•  

     

    Poursuivons notre réflexion.

    De qui ou de quoi parlons-nous ?

    Non pas des personnes qui mangent vraiment en excès,

    et entrent de ce fait directement dans une maladie qui a pour nom obésité.

    Nous parlons du simple surpoids que peut prendre tout un chacun,

    surpoids qui semble une chose très banale et sans importance,

    mais qui est en réalité une porte d'entrée habituelle vers la mauvaise santé...

    une porte ouverte à toutes les maladies, y compris les plus graves.

    Enfin, il faut bien le reconnaître, c'est tout de même une bonne nouvelle ...

    pour les caisses de retraite, qui ont déjà bien des difficultés. 

     

    Ce surpoids peut survenir d'une façon discrète et progressive

    souvent lors d'un changement dans nos vies, comme la retraite, une modification dans nos relations, notre statut, notre mode de vie... Rien que de très banal.

    Ce surpoids peut, parfois, apparaitre soudainement

    chez des personnes qui mangent sans excès et dont le poids était jusque là tout à fait normal.  Cette soudaineté pose une question passionnante.

    Comment se fait-il que ces personnes, poursuivant les mêmes habitudes alimentaires, se mettent à prendre rapidement du poids, souvent à la suite d'une deuil cruel, d'un grand malheur, ou de l'installation d'une grande misère affective ? 

    Il y a là un grand mystère. On est obligé de reconnaître que l'état psychologique d'un sujet agit très puissamment  sur le fonctionnement de son corps.

    Tout se passe comme si le fait d'être gai, joyeux, actif, plein d'espoir, de projets, de confiance dans l'avenir, agissait sur le corps et persuadait celui-ci que rien ne le menace, et qu'il n'a donc pas besoin de faire des réserves.

    Le sujet heureux, optimiste, plein d'allant, est comme la cigale de la fable !

     

     

    - Instant santé 8 -

     

     

     

     On a même l'impression  que ce sujet dynamique et, on peut le dire, heureux, peut se permettre pas mal de petites entorses par rapport à une diététique prudente sans que cela ait de conséquence notable.

    Arrive le malheur et, non pas la souffrance ( la souffrance ne fait pas grossir), ni même l'angoisse, mais plutôt que s'installe le sentiment d'un grand vide, d'une sorte d'état d'abandon dans un monde hostile, l'impression d'être tombé soudain dans une insécurité totale, sans rien de solide, de sûr, de bienveillant, à quoi se raccrocher,  et voilà que peut s'enclencher cette chose étrange :

    le corps se met à stocker, à accumuler, à entasser de la masse graisseuse, un peu de la même façon que les " Diogènes " entassent jusqu'au plafond de leur maison des boites de conserves vides en se disant : ça peut toujours servir !

    Mais là c'est le corps qui entasse, sans que le sujet le sache ou le veuille.

    On comprend mal pourquoi se met en route ce stockage ( hyper efficace ! ).  

    Probablement la reprise d'un très ancien programme de survie

    élaboré dans le passé pour résister aux famines : il fallait se constituer des réserves !

    Par contre on comprend très bien maintenant comment ça fonctionne.

    Et c'est ça que je vais voir avec vous aujourd'hui.

    Voyez : c'est très étrange.

     

    On a longtemps cru que l'on accumulait du gras dans notre corps si on mangeait trop d'aliments gras. Cela paraissait évident. Vous mangez trop de beurre, et il vient se stocker sous la peau de votre ventre. 

    On sait maintenant qu'il n'en est rien, et que ce gras que nous accumulons ne vient pas principalement des aliments gras que nous mangeons, mais des hydrates de carbone (sucres, féculents) ce que l'on peut exprimer dans cette formule humoristique et inattendue :

    si vous mangez une tartine de pain bien beurrée,

    le problème : ce n'est pas le beurre, c'est la tartine !

    On n'est pas habitué à ce genre de formule.

    Or voici ce qui se passe.

