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    Présence de l'absent  

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    - Présence de l'absent -

     

     

     

     

    Comme une aile de douceur

     

    qui frôlerait mon âme

     

    partout

     

    ton silence m'accompagne.

     

     

     

     

    **

     

     

     


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     Ce petit conte, qualifié de parabole, qui se trouve dans un SUTRA,

    est attribué au Bouddha lui-même.

    Ce qui lui donnerait une ancienneté de 2.600 ans ...

     

     

    Les deux tigres et la fraise

     

     

     

     Un homme, un jour, traversant un champ,

    se trouva face à face avec un tigre.

     

    Il s'enfuit, poursuivi par le tigre.

     

    Arrivé au bord d'un précipice,  l'homme sauta.

    Il put s'accrocher à une vigne sauvage

    et resta suspendu au-dessus du vide.

     

    Il entendait le tigre renifler  juste au-dessus de lui.

     

    Tout tremblant de peur, l'homme regarda sous lui

    et vit qu'un autre tigre le guettait tout en bas.

     

                        Puis vinrent deux souris, l'une blanche, l'autre noire.

    Elles se mirent à ronger la  vigne sauvage.

     

    Passèrent les jours et passèrent les nuits.

    Un jour viendra, se dit l'homme, où la vigne va se rompre.

     

                                                                       Un jour l'homme vit , non loin de lui...

                                                                                      une superbe fraise.

    Il lâcha la vigne d'une main

    pour pouvoir cueillir la fraise,

    et il la mangea.

     

     

    - Conte-parabole sur la vie :  les deux tigres et la fraise -

     

     

     

    Quelle saveur !

     

    Quel délice !

     

     

     

    ***

     

    Une seule indication :

    les deux souris, dans ce texte, l'une blanche, l'autre noire,

    ont toujours été considérées comme  représentant les jours et les nuits de nos vies.

     

     

    ***

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    Bonjour à tous 

    et tout d'abord merci à toi, Dominique, qui m'a fait ce très beau cadeau : 

    un lien pour me faire accéder à cette carte du ciel, en permanence remise à jour.

    C'est une source irremplaçable de renseignements.

    Merci aussi à cette émission " Meteoblue ", publique ou privée, je ne sais, mais j'admire.

    (J'espère ne léser personne en montrant les images qui suivent !!!)

     

     

    Voici donc le ciel ce matin, vu depuis... le ciel !

    C'est l'image prise à 5 H 30. 

     

     

     

     - Météo du 11 août 2015 ! -

     

     

    Pour vous aider à imaginer ces nuages en mouvement, j'ai dessiné des flèches.

     

    Nous voyons une vaste dépression sur l'Atlantique. (1)

    Les vents y tournent, vous vous rappelez, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.

     

     

     - Météo du 11 août 2015 ! -

     

     

    Des masses nuageuses recouvrent surtout la Bretagne,  le sud de la Grande-Bretagne

    et la Scandinavie.

     

    Et remarquez, au Nord-Est de l'Ecosse, entre l'Ecosse et la Norvège,

    le magnifique enroulement du centre dépressionnaire.

     

     

     - Météo du 11 août 2015 ! -

     

     

     

    Il s'enroule comme la coquille d'un escargot !

     

    Une autre dépression est centrée sur l'Italie. (2)

    Elle est bien plus petite, mais semble très active.

    Elle est centrée entre Corse, Sardaigne, Sicile et région de Rome.

     

     

     

     - Météo du 11 août 2015 ! -

     

     

    Là encore, quel bel enroulement !

     

     

    Deux dépressions, mais aussi deux foyers anticycloniques. 

    Ils sont repérables à la rotation horaire des vents.

    Regardez à nouveau la carte fléchée  : 

    l'un d'eux est centré sur le Maroc (3)

     

     

     - Météo du 11 août 2015 ! -

     

     

     

    L'autre, beaucoup plus vaste, est sur la Russie. (4)

    Regardez bien maintenant l'admirable communication qui s'établit

    (à proximité relative du sol, c'est-à-dire là où nous vivons)

    entre les anticyclones et les dépressions.

