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     suite à mon précédent article

    je me suis souvenu d'un poème  que j'avais écrit il y a quelques années

    et je l'ai même retrouvé (!).

     

     

     

    Nos vies un peu ratées 

    16 mai  2009

     

     

     

      

      

    Nos vies ne sont-elles pas, oh mes chers amis, 

    Question bien indiscrète, car personne ne le dit, 

    Nos vies ne sont-elles pas toujours un peu ratées ? 

    Personne ne l'avoue, mais c'est la vérité. 

     

      

    Nos amours elles mêmes, affichées comme parfaites 

    Ne cachent-elles pas quelques blessures secrètes ? 

    Car si, pour la galerie, il n'y a rien à dire 

    Nous les savons, c'est sûr, bien loin de nos désirs. 

     

      

    Tant de branches furent brisées, de rêves morts trop tôt, 

    Tant de bourgeons gelés avant que d'être éclos... 

     

      

    Tant de mots retenus, qu'il aurait fallu dire, 

    Tant de pleurs étouffés, transformés en soupirs... 

     

      

    Tant de gestes avortés, devenus contractures, 

    Tant d'élans de tendresse pris pour de la luxure... 

     

     

      

    Comment pouvons-nous donc, en cette triste déroute, 

    Trouver pour nos bonheurs un chemin, une route ? 

     

     

    Peut-être en comprenant que c'est le lot commun, 

    Peut-être en nous parlant, nous tenant par la main.

     

     

     

     

    -  Nos vies un peu ratées -  Poème  -

     

     

     

    ***

     

     

      Je ne voudrais pas que vous pensiez que je tiens l'amour humain pour une médiocre joie.

    C'est au contraire la source essentielle, et même unique, de la joie de nos coeurs.

    L'amour que nous éprouvons face à la nature, l'admiration sans limite qu'elle nous inspire,

    n'est qu'une harmonique de l'amour humain, et parfois un refuge.

     

     

    Je sais aussi que des couples atteignent une plénitude,  

    une sorte de perfection dans leur vie amoureuse, qui fait que leur vie est une totale réussite.

    Enfin... personnellement je n'en connais pas, mais je suppose qu'il y en a.

    Certains le disent et je les crois.

     

    Pour les couples ordinaires, qui se sont accrochés à quelques ronces,

    qui se sont heurtés à des difficultés, petites ou grandes, de toutes natures,

    est-ce à dire que la joie plénière de l'amour leur est inaccessible ?

    Bien sûr que non.

     

    Et quand cette joie jaillit,

    malgré les grandes difficultés qui persistent dans le couple

    (je ne parle pas spécialement des couples légalement enregistrés,

    mais simplement des gens qui, se rencontrant, osent s'aimer,

    sans demander à qui que ce soit la permission)

    quand cette joie jaillit, c'est un arc en ciel de bonheur !

     

     

     

     

    -  Nos vies un peu ratées -  Poème  -

     

     

     

    Que cet arc en ciel éclaire vos coeurs

    et chacune de vos vies.

     

     

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    Nous prenons des habitudes et nous nous fixons des choses à faire. 

    Par exemple pour moi en ce moment : vous faire un article sur mon blog à des dates habituelles, dates qui peuvent changer, mais pas trop. C'est rassurant de refaire ce qu'on a déjà fait, ça donne l'impression qu'il y a une logique dans notre vie, qu'elle n'est pas absurde. Chaque matin le soleil se lève, il semble aller quelque part, la terre aussi : elle fait ce qu'elle doit faire. Nous faisons de même.

    Tant qu'on exerce une profession, on est tenu par celle-ci, et on se trouve comme justifié par elle. Nous avons notre place logique dans le monde. Moi ? Je suis plombier, ou soudeur, ou berger. Moi, je suis institutrice, ou infirmière, ou épicière. Tous nous faisons ce que nous devons faire, ainsi nous sommes comme le soleil : nous avons un rôle à jouer.

    Etre "à la retraite" crée une situation nouvelle : nous n'avons plus d'occupations bien certaines. Mais assez vite nous nous créons de nouvelles obligations, ce qui nous évite de trop nous poser de questions.... sur ce que nous faisons en ce monde.

    Pourquoi je vous dis tout cela ? Parce que mercredi approche et que je me suis dit : il faut que.. Mais au fait, pourquoi faut-il que ... ?  Et puis pour une autre raison, qui va au delà de ma propre vie, et de l'incertaine nécessité ou utilité de ma présence là où je suis. Ce qui arrive aux autres m'intéresse, je me sens à leur place, et je m'interroge sur tous ces destins humains.