     

    Si vous prenez à votre repas trois oeufs durs avec une louche de mayonnaise, trois côtes de porcs, un pot entier de rillettes du Mans, et des fromages gras comme le Chaource  ou le Roquefort, que va-t-il se passer ?                                                                                                          Tous ces excellents produits vont être digérés (péniblement!) et toutes ces graisses vont passer dans votre sang, lequel va devenir épais comme de la crème. Votre foie va être bien embarrassé pour gérer cet afflux massif et excessif de lipides : il va en détruire la plus grande partie pour l'éliminer sous forme de déchets, puisque l'apport dépasse de beaucoup les besoins. 

    Ce n'est pas recommandable car cela fatigue beaucoup le foie : à la longue  il pourrait bien être un peu K O, et je ne vous parle pas des vaisseaux sanguins et du coeur qui doivent faire circuler ce sang trop épais...  leur état va être aussi déplorable que le moteur de votre voiture s'il y a trop d'huile dans l'essence.

    Mais le poids, lui, ne va pas beaucoup bouger. 

     

    Par contre si vous mangez le matin des céréales (tellement à la mode), ou du pain et de la confiture, ou des croissants, et mettez 3 sucres dans votre café au lait, si à midi vous mangez des pâtes, ou de la purée, une pizza, un couscous, ou même un simple sandwich, et si le soir c'est riz, chips, et au dessert un "quatre-quarts", une brioche   ...    si vous buvez des cocas et autres sodas   ...

     

    - Instant santé 8 - Le problème, c'est la tartine ! -

     

     

     

      alors là, à chaque repas, 

    il va se passer quelque chose de très particulier. 

    Quoi ?

    Ceci .

     

    Le taux de sucre dans le sang va monter en flèche dans les minutes qui vont suivre

    or le taux du sucre dans le sang à une très grande importance :

    on l'appelle  " glycémie " .

    Cette glycémie doit rester dans des limites très précises :

    en dessous de 0,70 gramme pour un litre de sang, DANGER  !                                      Danger imminent de perte de connaissance :                                                                                    le cerveau exige en permanence un apport minimum de sucre (de glucose),

    au dessus de 1,10 gramme pour un litre de sang, DANGER  !                                               Pas le même danger, mais tout se passe comme si nos centres nerveux considéraient le glucose comme une substance très dangereuse s'il y en a trop dans le sang, aussi dès que la glycémie dépasse 1,10 un stockage d'urgence est mis en route pour faire baisser le taux se sucre.

    Il y a 3 lieux de stockage : le foie, les muscles et ... la fabrication de graisse !

    Cette graisse se dépose un peu partout dans le corps.

    Le sucre se  transforme en acides gras, qui se regroupent par trois

    pour former des triglycérides que l'on appelle communément de la graisse.

    Vous pourriez vous demander pourquoi, si on consomme beaucoup de produits gras (et rien d'autre) le poids ne bouge pas. La raison est celle-ci : pour que 3 acides gras se transforment en triglycérides (en graisse), il faut une molécule issue du glucose pour les rassembler ( cette molécule est le  glycérol-3-phosphate ).

    De ce fait on peut dire que

    le sucre est la clé pour fabriquer de la graisse !

    D'ailleurs les éleveurs de porcs ou d'oies qu'on engraisse le savent bien : ils nourrissent ces animaux uniquement avec des féculents. Et le résultat est très rapide.

     

    - Instant santé 8 - Le problème, c'est la tartine ! -

     

     

    Notre organisme ne fonctionne pas autrement.

    Vous allez voir les conclusions étonnantes que l'on peut tirer de ce constat

    si l'on veut quitter un surpoids.  

     

    A plus.

    Et bon appétit.

     

     

    ***

     


    24 commentaires
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    Depuis quelque temps Papydom nous offre chaque jour de superbes photos de la Savoie.

    Celle de ce jour  (21 juin - lien) n'est pas la plus somptueuse,

    mais elle m'a touché d'une façon particulière, si bien que j'en ai fait un petit dessin,  

    et que j'ai eu envie de vous livrer les réflexions que ce paysage m'a inspiré. 

     

     

     

     

    - Regard sur notre passé -

     

     

     

     

    Les voici.

    Ce promontoire, où je me trouve par la magie de la photographie,

    représente ma situation actuelle

    et je le suppose  la situation actuelle de beaucoup d'entre-nous, qui avons vécu

    et qui pouvons donc, par la magie de notre  mémoire cette fois,

    contempler notre vie telle qu'elle fut jusqu'à ce jour,

    contempler notre " ancienne commune ", cette ville où nous avons vécu

    (peu importe que ce ne soit pas exactement celle-ci).