    L'air chaud et sec descend les flancs de la montagne anticyclonique

    et arrivé au niveau du sol (à proximité)

    il s'élargit, toujours avec des vents faibles (et agréables !)

    et ces fleuves d'air chaud et sec s'éloignent de plus en plus (ils sont centrifuges)

    pour finalement rejoindre et alimenter les enroulements centripètes des dépressions.

     

    Alors, regardez maintenant cette zone où habite notre amie Danielle, à Sète.

     

     

     - Météo du 11 août 2015 ! - 

     

    Cette zone est très particulière dans la disposition actuelle du ciel.

    Cette zone est centrée sur le Golfe du Lion et les îles Baléares.

    Que ce passe-t-il dans cette zone  ?

    Ceci :

    elle est soumise à l'écoulement de l'air anticyclonique

    qui, venu de l'anticyclone Marocain,(3)

    s'en va rejoindre tranquillement les racines de la grande dépression (1).

    Si ces vents ont survolé l'Espagne, ils restent secs.

    S'ils ont survolé la mer (zone des Baléares) ils peuvent commencer à se charger d'humidité.

    Il n'en reste pas moins que c'est toujours de l'air très chaud !

     

     

    Comment cela va-t-il évoluer ?

    Un mouvement permanent déplace tout ce système vers l'Est.

    La base de la dépression devrait donc recouvrir la zone de Sète... bientôt.

    Mais quand ? Je ne sais.

    Je viens de jeter un coup d'oeil à l'image du ciel à 11 H....

    et bien rien ne semble avoir encore bougé ! 

     

    Résistance et patience

    sont plus que jamais de mise !

     

    Bonne journée à tous.

    Moi je vais aller me cueillir des tomates pour la salade de midi.

    Avec quelques feuilles de basilic, c'est... bon !

     

    ***

     

     

     

     


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    Affolement

     

     

     

     

    Je marchais ce jour là dans une région assez imprécise. 

     

    Sur mon chemin une maison était ouverte

    dans le but évident que les passants la visitent.

    Journée porte ouverte ?

     

     

     

    - Affolement -

     

     

     

     

    J’y suis entré. 

    Elle était tenue par des hommes qui semblaient être bouddhistes,

    peut-être Zen, Tibétains, je ne sais trop....

     

    Chacun d’eux tenait une sorte de stand

    où étaient présentés des objets de culte, ou artistiques, ou utilitaires.

     

     

    Ces gens avaient l'air assez sympathiques

    et suffisamment originaux pour susciter une certaine curiosité.

     

    Rien cependant n'avait véritablement attiré mon attention dans leur étalage. 

     

     

     

    Mais sans que je m’en rende bien compte ...

     

    les lieux ont changé

     

    et également mon comportement.  

     

     

    Je me suis retrouvé moi-même derrière une table

    en train de fabriquer des objets, objets que j'exposais sur cette table. 

    Mais pas seulement des objets...

    des textes peut-être,

     

    comme si je voulais démontrer quelque chose, 

    expliquer, faire voir....

     

     

     

    A nouveau les lieux ont changé :

     

    peu à peu j'ai réalisé que j'étais dans un train.

     

     

     

    Mais un train très particulier : les wagons étaient très larges. 

    En fait comme les pièces de cette maison.

     

    Et ce train roulait.

     

    Je sentais les trépidations de la voie.

     

    J’avais déballé tous mes bagages ,

     

    tout installé à même le sol du wagon,

     

    afin de faire aisément tout ce que je voulais faire,

    et de le faire voir à tous les voyageurs qui ne cessaient pas de circuler autour de moi.

     

     

     

     

    Mais soudain...

     

    j’ai su que j’allais bientôt arriver dans la gare où je devrais descendre.

     

    Oui, où je devrais absolument descendre,

     

    sans la moindre contestation possible...