    Voici une femme, que je vais appeler Martine. Tant qu'elle était une enfant, elle était encore, croyait-elle, en dehors du tumultueux courant de la vie. Elle avait hâte de s'y lancer, d'y prendre sa place comme une vraie personne, digne, responsable, respectée. Elle avait hâte et était enthousiaste, car ce monde lui semblait d'une richesse incroyable, et il y avait tant de choses passionnantes à y faire, à entreprendre, à apprendre et à réaliser. Les insuffisances de son enfance la brimaient, bien sûr, mais l'avenir allait arranger tout cela : elle allait conquérir ce qui ne lui avait pas été donné.

     

     - C'est quoi la vie ? C'est quoi une vie réussie ? -

     

     

    Et puis il y avait l'amour, la grande affaire !  L'amour des êtres entre eux, d'abord dans le cocon familial, puis qui avait pris les couleurs de la mystérieuse sexualité, où se mêlaient l'interdit, l'idée de faute, de vilaines choses qu'il fallait cacher, mais aussi l'espoir fabuleux de parvenir à un état de pleine réalisation de soi : un accès permanent aux ruisseaux du plaisir (parait-il réservé aux adultes) et à la gloire d'être aimé et d'aimer.....Une double réussite donc était visée : professionnelle, sociale, mais aussi amoureuse, personnelle.   Et Martine, bien plus vite qu'elle ne pouvait l'imaginer, s'est trouvée plongée dans le grand bain, où l'on n'a plus pied, ou si vous voulez une autre comparaison, elle est montée dans le manège qui était en permanence installé sur la grand place de sa vie, et s'est trouvée au volant d'une auto tamponneuse : les chocs n'ont pas tardé ... Elle a très vite compris qu'il valait mieux éviter les chocs frontaux. Mais elle n'a pas eu peur, car elle avait confiance en elle, en ses capacités, en sa générosité, et en son amour démesuré de la vie. Les dieux du destin étaient avec elle ! Tout lui a d'abord été favorable  !

     

     

     

     - C'est quoi la vie ? C'est quoi une vie réussie ? -

     

     

     

    Elle a choisi une profession passionnante, où elle pouvait donner le meilleur d'elle même. Sa valeur fut reconnue et honorée : elle était une personne fiable, efficace, indispensable, aimée. Une de ces personnes qui permettent à la société d'exister, de fonctionner. Une belle réussite professionnelle donc. Sa réussite ne fut pas moins admirable en amour : elle eut la chance de trouver un homme tendre, intelligent, loyal, et elle connut un grand bonheur. Un grand bonheur qui, en somme, reposait sur deux piliers : l'un social, professionnel, l'autre personnel affectif.

    Oui mais voilà, les bonheurs humains, qui se sont construits sur le hasard des rencontres, et ils sont tous dans ce cas, il ne peut en être autrement, ne présentent aucune garantie de durée. La meilleure des situations peut se dégrader à une stupéfiante vitesse.

    Un conjoint, miraculeusement rencontré, peut soudain mourir,  ou se révéler être un odieux personnage, jouisseur, jaloux, égoïste, esclavagiste. Ou bien un accident peut survenir au travail et rendre impossible de le poursuivre. Après avoir été honoré, on peut même se retrouver calomnié, accusé...  Tous ces évènements signifient l'écroulement du bel édifice. Tant qu'un seul des piliers s'effondre, le sujet, par son courage, son énergie, peut rétablir un nouvel équilibre, certes bien plus douloureux que le précédent, mais en somme satisfaisant. Si vient à s'effondrer l'autre pilier, la situation peut devenir dramatique. D'ailleurs, ne considérer que deux piliers à ce bonheur que nous avons imaginé, c'est simplifier la situation. Il y a en fait une multitude de piliers, et ce sont par exemple les enfants qu'un couple va accueillir. Tout peut sembler merveilleusement parti. Puis soudain un enfant peut être gravement malade, ou même mourir, ou mal tourner, et sombrer dans une incompréhensible maladie de l'esprit.

    Une partie de tous ces malheurs sont arrivés à Martine et ont rapidement déconstruit son bonheur. Tout s'est démoli  comme s'affaisse un château de cartes, pan par pan. Comme alors semblait loin le rêve de sa  jeunesse, rêve qui avait d'abord semblé se réaliser. Cela ressemblait maintenant à une sorte de naufrage. Le grand et glorieux navire qui semblait voguer vers les îles enchanteresses des mers du sud n'était plus que débris ballotés par les vagues. L'enthousiasme de la jeunesse avait fait place à la désespérance, à l'incompréhension, au pessimisme.      

