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    La maladie coeliaque, même si elle est rare (relativement), ne peut pas être niée.

    Elle se voit comme le nez au milieu de la figure dans sa forme grave.

    Elle se  voit comme un iceberg redoutable...

    Gare au petit Annick qui le rencontre.

     

     

    - Santé-Bien être - 12 : il n'y a pas que la maladie coeliaque -

     

     

    Mais on sait bien que la partie émergée d'un iceberg ne représente que le dixième de sa masse totale. Et bien c'est vrai aussi des dégâts provoqués par le gluten.

    Et pourtant le monde médical officiel, celui qui jouxte les sphères du pouvoir, très réfractaire à toute nouveauté car elle dérange ses habitudes, fait la sourde oreille. 

    Manifestement cette "maladie" dérange l'establishment !

    On préfère ne pas en parler, comme si ça n'intéressait personne. Si bien que cette maladie reste dans une relative obscurité. Presque un sujet tabou.

    On manque ainsi l'occasion, à partir d'elle, d'apprendre quelque chose.....

     

    Le premier problème est celui de la fréquence de la maladie coeliaque. Au début on ne s'occupait que des cas les plus graves, des malades qui étaient hospitalisés, à qui on faisait des examens assez approfondis  (invasifs, mais justifiés vu la gravité de la situation)  comme des endoscopies, des biopsies... 

    Mais fort heureusement (si l'on peut dire) tous les malades ne sont pas aussi dangereusement atteints. Beaucoup sont simplement ballonnés après les repas, avec un ventre un peu endolori. Puis ça passe. Pour reprendre le lendemain. Le matin ils ont la bouche pâteuse. Parfois des selles anormales, trop liquides, avec quelques coliques de temps en temps, ou même parfois de la constipation, quelques nausées, un manque d'appétit, un état de fatigue qui s'éternise sans raison apparente  ...  

    Bref des troubles en apparence assez banals, tellement fréquents qu'on n'y fait même plus attention, et que ces personnes ne viennent pas voir le médecin. S'il leur arrive cependant d'en parler lors d'une consultation, ce qui va leur être conseillé n'amenant aucune amélioration, cela les conforte dans l'idée  qu'elles digèrent mal, qu'elles sont fatiguées, que c'est comme ça, et qu'il ne sert donc à rien d'en parler au médecin.

    Ce en quoi .... elles n'ont pas tort !!!!

    Espérons seulement qu'on ne va pas leur donner des antalgiques, des antibiotiques, des anti-inflammatoires, ou pire encore des anti-dépressifs ! 

    Or parmi ces gens qui , simplement, digèrent mal, ont le ventre un peu patraque, on sait maintenant que beaucoup d'entre eux ont bel et bien une forme débutante de maladie coeliaque. Car si on leur fait un examen endoscopique, on observe souvent un état congestif de la muqueuse, et parfois des villosités qui commencent à être en souffrance. 

    La certitude qu'il s'agit bien d'une inflammation causée par le gluten étant établie si l'éviction du gluten amène la disparition des troubles.

    C'est alors qu'on réalise que cette "maladie" que l'on croyait rare est en fait au moins dix fois plus fréquente que ce que l'on imaginait.

     

     

    Mais ce n'est pas tout !

    Au début  on avait appelé cette maladie  "une intolérance au gluten". Ce qui voulait dire qu'il s'agissait de quelques malchanceux , porteur d'une anomalie fortuite, d'une "prédisposition génétique", et qui donc n'avaient rien à voir avec le reste des gens... normaux.

    Or on s'est vite aperçu que ça n'avait absolument rien à voir avec une intolérance accidentelle, mais qu'il s'agissait de quelque chose de bien plus grave et qui pouvait toucher toute la population, à savoir une " maladie auto immune ".

     

    Qu'est-ce que ça veut dire une " maladie auto immune ?

    Pour le comprendre , je dois vous dire 3 mots sur notre  système immunitaire, et pour cela nous allons faire une comparaison.

    Une nation (normale et saine) possède (je le pense) des forces armées pour défendre ses frontières et des forces du "maintien de l'ordre" pour assurer la sécurité de ses citoyens. Sinon ce n'est plus une nation, c'est une pétaudière, une foire d'empoigne. Il nous faut donc des avions, des blindés, de l'artillerie, une marine, des services de renseignements et de surveillance, il nous faut des frontières, et des douaniers, et à l'intérieur de la police, des gendarmes, etc etc ... bref, peu importe le nom que l'on donne à ces différents groupes de défense : ils sont indispensables à notre sécurité, à notre survie, n'en déplaise aux pacifistes utopiques de tout poil... 

     

    - Santé-Bien être - 12 : il n'y a pas que la maladie coeliaque -

     

    Et bien il en est de même pour notre corps : notre santé repose sur plusieurs piliers et l'un d'eux est notre système  de défense que nous appelons le système immunitaire. Il repose sur une multitude de cellules spécialisées qui patrouillent en permanence dans tout notre corps, examinent chaque cellule rencontrée, vérifient l'identité de chacune..  et si elles découvrent des éléments suspects, elles les éliminent aussitôt. Si cela leur est impossible, elle déclenchent une alerte, plus ou moins importante, afin de mobiliser  plus de défenseurs. C'est cela que l'on appelle une réaction immunitaire.

     

    J'espère n'avoir choqué personne en affirmant que notre sécurité repose sur le fait d'être armé et bien décidé à nous défendre.

    Mais toutefois il faut reconnaitre que cela comporte un risque, et justement les maladies auto-immunes en sont la preuve.

    Notre système immunitaire a pour mission de nous protéger contre des attaques venues de l'extérieur, or voici qu'il peut se mettre à agresser des cellules de notre corps lui-même !