     

     

     

    Le train s’y arrêterait un temps assez bref,

    puis repartirait.

     

     

     

     

    - Affolement -

     

     

     

     

     

     

     

    Tous les voyageurs semblaient prêts à descendre

    et ne se faire aucun souci

     

    mais pas moi.

     

    Affolement !

     

     

    Je cherchais alors à rassembler précipitamment tout ce que j’avais sorti. 

     

    Mais je n’y arrivais pas. 

     

     

    Ce que j’essayais de ranger dans des valises s’en échappait aussitôt.

     

    Je n’arrivais à rien, il y avait des objets partout. 

     

     

    Je le savais :

     

     

    le train allait bientôt arriver dans la station

    sans que je sache exactement quand 

    et j'allais devoir en descendre

    sans rien pouvoir emmener.

     

     

     

     

     

    C’est alors que je suis sorti de mon rêve

    et me suis partiellement réveillé...

     

     

     

     

    ***

     

     

    J'ai fait ce rêve il doit y avoir un ou deux ans.

    Je l'avais noté sur une feuille de papier que je viens de retrouver : il en traîne comme ça pas mal.

    Souvent je ne comprends plus du tout les phrases que j'avais notées en vitesse : le rêve s'est envolé.

     

    Mais là le rêve s'est présenté à moi dans toute sa vivacité, comme un rêve de cette nuit,

    un rêve toujours actuel.

     

     

    Que voulais-je faire au juste ?

    ce n’est pas clair du tout.

     

     

    Le sentiment dominant, pénible, angoissant même,

    était de n’être pas prêt à descendre du train, 

    et dans l’incapacité de m’y préparer,

    donc dans l’obligation d’en sortir bientôt en abandonnant tout.

     

     

     

    Il m’est apparu aussitôt, même seulement à moitié réveillé,

    que cela représentait ma vie.

     

     

    J’ai commencé beaucoup de choses

    avec certes l’intention de les terminer, mais cela ne sera pas possible.

     

    Je vais devoir tout abandonner.

     

     

    Ne serait-il pas sage ....

    de me préparer à descendre ?

     

     

     

    Mais comment être prêt à quitter le train de la vie ?

     

    Comment s'y préparer ?

     

    Si c'est dans l'espoir de garder avec soi quelques bagages  

    bien remplis de l'essentiel,  

    cet espoir est vain.

     

    Alors que faire ?

     

     

    D'abord ranger et nettoyer les lieux : 

    façon de s'alléger.

    C'est je crois ce que je fais en ce moment

    en nettoyant mon terrain,

    ma maison

    en faisant un tri drastique de tout ce que j'ai accumulé,

     

    y compris dans mon ordi : saturé de documents inutiles !

     

    Y compris dans mes relations

    dont beaucoup sont ... disons, un peu trop bancales.

     

    Y compris, finalement, en moi-même...

     

     

    S'alléger le plus possible,

     

    donner, transmettre,

     

    et s'en aller.

     

     

     

    - Affolement -

     

     

     

     

     

    ***

     

     

     

     

     

     


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    Un de mes rêves de la nuit du 25 au 26 juillet :

        une marchande de fleur bien étrange . 

     

     

    J'exerce encore la profession de médecin (dans ce rêve !).

    Ma journée de travail est finie et je prends mon vélo pour me rendre à une rencontre de travail avec des collègues. Je ne me souviens plus du sujet, mais seulement que j'étais passionné par le thème dont nous allions débattre. J'arrive au lieu de la rencontre, et curieusement elle a lieu dans une grand bâtiment qui ressemble à une sorte de salle de spectacle.

    Je réalise que j'ai oublié de prendre la chaîne et le cadenas pour attacher mon vélo.

    Par grave, je le démonte  et il se trouve réduit à une poignée de tiges de fer. Même les deux roues sont démontées. J'entre dans le hall de la salle de conférence. Trois femmes sont là pour filtrer les entrées.

