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Dirigeons-nous notre vie ?
Choisissons-nous notre lieu de vie,
notre métier, notre conjoint ?
En apparence oui.
Enfin nous le croyons
et c'est partiellement vrai :
nous choisissons sur une certaine palette de possibilités.
Si nous prenons du recul
nous pouvons avoir des doutes sur notre "liberté"
lors de chacun de ces choix.
J'aime bien ce proverbe :
la chèvre broute là où elle est attachée
Faut-il s'en plaindre ?
Par moment, alors que je tente de voir le trajet de ma vie,
avec mes lenteurs incompréhensibles à progresser,
mes échecs, mes fausses routes, mes fautes,
je pourrais me lamenter,
me condamner.
Mais alors ce serait imaginer quoi ?
Une vie "idéale" qui devrait être semblable au trajet d'une flèche dans le ciel ?
Qui en aurait fixé la trajectoire ?
Nos vies sont loin de cela.
Plutôt une suite de tâtonnements.
Une succession de rencontres de hasard,
une suite de décisions prises au petit bonheur la chance.
Et justement ...
le plus précieux de ce qui peut nous être donné de connaitre dans nos vies,
en particulier le plus essentiel : nos amitiés, nos amours,
n'est-il pas le fruit de cette imprévision apparente ?
Le fruit d'une multitude de hasards ?
Je viens de lire une phrase tirée de la sagesse juive,
plus précisément de la pensée hassidique,
et la voici :
Ne demande jamais ton chemin à quelqu'un qui le connaît
tu risquerais de ne pas te perdre
Vous avez bien lu : " de ne pas te perdre "
Il faudrait donc se perdre, errer, se tromper, s'égarer
avant de trouver
et même pour trouver
pour trouver l'essentiel de ce que peut nous apporter notre existence
au terme d'une aventure strictement personnelle,
comparable à aucune autre.
Voilà qui éclaire d'une toute autre façon
ce que nous jugeons comme du temps par nous gâché,
du temps perdu dans notre parcours.
*
Hier j'ai entendu le cri répété des grues cendrées, bien avant de les voir.
J'aurais dû me précipiter pour aller chercher mon apn
mais je ne l'ai pas fait
et elles sont arrivées, très basses, à la cime des arbres, à peine au-dessus,
il me semblait voir leurs pattes, plaquées contre leur corps, à l'horizontale.
Mais au lieu de simplement passer, elles se sont mises en vol circulaire,
comme dans un grand manège, et là je suis parti vite chercher l'apn.... !
Hélas.
Leur vol "en rond" avait une raison : elles venaient de trouver une "thermique",
une colonne d'air ascendant, qui fonctionnait pour elles comme un véritable ascenseur.
Quand je suis revenu 3 minutes plus tard, elles étaient déjà bien plus hautes,
donc bien plus petites visuellement, à tel point que j'ai dû les chercher.
Les voyez-vous , en haut et à droite ?
Elles étaient encore (certaines) en vol circulaire (ascendant)
certaines commençaient à former le vol " en V "
Quelques secondes encore, le V était formé,
et toutes, parvenues à une bonne altitude,
reprirent la direction du Nord-Est
vers le Lac du Der,
en Champagne.
Pourquoi ressentons-nous une émotion si forte devant ce spectacle ?
Est-ce l'évidence de leur solidarité ?
Cette solidarité ( " fraternité " ) qui semble tellement nous manquer...
En tout cas , c'est certain, les voyant partir, mon coeur s'est "serré".
Est-ce parce que je vis seul ?
Chaque année il en est de même.
J'ai chaque fois une impression curieuse ... qu'elles m'abandonnent,
me laissant là, orphelin ...
comme si durant ces rapides minutes je faisais partie de leur groupe.
Aussi le soir, au coucher du soleil, ce spectacle ne m'a pas étonné :
Non, ce n'est pas un incendie dans la forêt qui m'entoure.
