•  

     Vous vous souvenez peut-être que nous avons parlé du contrôle possible de notre respiration. C'est une fonction vitale qu'une régulation automatique gère en permanence (comme des milliers d'autres) mais curieusement il nous est possible, pour celle-ci uniquement,  d'y mettre notre grain de sel  et d'en modifier immédiatement le cours.

    Par ce contrôle volontaire nous pouvons obtenir d'étonnants bénéfices, et nous y reviendrons sans doute. L'un d'eux est de contrôler nos états de tension nerveuse, d'apaiser nos stress.

    Fort bien.

    Mais voici le problème : nous nous livrons à ces petits exercices, soi-disant bénéfiques, quand tout va à peu près bien et que nous avons le moral plus ou moins dans le vert. Et nous trouvons cela... agréable, apaisant. Puis ... le temps passe, et voici de gros nuages d'orages qui montent dans notre ciel, des nuées chargées de lourdes menaces, des Himalayas de ténèbres, et là l'angoisse nous saisit à la gorge, nous coupe le souffle, creuse un abîme devant nos pas..... dans notre coeur lui-même.

     

     

    - Instant santé 9 - Urgence -

     

     

    Alors, curieusement, nous oublions nos petits exercices ! Ou si nous y pensons une fraction de seconde, nous les repoussons comme des choses futiles, sans le moindre intérêt compte tenu de la gravité de notre situation. Ces exercices ne seraient bons qu'à se distraire quand tout va bien, ou à peu près bien. Quand ça va réellement mal, ils ne feraient plus le poids. Et nous avançons dans la tourmente comme des marins sans boussole.

    Je veux aujourd'hui vous dire que ces exercices ne sont pas faits pour des retraités oisifs, qui s'ennuient et ont simplement du temps à occuper, mais pour des êtres vivants qui justement peuvent traverser des passages difficiles, parfois même des vallées profondes où rôde, réellement, la mort .

    Si vous êtes dans ce cas, cela peut arriver, vous allez me dire : oui, mais  je n'ai pas le temps, je n'ai pas une minute à perdre,  il faut que.... et bien non, justement ! C'est parce que vous n'avez pas le temps de souffler que vous devez le prendre, sinon vous êtes comme des petits morceaux de bois dont un torrent de montagne en furie s'est emparé.

    C'est le moment où jamais de reprendre le contrôle de votre respiration , ne serait-ce que quelques secondes de temps en temps au cours de votre journée de galère. Un peu comme le nageur reprend sa respiration quand un rouleau d'eau salée vient de lui passer dessus.

    Alors voici ce que je vous propose.

    Au pire moment, alors que vous vous sentez près d'exploser, ou de vous effondrer, vous allez d'abord chasser avec force l'air de vos poumons en creusant soudain le ventre, comme si vous veniez de prendre un grand coup de poing en dessous du nombril.

    Et vous allez donner une signification symbolique à l'expulsion de cet air.

    Quand survient une chose que nous ne supportons pas, nous avons envie de l'expulser de nous, comme nous pourrions cracher immédiatement une boisson trop chaude, brûlante. Et bien tout ce qui nous est intolérable, nous allons (symboliquement) le rejeter à l'extérieur de nous. 

    C'est une réaction instantanée... qui va nous servir de tremplin pour reprendre en main le contrôle de notre situation intérieure.

    Comment ? Et bien cette fois en gonflant notre ventre ce qui va initier le gonflement maximum de nos poumons. Et celui-ci réalisé, il est utile de prolonger notre action volontaire en retenant cet air nouveau quelques secondes, dix peut-être si nous pouvons. 

    Cela n'est qu'un point dans le temps, mais cela suffit à reprendre pied et va nous stabiliser intérieurement.

    Certes cela ne modifie en rien la situation extérieure, mais simplement nous ne sommes plus emportés par le torrent incontrôlé de nos émotions. Nous tenons fermement le volant de notre véhicule : nous n'irons pas dans le fossé.