    Je leur demande où je pourrais déposer en sécurité mon vélo, mais elles refusent que je le leur confie, avec une telle hauteur de ton et un tel mépris que je vois que cela va être impossible.

    Le laisser dehors ainsi ?  C'est la certitude de ne pas le retrouver. Comment faire, car je veux participer à cette rencontre. Je ressors et me dis que je vais demander à un commerçant de me le garder, en lui achetant une bricole. Les rues sont étranges, incertaines.

    J'arrive en un endroit où se vendent diverses choses. A qui vais-je m'adresser ? Cela ressemble à un marché. Dans l'élargissement d'une rue, presque une petite place, j'avise trois femmes derrière des tréteaux : elles vendent des fleurs. En fait, je sais qu'elles vendent des fleurs, bien que je n'en vois aucune. Leur commerce s'appelle "La Cerise", mais c'est peut-être le nom de cette sorte de petite place.

    Je m'approche. Deux de ces femmes sont les vendeuses. La troisième est certainement la patronne. Elle est assise en retrait. Je viens vers elle et lui demande si je pourrais mettre mon vélo sous ses tables, en lui expliquant pourquoi.

    Elle ne me répond pas mais me regarde aimablement. Elle me paraît une honnête femme en qui je puis avoir confiance.  Je lui demande quand elle va s'en aller, car si elle démonte son installation avant mon retour, ça ne sera pas possible. Elle ne me répond toujours pas, mais  je remarque combien cette femme est étrange. Son visage est tout fripé ce qui fait qu'elle semble très vieille, et pourtant elle semble encore jeune.  Et voilà que je me trouve assis près d'elle sur une chaise.

    J'ai totalement oublié et la conférence et mon vélo.

    Je voudrais seulement savoir qui est cette femme. Je la regarde. Elle ne semble nullement choquée par mon évidente curiosité, par l'intérêt que je lui porte. En précisant qu'il n'y a pas la moindre coloration sexuelle dans cet intérêt. C'est sa personne qui est pour moi une énigme. Je remarque ses vêtements élimés. Mais aussi son imperceptible sourire, porteur de tristesse mais aussi d'une sorte de sagesse, d'une philosophie tranquille. Douceur et résignation. Il me semble impossible de lui poser la moindre question. Pourtant j'aimerais savoir comment la vie l'a conduite là. Son commerce a l'air très misérable, presque inexistant. 

    Je remarque ses avant-bras et ses mains. Sa peau est couverte d'écailles, ou plutôt d'une sorte d'écorce semblable à des pommes d'épicéa, mais avec une matière sèche qui paraît très fragile, un peu comme l'écorce du tronc d'un arbre contre lequel aucune biche, aucun chevreuil ou sanglier ne se serait jamais frotté.

    Je prends une de ses mains pour l'examiner. Elle se laisse faire comme si un médecin s'occupait d'elle. Je frotte légèrement son avant-bras et les foliations écailleuses s'effritent facilement. De toute évidence il serait facile de redonner à cette peau un aspect probablement normal. Mais je réalise soudain l'incongruité de la situation et j'arrête mon action. Elle ne m'a rien demandé, ni moi non plus ! Mais je vais rester là....

    Arrive un homme, d'allure arrogante, menaçante. Non contre moi (il ne semble même pas me voir) mais contre cette femme. C'est peut-être le maître de ces lieux. Il semble vouloir chasser cette femme, détruire son commerce, l'expulser. Il a l'air très méchant, intraitable... une sorte de macho assez brutal.

    Puis arrive un autre homme, bien différent. Peut-être un défenseur des pauvres, des opprimés. D'emblée le premier, le macho, s'en prend à lui, se jette carrément sur lui, sort un poignard et va le tuer. Mais contrairement à toute attente, c'est le second qui sort une sorte de fourchette et la plonge dans le ventre du premier qui s'effondre, mort. Sur quoi ce second homme s'en va tranquillement. Personne n'a rien vu, sauf moi, mais qui ne joue plus aucun rôle dans la scène.