Mais une fantaisie des rayons lumineux au soir de ce jour dramatique
où ces grues, dans le ciel, m'ont donné encore une fois à voir
ce qu'était la solidarité que tisse l'amour
dans l'espace et le temps
en forme de V
V
comme Victoire !
Victoire sur la mort.
Ceux que nous avons aimés volent devant nous.
Si nous rencontrons l'amour, alors nous avons rencontré le meilleur des possibles.
L'amour de nos ainés demeure en nous,
il est notre raison de vivre, il nous porte,
comme l'air porte la grue qui vole dans le sillage de celle qui la précède.
Ainsi se constitue une chaine d'amour
qui pour nous les humains s'inscrit dans le temps.
Mais quel est donc notre " Lac du DER "?
.
***
27 commentaires -
Le beau printemps se rapproche.
Déjà les jours s'allongent.
Youpi !
Et ça me démange de planter des pommes de terre.
Déjà ?
Rassurez-vous, pas dehors, mais en godets et dans une véranda hors gel.
Enfin c'est une idée qui m'est venue en voyant certaines de mes pommes de terre germer.
Il faut croire qu'elles aussi sont impatientes de se développer,
et leur enthousiasme est sans doute contagieux.
J'ai voulu les aider dans leur désir.
Mais ...
j'avais bien envie, aussi, de les croquer !
Alors pourquoi ne pas faire les deux ?
Voici ce que j'ai fait :
Je les ai coupées en deux :
les germes en développement d'un côté
avec un petit chapeau plein de réserves d'amidon,
et le reste de la patate pour bibi.
Les petits chapeaux porteurs de germes
qui ressemblent à des capsules spatiales, ou à des Ovnis ...
je les ai placés sur des godets presque remplis de terre,
les ai un peu arrosés
puis les ai partiellement recouverts d'encore un peu de terre
Voilà
j'espère qu'elles vont développer leur système racinaire
et tout de même prendre leur temps, car il faudrait que je les garde 2 mois
avant de les installer dehors
le moment où il faut planter les PDT étant "quand fleurit le lilas"
donc début mai.
Quant au reste, j'en ai fait des petits morceaux, sans même enlever la peau
(ce qui est l'idéal car tous les sels minéraux, en particulier le potassium,
se trouvent en majorité dans la peau
et dans les parties les plus superficielles du tubercule)
et les ai fait sauter à la poêle avec un gros oignon
en petits morceaux lui aussi.
*
Et comme de deux blogueuses du Sud-Ouest (merci à elles)
j'ai reçu de curieuses cucurbitacées
appelées de beaucoup de noms, en particulier :
Chouchou à la Réunion,
Christophine aux Antilles,
Chayotte en Amérique du Sud,
la même idée que pour la PDT m'est venue à leur propos !
(à propos des fruits, pas de mes deux blogueuses !)
Ni une ni deux, je les ai coupées en deux !
Enfin non, une seule pour commencer, il y a 8 jours,
et une seconde ce jour, dont voici la photographie :
Le petit chapeau est porteur de l'amorce d'un germe
et je l'ai planté de la même façon.
Encore un peu de terre, un verre d'eau
et je l'ai placé dans un lieu chaud.
Dans ce pot rose se trouve le deuxième chouchou utilisé
(planté et mangé ce jour).
Je vais vous montrer le premier, planté et mangé il y a 8 jours :
déjà le germe se développe et une jolie plantule commence à apparaitre.
quant à l'autre partie
je l'ai coupée en petits morceaux
en gardant tout : la peau (tendre) et le noyau, donc tout !
Ce qui, avec un oignon (j'adore !), des morceaux de couenne
(j'adore aussi, et non je ne suis pas Végan, enfin pas encore)
et des petits morceaux de morue salée,
m'a fait une délicieuse petite poêlée (un Nituké ? ) :
La cuisson est très rapide
( 10 à 15 minutes je pense, pas plus)
avec un petit verre d'eau à la fin, pour que ça mijote.
Bon, je sais, je suis un cuisinier un peu bizarre.
Allez, j'espère pouvoir vous donner de bonnes nouvelles de mes bébés !
Bonne fin de semaine.
***
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