     

    Je n'ai pas représenté le banc qui invite à la rêverie, comme nous dit Nicole,

    et sur lequel un célèbre Jean-Jacques, le promeneur solitaire,

    ou un non moins célèbre Alphonse, se sont peut-être assis ....

     

    Je n'ai pas représenté la palissade, pourtant bien utile, car elle marque une limite

    qu'il est prudent de ne pas franchir physiquement : le danger est réel.

    Le danger de la rêverie n'est pas moins réel,

    car si nous nous laissions aller à trop de rêverie,

    nous risquerions d'être comme aspiré par la nostalgie des jours heureux

    et happés par le désespoir de ne pas parvenir à les ramener dans le présent.

     

    " Ô temps suspends ton vol ! " 

    Nous ne pouvons pas éviter que cette pensée vienne en nous

    et cela ne suffirait pas, il faudrait que le fleuve du temps remonte son cours !

     

    Oui, cette ville ancienne dont l'image m'apparait fut mienne, au jour le jour.

    J'y vécus des joies, des espoirs, de la fatigue, des douleurs, 

    mais les jours succédaient aux jours, et je pensais que cela allait durer toujours.

    Aujourd'hui seulement je réalise que non, mais c'est déjà fini.

     

    Attention ! Le vertige n'est pas loin !

     

    A un moment il faut arrêter la rêverie, et reprendre sa marche,

    quitter ce lieu de méditation, retrouver l'action, et la densité du présent.

     

    L'arbre isolé  (je reprends les mots de Nicole) c'est moi, ou bien c'est vous.

     

    Isolé ?

    Par la magie de nos ordinateurs, ce n'est plus tout à fait vrai.

    Ils nous permettent de communiquer entre nous. Merci à eux.

    Merci à ceux qui ont inventé cet outil,

    et merci à ceux qui nous offrent la possibilité de faire un blog.

    Merci à l'équipe d' Eklablog.

     

    Merci à tous les amis du blog qui ont cette grande générosité d'y inscrire leur pensées.

    D'autres se contentent d'en profiter... pourquoi pas.

    Je ne puis les remercier puisqu'ils ne se manifestent pas.

    Pour moi ils n'existent pas.

    Ceux qui se manifestent, parlent, écrivent, sont mes amis.

    Ce sont eux qui font du blog un lieu de vie, immatériel et cependant réel.

    Je les remercie très sincèrement.

    Bien sûr il y a des pirates.

    Mais le blog est un lieu de partage et d'amitié. 

    Honni soit qui mal y pense.

     

    Et merci à notre photographe savoyard.

     

    Bonne journée à tous.

     

     

    ***

     

     

     

     

     

     


    22 commentaires
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    - Pensée du dimanche -

     

     

     

    Un homme fit le tour du monde

    pour découvrir la beauté.

    A la fin de sa vie il la découvrit

    dans son jardin.

     

     


    26 commentaires
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    Aujourd'hui nous n'allons pas poursuivre sur le thème de la respiration. 

    Une question m'ayant été posée par l'un d'entre vous,  

    je vais y répondre aussi sur mon blog car je pense que ça peut intéresser d'autres personnes, et parce que ça va me permettre de préciser  certains points,

     ... en plus de changer un peu de sujet !

    Voici cette question : 

    Pratiquer le jeûne peut-il aider à maigrir ? 

    Avec des questions secondaires : jeuner peut-il être dangereux ?

    Ou à l'inverse : utile pour se purifier le corps ?

     

    Voici ce que je pense.

    La question du jeûne est complexe.

    Si c'est dans le but d'une ascèse, d'une discipline spirituelle, c'est un autre problème.

    Mais si la pratique du jeûne se donne pour but de  maigrir,

    de se défaire d'un surpoids, alors ma réponse est catégorique : c'est non !

    Jeûner est même la pire des choses à envisager,

    c'est exactement le contraire de ce qu'il convient de faire !

    Jeûner ne peut conduire qu'à une catastrophe. 