    Sans aucune transition je me retrouve passer par là plusieurs années après.

    Je veux voir si cette femme tient toujours son commerce. Mais la rue a bien changé. Des commerces chics, de beaux magasins,  se pressent les uns contre les autres, et dans l'élargissement de la rue, un des magasins porte le nom de "La Cerise". Est-il possible que ce soit elle !

    Je rentre pour le savoir. Trois femmes sont là : on croirait les trois femmes qui étaient à l'entrée de la conférence. Elles me regardent avec le même mépris hautain, et je comprends tout de suite que je n'apprendrai rien de ces trois harpies.

    Mais à ce moment là rentre un homme,  je le reconnais : c'est le macho que j'avais cru mort. Lui aussi me reconnait et me dit : encore vous ? Il parait cependant avoir changé, être plus "humain". Est-ce le fait d'avoir échappé à la mort ? Je me dis que je vais peut-être, grâce à lui, en apprendre un peu plus sur cette fleuriste de "La Cerise". Cette femme qui ne m'a jamais dit un seul mot ! 

    Mais là, je me réveille.

     

     

    ***

     

     - Un de mes rêves de la nuit : une marchande de fleur bien étrange -

     

     

    Je ne sais pourquoi je vous raconte ce rêve qui, pour une fois, me paraît tout à fait opaque.

    Et loufoque. Et de peu d'intérêt.

    A quoi me fait-il penser ?

    Seulement à ceci : à l'étrangeté de chaque destin humain.

    Pas un comparable à un autre.

    Et au fait que ma curiosité me pousse irrésistiblement à comprendre le pourquoi de chacun d'eux.

    Enfin, de ceux dont il m'est donné de m'approcher.

    Mais presque tous demeurent pour moi des énigmes insondables.

    Sans doute resterai-je pour toujours sur ma faim de savoir.

     

     

     - Un de mes rêves de la nuit : une marchande de fleur bien étrange -

     

     

     

     

     

    ***

     

    Un rêve peut fort bien rester fermé à toute compréhension.

    En fait c'est son premier but : échapper à la compréhension. Je vous dirai un jour pourquoi.

    Son cryptage a  justement été inventé par notre psychisme pour qu'il ne soit pas décodé !

    Et pourtant notre volonté consciente est de le décoder.

    L'une des façons la plus efficace d'y parvenir n'est pas de se creuser la tête, comme le penseur de Rodin.

    Elle consiste à raconter ce rêve à un tiers, à le soumettre à un jugement extérieur.

    C'est ce que je viens de faire en vous le racontant 

    mais avant même que mon article ne soit publié, donc lu, ma seule intention de le proposer à votre lecture...

    avait changé la donne.

    Le lendemain même où j'ai écrit ce texte, j'ai soudain compris  qui était cette femme, 

    cette sorte de bohémienne, fleuriste, souriante ...  et mutique.

    Cette femme que j'ai soudain désiré connaître, au point d'en oublier tout le reste !

     

     - Un de mes rêves de la nuit : une marchande de fleur bien étrange -

     

     

     

    La découverte par moi de son identité s'est réalisée comme soudainement,

    comme pourrait se déchirer d'un seul coup le rideau d'une scène de théâtre.

    Et d'une façon si violente et si inattendue...

    alors que je faisais griller des rondelles de courgettes sur un feu extérieur,

    que mon coeur s'est serré et qu'un flot de larmes de désespoir a rempli mes yeux.

     

    Car cette femme...

    c'était ma mère !

     

    Ma mère blessée par la vie depuis sa toute petite enfance.

    Privée d'instruction : elle devait garder les vaches pendant que les autres enfants allaient à l'école.

    Les meilleures conditions pour que s'installe à jamais une situation d'humiliation sociale définitive.

    Sa vie ultérieure lui a apporté des satisfactions, bien sûr, mais combien plus de frustrations !