    Alors, si vous le pouvez, vous pouvez enchaîner plusieurs respirations de ce type, mais ce n'est pas indispensable : une seule suffit pour modifier entièrement notre vécu intime.

    Et nous rappeler que la paix, la joie, le plaisir, la détente, la beauté,  que tout cela continue d'exister, et nous sera encore accessible.

     

     

    - Instant santé 9 - Urgence : se reprendre en main ! -

     

     

    Gardons le contrôle de nous-mêmes.

    Bonne journée, amis.

     

     

    ***

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    28 commentaires
  •  

     

    Dans les années 1960 j'avais acheté une vieille bâtisse perdue dans la vallée de la Marne. Puis les frais de remise en état étaient tels que j'ai dû la revendre, et j'ai cherché cette fois bien au sud de Paris. J'ai emporté dans mon nouveau terrain des tonnes de pierres (au grand dam des suspensions de ma D S 19!) mais la pièce la plus lourde que j'ai transportée fut une auge de pierre, d'un poids tel que je me demande comment j'ai réussi à la hisser dans le coffre de ma voiture (si je sais : avec l'aide d'une femme du coin, une briarde aux gros biceps et toujours prête à donner un coup de main), mais plus encore comment j'ai réussi à la sortir de ce coffre (seul cette fois). Pendant quelque temps, elle a rempli l'office de bac à fleurs, puis... je l'ai perdue de vue....

    Depuis quelques mois vous savez que je nettoie mon terrain, et petit à petit... les broussailles et les ronces reculent. Avec l'aide de ma fille aînée j'ai reconquis un espace sous de gros chênes, et là j'ai retrouvé cette auge antique.

    Quel âge a-t-elle ?

    Cent ans ? Deux cents ans ? Plus ? Je ne sais.

    Oui mais voilà... je ne suis plus le même, et je n'ai pas réussi à la bouger ou à l'élever ne serait-ce que d'un centimètre ! Mais ces jours ci est passé mon troisième fils, avec sa femme et ma seconde fille, et à quatre, nous avons réussi à la bouger un peu, et à la retourner, si bien qu'elle va être convertie en banc rustique. 

     

    - Une seconde vie pour une auge de pierre -

     

    Cette fois je vais tenir propre tout le secteur.

    Et si j'y mettais quelques fleurs ? 

     

    - Une seconde vie pour une auge de pierre -

     

    Pour l'instant, j'ai laissé près d'elle une pied d'aigremoine, une plante fréquente ici, qui est modestement jolie, mais qui est une des plantes locales douées d'une activité anti-inflammatoire. Double raison pour en favoriser l'extension.

     

    - Une seconde vie pour une auge de pierre -

     

    image Wikipédia

     

    Et après cette mini aventure... 

    j'ai, humblement, changé mon slogan.  

     

    Mais je ne veux pas vous quitter sans vous faire jeter un oeil sur ma rocaille enchantée.

     

     

    - Une seconde vie pour une auge de pierre -

     

     

     

    Voyez-vous ce que je vois ? 

    Oui bien sûr, le pin sylvestre qui s'est cassé la figure et que je vais devoir tronçonner.

    En haut et à gauche une touffe de pavots maintenant complètement défleuris, dont les têtes sont en voie de murissement, et qui seront bonnes à récolter dans une quinzaine.

    Et en bas (à gauche toujours) une bette à carde rouge : son destin est d'être mangée mais ses cardes sont si belles que je la garde un peu !

    Mais encore ? 

    Un peu à droite du centre, ne voyez-vous rien de particulier ? 

    Oui ! C'est ça : un papillon !

     

    - Une seconde vie pour une auge de pierre -

     

    Et même un joli Machaon.

    Il est resté un long moment , à examiner toutes les fleurs de bétoines.

     

     

    - Une seconde vie pour une auge de pierre -

     

     

    Par moment, il jouait les Fantomas.

     

     

    - Une seconde vie pour une auge de pierre -

     

     

    Puis, sans doute repu, il est parti. 