     

    Il suffit de penser à la raison la plus fréquente qui a conduit à cet excès de poids.  

    C'est pratiquement toujours une situation de stress qui s'installe et s'éternise.

    Ce stress peut-être causé par un grand drame soudain, et irréparable...

    ou bien au contraire par une situation d'insatisfaction qui s'installe au jour le jour.

    Ce sont deux situations bien différentes, mais le résultat va être le même.

    Dans le premier cas, la situation de stress aigu est évidente,                                                     et la  prise de poids peut être très rapide.

    Dans le second cas la situation de stress peut être masquée, ou niée,                  et la prise de poids  peut se faire d'une façon plus progressive, presque insidieuse.

    Mais dans les deux cas le mécanisme est le même :

    le corps se met à fonctionner en mode "survie".

    C'est pratiquement automatique dès qu'une situation de stress s'éternise.

     

    Dans un lointain passé l'un des plus grands risques était de mourir de faim. 

     

    -  Instant santé 7 - Faut-il jeuner pour maigrir ? -

     

     

     

     

    Nos corps s'en souviennent et continuent de réagir comme dans ces temps anciens où cela représentait une chance réelle de ne pas mourir. Le corps devait absolument stocker la moindre des calories qu'il pouvait avoir la chance de rencontrer, et limiter autant que faire se peut toutes les dépenses superflues (chanter, danser, courir ...).

    Et bien si un stress chronique s'installe en nous, notre corps va avoir la même réponse : il va se mettre en mode survie !

    C'est évidemment complètement irrationnel, la famine ne menace pas maintenant ! 

    Notre corps ne le sait pas :

    au lieu de fonctionner sur un mode dépensier, joyeux, insouciant, il va devenir avide de stocker les moindres parcelles alimentaires sous forme de graisse. Il change de logiciel.      Et le résultat va être spectaculaire !

     

    Imaginons que cette personne en état de stress profond, stress si profond qu'il a même complètement changé le mode de fonctionnement des cellules, imaginons qu'elle s'impose, ou qu'on lui impose un jeûne, c'est-à-dire une situation réelle de famine......

    Vous pensez que ça va arranger la situation ? 

    Bien sûr que non, ça va l'aggraver.

    Même chose si on instaure un régime restrictif sévère,

    lequel est en somme un jeûne déguisé.

    Supposons encore que ce douloureux régime de famine soit suivi et provoque un chute rapide de poids, disons de 10 ou 15 kg. Que va-t-il se passer ensuite ?

    Ceci : l'organisme, plus stressé que jamais, affamé, va reconstituer ses réserves à une vitesse foudroyante ! Et même souvent, et c'est bien logique, le poids final va dépasser le poids antérieur.

    La situation est encore plus grave que ce que les seuls chiffres semblent dire, car la perte de poids s'est opérée plus par perte de tissus musculaires (du fait du régime restrictif) que par fonte graisseuse, par contre la remontée rapide se fait, elle, par un stockage rapide de graisses nouvelles.

     Ce qui revient à dire que la situation, après cette cruelle période de restrictions caloriques, est bien pire que la situation de départ

     

    C'est absurde n'est-ce pas ?

    Et bien oui, c'est absurde, et c'est une vraie catastrophe !

    Remarquons que ces personnes qui, ayant pris du poids en excès (à la suite de la perte d'un amour, que ce soit par exemple  du fait de la perte d'une personne très aimée, ou du fait du manque permanent d'affection de la part d'un conjoint) que ces personnes, si elles suivent mal le "régime" stupide qu'on leur a "prescrit", si elles trichent avec les interdictions ...   elles ont bien raison : elles préservent leur santé du pire qui les menace.

     

     Mais alors, s'il ne faut ni régime restrictif ni jeûne, que faut-il faire ? 

    Rien ?

    Rester comme l'on est, en surpoids ?

     

    Cela aussi est une solution catastrophique à moyen et long terme.

    Être en surpoids augmente tous les risques de tomber gravement malade.

    C'est la porte grande ouverte à tous les em... ennuis possibles, et inévitables.

    Pourquoi ? 

    C'est beaucoup plus que la fatigue que représente le fait de porter en continu  ce poids.

