, la détruisant parfois.
L'afflux délirant des touristes en été aurait eu un effet dévastateur tout aussi certain
pour le cordon sableux où se développait une flore des plus fragiles.
Des barrières de piquets solidement tressés ont été plantées
sur plusieurs rangées entre la route et la plage.
Entre les barrières, se trouve parquée la flore locale.
Cette barrière n'est pas dérisoire.
Tout d'abord vis à vis des tempêtes.
Elle devrait jouer le même rôle que les fagots de sarments
qui furent déposés là il y a bien longtemps ... avec succès.
Mais aussi vis à vis de la flore.
Si elle a mis en cage les plantes, ce qui peut sembler regrettable,
elle les protège aussi du piétinement par les vacanciers !
C'est un moindre mal.
Evidemment la zone a perdu son charme sauvage
et de la route on ne voit plus la mer,
mais ce dispositif était indispensable : il canalise la foule des touristes en été !
***
Si de la plage nous regardons vers l'Est,
nous allons comprendre pourquoi Sète s'appelle ainsi.
Regardez le Mont St Clair :
son profil évoque une baleine sortant son dos de la mer.
Or, en latin, baleine se dit " Cétus "
(pensez à " cétacés ")
et c'est pourquoi on a d'abord appelé la ville bâtie à son pied " Cette ".
Cet orthographe avait quelques inconvénients, paraît-il.
Alors en 1927 le nom est devenu ... " Sète ".
On retrouve le nom ancien de " Cette" sur les vieilles cartes postales,
aussi sur quelques spécialités locales, comme " la Gentiane de Cette ".
Pour ne pas abuser de votre attention, nous allons en rester là ce jour,
nous poursuivrons notre tour de l'étang la prochaine fois.
Passez de belles et bonnes journées.
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18 commentaires -
Par khaz le 17 Septembre 2016 à 02:04
-Le Lido de Sète et les vignes de Listel -
Déjà publié le 5 octobre 2013, légèrement modifié.
Dans le passé, l'étang de Thau n'en était pas un :
le cordon littoral ne s'était pas encore formé.
A sa place s'ouvrait une large baie :
le " Golfe de Thau", annexe du Golfe du Lion,
où pénétrait librement la mer...
et ses tempêtes, quand soufflait " Le Marin"..
Puis un cordon sableux s'est formé, fragile, instable, en pointillé,
vite emporté par les plus grosses vagues, puis reformé.
Il reliait Sète à Agde, mais constituait un passage incertain, périlleux.
D'où venait (et vient toujours) ce sable ?
Du Rhône, donc des Alpes !
Ce sable charrié par le Rhône se déverse en Méditerranée
et les courants marins l'emportent vers l'Ouest,
le répartissant tout le long du Golfe du Lion.
Tout ce sable qui s'accumule depuis Marseille jusqu'en Espagne
sur des plages qui n'en finissent pas, c'est du granit alpin en poudre !
Des hommes sont venus dans cette région ingrate,
malmenée par la mer et par les vents,
et, au XV me siècle, ils ont planté des vignes
sur les rives du Golfe du Lion,
dans les zones sableuses les plus solides,
surtout au niveau de la petite Camargue, et à l'Ouest de Sète.
Ils sont devenus vignerons.
Entre Sète et Agde, ces vignerons,
ont eu l'idée géniale de déposer des fagots de sarments
sur ce long cordon sableux instable formé par la mer,
pour tenter de le consolider.
Et le résultat a dépassé leur espérance !
Les sarments ont en effet retenu le sable,
et le cordon littoral a prospéré, s'est élargi, renforcé !
La mer, joyeuse, sympa, a coopéré,
en apportant une incroyable quantité de sable.
Ainsi le Golfe de Thau s'est fermé : l'étang était né.
Pour le plus grand bonheur des poissons... et des pêcheurs.
La vigne aussi a prospéré sur ces terres nouvelles, gagnées sur la mer,
qui formaient comme une digue naturelle.
Au XIX me siècle, quand le phylloxéra a dévasté tout le vignoble français,
ce sont même les seules vignes qui ont résisté, et survécu !
(Ce qui s'explique ainsi : le phylloxéra ne peut se reproduire dans le sable)
Ainsi s'est constitué le "Lido de Sète",
qui s'étend de Sète à Marseillan.
Quelques explications concernant cette photo.
Sur la gauche (vers le Sud) : la mer
et la plage de sable fin qui s'étend sur une douzaine de kilomètres.
Au fond le Mont Saint Loup (dominant Agde).
Au centre les vignes et les bâtiments du domaine de Listel.
Plus à droite, entre le vignoble et l'étang, les salines
et beaucoup de zones encore sauvages, dont nous reparlerons.
Au premier plan, de nouveaux lotissements
car bien sûr cette zone est convoitée par les promoteurs
et la municipalité ... cède parfois à la tentation d'étendre la zone urbanisée vers l'Ouest,
ce qui menace la survie d'un monde de simplicité, de nature à l'état d'origine.
Une zone de labeur aussi,
construite, créée, par le dur et patient travail d'hommes courageux.
Oui, une zone remarquable, véritablement créée par ces hommes,
non pas contre la mer, mais en collaboration avec elle :
une oeuvre commune, admirable.
Là vivaient, en pleine nature, quelques familles,
des gens qui étaient, tout à la fois,
fermiers (ils cultivaient des asperges), vignerons et ouvriers du sel.
Ce sont eux qui ont réellement fait ce pays.
C'est cette vigne qui fournit encore maintenant " le Listel ",
ce vin qui porte aussi le nom de : "Vin des sables"
ou plus précisément : " Vin des sables du Golfe du Lion ".
Vigne soigneusement entretenue.
Le sol est évidemment très sableux
La vigne est protégée contre les vents par des haies de canne de Provence.
Mais savez-vous d'où vient le nom de "Lido" ?
Et celui de "Listel" ?
Lido vient d' Italie, de Venise.
Les Vénitiens appelaient " Lido " les îles étirées, broussailleuses, qui,
autour de leur cité, formaient comme un rempart :
leur seule protection contre les colères de l'Adriatique.
Ce n'était, à vrai dire, là aussi, qu'un cordon sableux bien fragile,
ouvert par des passes....
Lido désigne donc à l'origine les bancs de sable
protégeant la lagune de Venise.
Ce Lido vénitien a bien changé !
Il est devenu une station balnéaire ultra chic,
lieu de plaisir et de luxe, de tape à l'oeil et de fric.
Plus généralement "Lido" désigne maintenant
tout cordon sableux séparant une lagune de la mer.
On parle ainsi du Lido de Jaï
( cordon dunaire séparant de la mer l'étang de Berre )
du lido des Aresquiers (nous y passerons !)
du lido du cap Ferret (?) .
On parle aussi de Lido en Italie pour désigner des plages aménagées.
Avec cette fois un pluriel : " Lidi ".
Enfin à Paris , Le Lido désigne un célèbre cabaret....
chut ! Passons.
Et le nom de " Listel " ?
Il vient du nom d'une ancienne île : l' Isle de Stel ,
petit ilôt sableux aux pieds des remparts d'Aigues-Mortes.
Stel venant probablement d'un mot grec signifiant "amas de sable".
Voilà voilà....
à votre santé !
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