     

     

     

     - C'est quoi la vie ? C'est quoi une vie réussie ? -

     

     

     

                                     C'est alors que le sujet se pose les grandes questions : que signifie ma présence en ce monde ? C'est quoi ma vie ? Un échec ? Un miroir aux alouettes ? Un océan de déceptions ? Pourrais-je un jour sentir un sourire se dessiner à nouveau sur mon visage ? Pourrais-je encore connaître la joie ? Et l'amour ? Quelle est la réponse ?

    Je pense soudain à Zorba le Grec : la mine vient de s'effondrer, tout est perdu.                                                     Alors Zorba propose à son ami de danser et de rire.                                                                                                        

    Une dernière découverte reste en effet à faire. Celle-ci.

    La réussite de ma vie n'est pas ma réussite professionnelle, et la reconnaissance publique de cette réussite. Toutes mes entreprises, après peut-être des phases de grand succès, peuvent bien se trouver anéanties. Il me reste à découvrir que le prodige de ma vie, c'est ma vie elle-même, le fait même de vivre.

    Nous imaginons sans cesse la vie dans sa gloire, dans ses feux d'artifices.                                                               Nous avons à la découvrir dans ses formes modestes, ses plus minuscules apparences, et même dans ses échecs.

    Dit autrement, un vie qui se termine par un échec n'est pas pour autant une vie ratée.                                         C'est simplement une vie normale.                                                                                                                                       Une vie qui comporte donc succès et échecs.

     

     

     

     - C'est quoi la vie ? C'est quoi une vie réussie ? -

     

     

    L'important est de partager et nos succès et nos échecs. Les deux ont la même valeur.                                                 Ce qui me fait penser au texte de Rudyard Kipling qui comporte ceci :

    Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite

    Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,

    Ne nous laissons pas griser par nos réussites, ne nous laissons pas abattre par nos échecs.

    Plutôt que de rechercher la joie dans nos succès, trouvons là dans nos relations.                                                             Elles sont d'une inestimable valeur !

    Ma soeur,  qui est mon aînée de 4 ans, désire qu'à sa mort nous sablions le champagne.

    J'espère bien pouvoir le faire !                                                                                                                                                 La mort elle-même n'est pas un échec : elle est seulement la fin de la vie.

     

     

     

     

     - C'est quoi la vie ? C'est quoi une vie réussie ? -

     

     

     

     

    Bises à tous et à toutes.

     

     

     

     

     


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  • Voici un autre poème sur la mer.

     

    Je l'ai écrit il y a une douzaine d'années,

    à une époque qui me paraît très lointaine,

    alors que je pensais ne jamais la revoir.

    Remarque : étant enfant , je n'ai jamais vécu au bord de la mer !

    Je l'imaginais seulement, dans ce poème.

     

     

     

     

    Je voudrais la revoir

     

    Je voudrais la revoir, notre vieille maison,

    Perchée sur le rocher, tout au bout de la terre, 

    Je voudrais y revivre la ronde des saisons,

    Quand j'habitais encore chez mon père et ma mère.

     

     

    Je voudrais retrouver l'odeur du feu de bois,

    Qui imprégnait nos mains, nos lèvres et nos cheveux,

    Et tous nos vêtements de ces temps d'autrefois,

    De l'époque bénie où vivaient nos aïeux.

     

     

    Je voudrais la revoir, cette mer immensurable,

    Qui parfois se lamente dans les cornes de brume,

    Et les jours de tempête qui charrie sur le sable

    Avec des bois flottés, des paquets d'algues brunes.

     

     

    Le sentirai-je encore, ce vent qui vient du large,

    Chargé d'iode et de sel, et d'un goût d'infini,

    Qui balaye les dunes et fouette les visages,

    Bousculant les cheveux, les herbes, les tamaris ? 

     

     

    Pourrai-je entendre encore l'espace résonner

    Du cri puissant des mouettes sur les ailes du vent,

    Jusqu'à ce que la nuit et le ciel étoilé

    Leur imposent silence devant le firmament ?

     

     

     

     

    - Encore la mer, notre mère à tous -

     

     

     

     

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    Vous vous faites sans doute de mon jardin une idée un peu inexacte.

    Vous le voyez plein de fleurs, de rosiers, de fraisiers.....

    Ce n'est pas tout à fait ça ! Je vous explique.

    J'ai un assez grand terrain.

    Fut une époque où je l'entretenais dans sa totalité.

    Les temps ont bien changé car ...je suis devenu paresseux. 

    J'avais fait deux jardins, essentiellement potagers : un grand au sud, un petit au nord.