    Cela crée une inflammation chronique permanente et généralisée,

    qui favorise l'altération de tous les tissus dans le corps :

    des vaisseaux : risques cardio-vasculaires (mortels) considérablement accrus,

    c'est toute la circulation sanguine qui est entravée,

    des os et articulations : ostéoporose, rhumatismes, douleurs et déformations,

    des glandes : atteintes du foie, des reins, du pancréas,

    du système digestif, du fonctionnement de l'intestin ( si important !)

    des cellules  elles-mêmes : risque majeur de cancérisation,

    du système immunitaire (danger d'infections difficiles à maîtriser)

    des tissus nerveux ( dégénérescences  et dysfonctions de tous types)

    et accélération de tout ce qui constitue le "vieillissement".

     

    Pardon pour cette interminable liste, mais... c'est la vérité.

     

    Alors que faire ?

    Vous avez une idée ?

    S'il vous plaît, dites-la nous, au moins dans les grandes lignes.

    Je vous donnerai la mienne, si vous le désirez.

     

    Bon appétit, et à bientôt.

     

     

    ***

     

     

     

     

     

     


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     Bonjour !

    Connaissez-vous les Classiques Larousse ? 

    Existent-ils encore dans les librairies actuelles ?

    Ma femme en avait un certain nombre et en prenait grand soin.

    Ma fille qui aime explorer ces petits et discrets trésors,

    a voulu me lire un passage de celui-ci, et je fus ému.

     

     

    - Quand un des " Classiques Larousse " joue les  " Madeleines de Proust" -

     

    D'où vient ce petit livre ?

    Aucune date n'y est visible.

    Son prix me laisse rêveur et indécis : 1,85 (noté au crayon).

    Mais 1,85 quoi ? Euros, me dit ma fille, moi je pense francs, mais lesquels ?

    Laissons ce petit problème financier, pourtant intéressant,

    car si c'est 1,85 francs (anciens), cela veut dire ...

    bref : je ne comprends rien à ces problèmes et aux évolutions économiques.

      

     

    - Quand un des " Classiques Larousse " joue les  " Madeleines de Proust" -

     

     

    Même ce petit et modeste livret possède  de très belles gravures

    tout à fait aptes à nous préparer à écouter Lamartine.

    La poésie que m'a lue ma fille fut inspirée à Lamartine par un voyage qu'il fit en Italie, entre Gènes et la Spezia, ce que nous apprend ce petit livret.

     

    " C'était pendant une magnifique nuit d'été. Une lune splendide éclairait la mer.

    Les pins parasols, les oliviers, les châtaigniers, les rochers de la côte                 obscurcissaient la terre...

    le vertige de la course des chevaux s'ajoutait au vertige de l'admiration                           pour ce sublime et  mystérieux spectacle ;

    les parfums qui s'exhalaient des champs de fleurs, cultivées pour ces bouquets dont les Génois ont fait un art, une tapisserie végétale, achevaient de m'enivrer.

    Ce fut une ivresse de la terre, de la mer et de la nuit,                                                               une fièvre d'enthousiasme pour ce beau pays.

    ... quelques mois après... je me souvins de cette nuit sur la Corniche et j'essayai de la reproduire ici. "

     

    Ces commentaires sont de Lamartine lui-même pour présenter sa poésie qu'il a appelée : 

    " Poésie ou paysage dans le Golfe de Gênes ".

    Il en parle à nouveau à une autre occasion, toujours ému par ce voyage :

    " ... ce sont des descriptions splendides  de ces beaux lieux

    par lesquels mon âme finit par s'élever à Dieu. "

     

    Je ne vais pas vous reproduire ici cette poésie, que je trouve un peu longue,

    mais seulement 4 de ses vers (à la page 27) que voici :

     

    La lune est dans le ciel, et le ciel est sans voiles :

    Comme un phare avancé sur un rivage obscur,

    Elle éclaire de loin la route des étoiles

    Et leur sillage blanc dans l'océan d'azur.

     

    Ces quatre vers, à eux seuls, m'ont fait une profonde impression.

    Où m'ont-ils emporté ? 

    Sur les routes du Golfe de Gênes, en cette magnifique nuit ?

     

     

    - Quand un des " Classiques Larousse " joue les  " Madeleines de Proust" -

     

     

     

    Pas seulement.