     

    Que puis-je vous montrer d'autre ?

    Ah tiens, en coupant de l'herbe, j'ai aperçu ( à temps ! )  de petites fleurs roses.

     

    - Une seconde vie pour une auge de pierre -

     

    C'est un pied de gentiane !

    Une gentiane  " Petite Centaurée ". Elle est bien modeste par rapport à sa soeur géante des montagnes, mais elle possède la même exquise amertume et permet, par macération, de préparer  une excellente Suze, à condition évidemment d'en récolter pas mal.

    Je vais essayer de l'acclimater dans la rocaille

     

     

    Plus loin, dans la belle lumière de cet été...

    les tous jeunes pieds de saules, au stade " osier " ...

     

     

    - Une seconde vie pour une auge de pierre -

     

     

    je ne me lasse pas de les contempler. 

     

    Allez, on va se quitter, avec le sourire d'un oxalis ( " petite oseille " ).

     

     

    - Une seconde vie pour une auge de pierre -

     

    Bonne semaine à tous .

     

     

    ***

     

     


    29 commentaires
  •  

     

    Ce qui vient de se produire à Nice,

    après d'autres drames tout aussi absolus,

    nous replace devant cette évidence : la fragilité de notre vie.

     

    Nous la croyons solide, stable, assurée,

    au point que nous la ressentons comme une chose banale

    à laquelle nous avons droit.

    Or la violence, soit celle de la nature elle-même, soit celle qui bouillonne dans les coeurs humains, peut la détruire en un instant,  la nôtre ou celle de ceux que nous aimons et qui sont des parties de nous, qui sont même plus que des parties de nous : qui sont nous-mêmes en vérité.

    Cette identité profonde, nous la pressentons et nous l'appelons " amour ".

    La mort qui détruit l'autre  nous atteint donc de plein fouet, au plus profond de nous.

    Alors nous sommes bouleversés, déstabilisés, désorientés, perdus.

     

    A quoi nous raccrocher pour retrouver notre paix intérieure ?

     

    Nous retrouver ensemble,

    nous regarder,

    constater notre présence,

    nous parler.

     

    Il n'y  pas d'autres secrets dans ce que l'on appelle les " cellules psychologiques ".

    Elles sont utiles, car ce qui est utile , c'est de pouvoir se parler : ne pas rester seul.

     

    Nous ne sommes rien seuls. 

    Nous ne sommes vivants que par notre lien avec les autres.

    L'amour est le fluide vital unique :

    bien qu'invisible, il circule entre les êtres comme le sang dans le corps.

    Il ne peut pas s'arrêter.

     

    La nature peut-elle alors nous consoler ? 

    Pas vraiment, pas elle seule.

    Elle ne le peut que si elle est un lien secret avec d'autres humains que nous avons aimés.

    Que dis-je ? Que nous aimons !

    Que nous aimons aujourd'hui, même s'ils ne sont plus là.

    Quand je travaille dans mon jardin, je retrouve mon père,

    et ma mère  qui désherbait avec constance les fleurs  de son petit jardin,

    et aussi mon grand père, le paysan-forgeron, que pourtant je n'ai pas connu.

     

    Mais il est vrai aussi que nous nous tournons vers le ciel...

    peut-être pour y trouver un dieu qui nous viendrait en aide.

     

    Et là, nous trouvons les oiseaux.

     

    - Fragilité de nos vies, fragilité du bonheur -

     

     

    Ils semblent s'élever sans effort et échapper ainsi à tous les dangers.

    Nous voudrions pouvoir les suivre.

     

    Et nous voyons aussi les fleurs, toutes aussi fragiles que nous.

    Exposées sans défenses à tous les dangers elles se contentent d'être là.

    Elles sont comme notre prière muette.

    Merci les oiseaux, merci les fleurs.