     

     

     

     - Un de mes rêves de la nuit : une marchande de fleur bien étrange -                                                

    Courgettes directement grillées sur la plaque d'acier. Délicieuses, même sans sel ni épices !

     

    Ce rêve m'a replacé face à elle.

    Et je réalise que jamais je n'ai pris une chaise pour m'asseoir près d'elle,

    pour simplement la regarder, et l'écouter.

    Rester là près d'elle, pour lui dire que je l'aimais.

    Peut-être pas avec des mots, mais simplement en la regardant.

     

    Peut-être ne m'aurait-elle jamais rien dit, comme cette "fleuriste",

    par pudeur, ou par incapacité à exprimer ses ressentis,

    cette montagne de non-dits (depuis toujours) en elle.

     

    Mais non.

    Petit, je courais les bois, explorais les rivières, les anciennes carrières de gypses abandonnées.

    Plus tard je courais les conférences, et mes si importantes réunions où je croyais explorer le monde....

    en découvrir tous les secrets....

    Je n'avais pas le temps de regarder ma mère, cette femme sans importance.

     

    Quelle illusion !

    Quelle irréparable négligence !

     

    Ma mère, dans sa sagesse profonde, fruit de ses souffrances et de son amour,

    ma mère a-t-elle compris cela, mon apparente indifférence à elle ?

    Le sourire un peu triste mais tranquille de cette femme me le laisse espérer.

     

     

     

     - Un de mes rêves de la nuit : une marchande de fleur bien étrange -

     

                                                    des pavots à maturité... je vais bientôt me délecter de leurs graines !

     

    Voilà.

    Ce rêve quelconque, j'ai pensé à nouveau le supprimer,

    mais cette fois parce qu'il m'est apparu comme beaucoup trop intime.

    Et puis quoi ?

    Vous n'allez pas me manger ! 

     

     

    ***

     

     - Un de mes rêves de la nuit : une marchande de fleur bien étrange -

     

    derrière un pied de fraisier... un pied de ciboulette qui reprend !

     

     

    J'ajoute que ma mère a toujours eu une vie ... rustique

    (et mon père aussi, bien sûr, la même vie, simple et proche de la nature).

    Elle était experte en cuisine sur feu de bois, à l'extérieur, à la bohémienne.

    C'était pour nous un mode de vie tout à fait naturel, allant de soi.

    Elle entretenait avec amour un minuscule jardin de fleurs, sans prétention, avec seulement de la fantaisie...

    alors que mon père utilisait la presque totalité du terrain pour un jardin utilitaire, légumes légumes !!!! 

    Ici, j'ai commencé par faire un jardin comme mon père, comme si notre survie alimentaire en dépendait !

    Depuis très peu d'années, j'ai changé, et je fais un "jardin" bien plus... fantaisiste.

     Et depuis une dizaine de jours je fais ma cuisine dehors, à la bohémienne, et prends mes repas dehors.

    Cela a-t-il joué dans mon rêve ???

     

     

     

    ***

    Mais l'interprétation d'un rêve personnel ne se limite pas 

    à deux ou trois conclusions de ce genre.

    Elle n'est qu'un pas dans l'incessante et jamais terminée démarche

    qui consiste à essayer de comprendre la totalité de sa vie.

    Aussi le lendemain de cette découverte que cette femme du rêve était ma mère,

    j'ai fait une autre découverte.

    Vais-je vous la dire ?

    Oui. 

     

    On m'a souvent demandé pourquoi j'avais voulu devenir médecin
    Je me suis posé à moi-même cette question.

    J'ai trouvé diverses explications, toutes justes sans doute.

     

    Mais voilà qu'une autre se présente à moi,

    avec l'éclat éblouissant de la vérité.

    C'était pour soigner ma mère !

     

    Mieux valait sans doute que je ne  le comprenne pas trop tôt.

     

    Oh mon dieu, que la vie est énigmatique !

     

     

    *** 

     

     

     

     

     

     

     

     


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