    Ils m'ont emmené surtout dans mes chemins internes,

    chemins anciens, eux aussi chargés d'émotion, et en apparence oubliés.

    Relisant ce livret moi-même, j'ai alors découvert quelque chose.

    Regardez : 

     

    - Quand un des " Classiques Larousse " joue les  " Madeleines de Proust" -

     

    J'ai vu ce petit trait et mon coeur s'est serré.

    Qui l'a tracé au crayon de graphite  ? Ma femme peut-être,  peut-être encore bien jeune, et bien avant que je ne la rencontre... Si oui, avait-elle été émue par cette image poétique, évoquant cette vision qui avait si fort ému Lamartine ?                                                  Emotion qui me gagnait à mon tour ....

     

    Il n'y a pas que les madeleines pour éveiller.... l'insondable richesse du passé. 

    Un petit Classique Larousse, ou la trace d'un crayon, peut le faire aussi.

     

     

    *

     

    Ma fille m'avait préparé aussi une autre surprise.

    Elle m'a demandé :

    " Te souviens-tu que tu m'avais écrit une poésie en 1984 ?

    - ma foi non,

    et que tu m'avais dessiné des bambous ?

    - pas davantage. "

    Elle m'a donc montré un carton, d'environ 20 X 16

    avec d'un côté les bambous

     

     

     

    - Quand un des " Classiques Larousse " joue les  " Madeleines de Proust" -

     

     

    de l'autre la poésie.

     

    - Quand un des " Classiques Larousse " joue les  " Madeleines de Proust" -

    et comme à cette époque je tentais de m'exercer à la calligraphie chinoise 

    (dessin et calligraphie proprement dit), je m'étais confectionné  un tampon en terre cuite pour imprimer ma signature reproduisant mon nom en caractère chinois.

     

    Souvenirs souvenirs ...

     

    Les averses, fréquentes et violentes, nous ont obligés à rentrer assez tôt dans la véranda.

    C'est là que je tente de multiplier mes pieds de basilic... à l'abri des limaces !

    C'est là aussi où a atterri le champignon qui était si beau 48 H avant.

    Dès le lendemain il s'était grand ouvert, large comme une assiette,                                         

     

     

     

    - Quand un des " Classiques Larousse " joue les  " Madeleines de Proust" -

     

     

     et ce jour (dimanche 12 juin) il avait encore changé : il était concave vers le haut, 

     

      

    - Quand un des " Classiques Larousse " joue les  " Madeleines de Proust" -

     

     

    Il était tombé à terre, et j'en ai compris la raison :

    son pied était entièrement rongé par les vers.

    Son anneau membraneux, qui faisait plus de 2 cm de haut, s'est désagrégé dès que j'y ai touché.  

    Ainsi donc en moins de 48 heures, il était arrivé au terme de sa vie, non sans avoir libéré des centaines de milliers de spores de couleur brun-chocolat.

    Une vie encore plus courte que celle d'une rose......

     

     

    - Quand un des " Classiques Larousse " joue les  " Madeleines de Proust" -

     

     

    Et bien sûr nous avons lu.

    Pour Domi ce fut le livre de notre amie FAN :

    " Terre où je suis née - Terre où je vis "

    superbement illustré par elle-même :   

     

     

     

    - Quand un des " Classiques Larousse " joue les  " Madeleines de Proust" -

     

     

     

    A un moment, à la lecture des errances de FAN à travers l'Europe,

    Domi a dit : " Oh quelle vie ! "

     

    Lire ouvre l'appétit : 

    je m'en fus quérir quelques fraises agrémentées de crème de coco,

    et pourquoi pas d'un peu de peanut butter.

    Mais l'appétit venant en mangeant, cette petite collation est devenue repas,

    repas léger et improvisé, parfait pour le soir :

    j'ai été chercher des asperges,

    pour terminer par un bol de soupe aux herbes sauvages !

     

    Bref, tout à l'envers de ce qui se fait " normalement " !

     

     

    - Quand un des " Classiques Larousse " joue les  " Madeleines de Proust" -

     

     

     

    C'est pas beau, la liberté ?

     

    à bientôt.

     

     

     

    ***

     

     

     


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