     

    - Fragilité de nos vies, fragilité du bonheur -

     

     

     

    Je vous laisse une pensée que j'ai trouvée je ne sais plus où :

     

    " Es-tu sûr de pouvoir terminer

    la phrase que tu viens de commencer ? "

     

    Non, je n'en suis pas sûr.

    Mais je la commence cependant.

    Le marcheur ne sait pas combien de temps durera son chemin.

    Il se contente de faire un pas,  puis un autre pas.

     

    Marchons amis, marchons ensemble,

    sur le chemin de la vie.

     

     

    ***

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    24 commentaires
  •  

     

    Les fleurs du bonheur 

     

    **

     

    Les fleurs sont des sourires

    Que les plantes font au soleil

    Que la terre offre au ciel.

     

    D'elles naît une symphonie

    Dans le silence des couleurs

     

    Elles sont joie pour les yeux

    Elles sont paix pour le coeur

     

    Témoignent de la beauté

    Nous parlent du bonheur.

     

     

    **

     

    Salut à toi, beau Lychnis coronaire

    si simple, si élégant, si fier.

     

     

    - Les fleurs du bonheur -

     

     

    Salut à toi, Bétoine, officinale épiaire,

     

     

    - Les fleurs du bonheur -

     

     

    tu as un peu des allures de bruyère

     

     

    - Les fleurs du bonheur -

     

     

    Comme vous êtes belles, les sauges

     

     

     - Les fleurs du bonheur -

     

     

    Bienvenue à vous, précieuses échinacées

    près des coréopsis

     

     

     - Les fleurs du bonheur -

     

    et des fines campanules

     

    - Les fleurs du bonheur -

     

     

     

     

    Et vous voici,  Zinnias,

    aux couleurs pastel

     

     

     

    - Les fleurs du bonheur -

     

     

    Cette année je ne vous couperai pas  pour vous mettre en bouquet.

     

     

    - Les fleurs du bonheur -

     

     

     

    Mais voici un petit bouquet que je mettrai sur ma table : 

    un dahlia,

    une branche de grande camomille

    et quelques petites roses.

     

     

    - Les fleurs du bonheur -

     

     

     

     Et comme cadeau bonus ... le châtaignier en fleur :

     

     

     

    - Les fleurs du bonheur -

     

     

       

    Bon mercredi

     

     

    **

     


    21 commentaires
  •  

     Bonjour tous !

     

    Ce jour c'est moi en direct !

     

    Voici quelques images de la Bétoine 

    dont je n'ai encore dans mes rocailles que cinq pieds,

    cinq , comme les cinq  orteils de mes pieds justement.   

     

     

    - La bétoine et le papillon -

     

     

    Oh... ce ne sont que des fleurs sauvages assez modestes,

    mais depuis qu'elles sont là,  j'ai tous les jours des papillons. 

    Voyez : 

     

     

    - La bétoine et le papillon -

     

     

    Celui-là

    j'ai essayé de le suivre   

    mais son vol est capricieux, Ô combien !

    il s'est soudain élevé , a rejoint le pin sylvestre,

    est monté de plus de dix mètres, pour redescendre tout aussi vite !

    Je suppose que ce vol décousu, imprévisible, est destiné à échapper aux prédateurs.

     

    Quand il est redescendu, j'ai essayé de le suivre encore

    et voilà qu'il s'est posé sur la feuille très odorante d'une verveine citronnelle.

     

     

    - La bétoine et le papillon -

     

    et là...

    le temps de cadrer à peu près la photo...

    j'ai cru rêver, ou halluciner...

     

    était-ce bien le même ?

    il m'a semblé que , en 5 à 10 secondes...

     

    il devenait vert !

    un vert bleuté,

    et totalement immobile.

     

    Est-ce une autre façon de fuir ? De se rendre invisible ? 

    Serait-ce de là que viendrait  l'expression :

    devenir vert de trouille ?

     

    Je ne m'attendais pas à ce mimétisme instantané.

     

     

    Bonne fin de semaine à tous.

     

     

     

    ***

     

     

     

     

     

     


    36 commentaires