    Mais depuis quelques années, je les avais abandonnés.

    Ils furent vite envahis par ronces, orties, prunelliers, noisetiers, petits chênes.

    et pour celui du bas (sud) qui est très humide, aussi par des plantes subaquatiques

    diverses dont le développement racinaire est stupéfiant !

    L'an dernier j'ai défriché le petit jardin nord.

    Mais il est vraiment petit.

    Alors cette année j'ai entrepris de défricher le jardin sud.

    Mais, pour l'instant, cela ressemble plus à un chantier qu'à un jardin !

    La portion que je retourne se trouve entourée par un fossé de bêchage, lequel se remplit d'eau,

    ce qui me fait penser à un château (de la Loire !) entouré par des douves.

     

     

     - Le jardin de pinson -

     

     

     

    Sur le terrain ainsi nettoyé et retourné, j'ai accumulé  ronces et autres végétaux trop ligneux

    dont je dois me débarrasser. Ce qui commence à faire un gros tas.

    J'ai installé une sorte de rampe d'accès pour  édifier ce tas.

    Mais arrive un moment  où ça devient difficile.

     

     

     - Le jardin de pinson -

     

     

    Il devenait préférable de brûler ce tas  avant qu'il ne devienne trop énorme et trop sec.

    Mais, étant encore un peu humide, allait-il accepter de brûler ?

    Et bien oui !

     

     

     - Le jardin de pinson -

     

     

    Rapidement les flammes ont prospéré.

     

     

     - Le jardin de pinson -

     

     

     

    Est revenue en moi l'émotion des premiers hommes, quand ils ont commencé à "faire du feu".

     

     

     - Le jardin de pinson -

     

     

     

    Quelle force !

     

     

     - Le jardin de pinson -

     

     

    Quelle splendeur !

     

     

     - Le jardin de pinson -

     

     

     

    N'est-ce pas l'énergie même du soleil qui se manifeste ainsi, toute proche de nous ?

    (un temps stockée dans la cellulose par les végétaux).

    Par moments, je me prenais pour un vulcanologue.

    Bon, il y a des moments où les vulcanologues doivent se reculer, si ça chauffe trop....

     

     

     

     

     - Le jardin de pinson -

     

     

     

     

    Des flammèches sont bien retombées de ci de là, 

    mais sur un sol humide, aucun risque de contagion du feu.

     

    Un quart d'heure après, tout était terminé.

    Seulement quelques fumeroles sortant d'un tas de cendres,

    lesquelles deviendront un bon engrais potassique..

     

    J'espère cet été pouvoir vous montrer ce que ce terrain sera devenu.

    Mon intention est d'y installer des plantes à grand développement, ou à enracinement profond :

    cucurbitacées, topinambours, lyciets et physalis.

    Et vers les fossés d'eau,  barbarées précoces, poirées vertes et consoudes.

     

     

     

     - Le jardin de pinson -

     

     

    à bientôt.

     

     

     

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    Un instant  d’éternité.

     

     

     

     

     

    - Poème -  Un instant d'éternité  -

     

     

     

     

    Le soleil avait disparu. Avait-il jamais existé ?

    Le ciel était gris, d’un gris tendre, délicat,

    Aussi léger que le duvet d’une oie cendrée.

    Il diffusait une douce lumière, reposante pour les yeux.

    Il faisait tout juste tiède, équilibre thermique parfait.

    Le vent n’était pas perceptible,

    Juste une ample respiration de l’espace.

     

     

    La mer était forte.    Sage, mais je percevais sa puissance,

    Sa présence majestueuse, immense, impressionnante.

    Elle semblait tolérer ma présence, mais pas plus.

    La plage, jusqu’à l’horizon, était totalement déserte, comme au début du monde,

    Mais je percevais ta présence silencieuse.

    Le bruissement des vagues déferlant sur le sable,

    Seul bruit perceptible, rythmait le temps.

     

     

    L’eau, sans cesse, revenait vers moi,

    Reprenant possession de ce qu’elle avait laissé,

    Sable, coquillages, galets, fragments de nacre,

    Comme un chat joue avec une souris,

    Recouvrant le tout d’une lame d’écume,

    Disposant ses trésors tout autrement, puis repartait,

    Poursuivant ainsi son jeu,  jeu ininterrompu depuis des millions d’années.

     

     

    Que sommes-nous, face à cela ?

    Rien ?

    Non,  pas rien,

    Nous sommes cela,

    Nous en faisons partie.

    Et j’ai su,  là,  que nous vivions un instant de pur bonheur,

    Un instant d’éternité.

     

     

     

     

     

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