     

    En effet c'est bien cela qui se passe.

    Lors d'une maladie auto-immune, le système immunitaire se retourne contre une partie de notre corps et l'agresse comme il devrait le faire contre des cellules étrangères.

    Dans la maladie coeliaque, il agresse les villosités intestinales et finalement les détruit ! Mais pourquoi fait-il cela ? Et que vient faire le gluten dans cette histoire ? Pourquoi déclenche-t-il une telle folie ?

    Le gluten est en fait un ensemble très complexe de protéines et certaines d'entre elles sont des gliadines. Le système immunitaire semble reconnaître  dans les gliadines des protéines étrangères dangereuses, comme il le ferait pour des poisons microbiens, que nous appelons  des antigènes. Il se met alors à fabriquer des contre-poisons (des anti-gliadines) que nous appelons des anticorps.

    Et puisque ces antigènes se trouvent au niveau des villosités, le système immunitaire se met à les attaquer elles aussi ! Cela commence par provoquer un état congestif chronique de la muqueuse intestinale, cela se termine par la destruction rasibus de toutes les villosités !

    C'est un peu comme si de supposés terroristes étaient repérés dans certains quartiers de nos villes et que nos forces de défense bombardaient ces quartiers parfois même jusqu'à les raser, dans le but d'éradiquer le danger. Le remède risquerait alors d'être pire que le mal.

     

     

    Mais ces anticorps ("anti-gliadines") limitent-ils leurs attaques à la muqueuse intestinale (ce qui peut aboutir à une maladie coeliaque constituée), ou peuvent-ils viser d'autres cibles dans le corps ? 

    Il semble (pour certains d'entre nous) que la seconde hypothèse soit la bonne.

    Ce qui voudrait alors dire  que le gluten peut être à l'origine de beaucoup d'autres maladies auto immunes : des maladies causées par des sortes d'emballements de notre système immunitaire.

    Le champ des possibles s'agrandit encore !

     

    à bientôt.

     

     

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    Le gluten est-il un poison ? 

     

     

    Qu'est-ce qu'un poison ? 

    Toute substance étrangère à notre corps que nous ne savons pas digérer = utiliser.

    Si nous introduisons une telle substance dans notre corps elle va gêner nos processus vitaux, nous rendre malade, et peut-être nous faire mourir.

    C'est un peu comme si on plaçait un couteau suisse toutes lames ouvertes à l'intérieur  du mécanisme d'une horloge : elle aurait du mal à continuer de marcher.

    Si nous savions la digérer elle ne serait plus un poison et deviendrait peut-être un aliment.

    Cela reviendrait à dire que l'horloge saurait utiliser le couteau suisse.

    Un exemple : l'amanite phalloïde.

     

     

    - Santé-Bien être - 11 : le gluten est-il un poison ? -    imageWikipedia

     

     

    Elle contient plusieurs polypeptides  (qui sont en somme de petites protéines) que nous ne savons pas digérer : si elles entrent dans notre corps elles détruisent notre foie et nos reins. Nous disons que ce champignon contient pour nous des poisons mortels.

    Mais pour le lapin de garenne, c'est très différent : il sait digérer ces substances et peut manger des amanites phalloïdes comme vous vous mangez des haricots verts. Mes brebis mangeaient de même toutes les phalloïdes qui sortaient dans mon terrain (où il en pousse parfois de grandes quantités) sans présenter la moindre gène. 

    Lapins et moutons ont donc des enzymes pour digérer ces champignons, pas nous.

     

    Revenons au gluten. 

    Lui, nous le digérons tous très bien. 

    C'est du moins ce que l'on croyait d'une façon unanime ...  jusqu'en 1950.

    Pas la moindre suspicion ne s'élevait vis à vis du blé, céréale riche en gluten..

    Il ne pouvait donc être considéré comme un possible poison.

    Mais depuis longtemps des pédiatres (anglais en particulier) avaient été amenés à soigner des enfants atteints de diarrhées graves sans jamais parvenir à les guérir : ils ne connaissaient pas la cause de ces diarrhées. Parfois les enfants en mouraient. Sinon ils conservaient cette maladie à leur âge adulte, ce qui représentait un grave handicap assombrissant l'existence de ces adultes : une existence menacée par un mal inconnu.

    Or, en 1950 un pédiatre hollandais qui voyait aussi des enfants atteints de cette diarrhée chronique grave, que rien ne pouvait stopper, comprit enfin son origine : le pain, les céréales. La suppression de tout ce qui venait du blé amena une guérison rapide et totale de ces enfants. 

    A partir de là on s'aperçut que de nombreux troubles digestifs chroniques chez les adultes avaient la même origine, ayant été précédés ou non par ce type de diarrhée dans l'enfance. Et on a finalement donné à cette maladie le nom de " maladie coeliaque " .

    Ces gens se voyaient guéris de leur maladie dès qu'ils cessaient totalement de prendre tout aliment contenant du gluten.

    La maladie coeliaque est surtout fréquente en Europe du nord et en Amérique du nord : Canada, Grande-Bretagne, Islande, Irlande.... Il semble que dans ces pays  on arrive à un taux de 1 sur 100, alors qu'il ne serait de l'ordre que de 1 sur 1000 en France, mais il est difficile de donner des chiffres précis et nous allons comprendre bientôt pourquoi.

    On ne lui connait qu'un traitement : l'éviction totale du gluten de l'alimentation pour les personnes atteintes.

     

    Que se passe-t-il quand ces personnes prennent du gluten dans leur alimentation ? 

    Pour le comprendre  il faut savoir comment est construit notre intestin, et en particulier le grêle. Il est très long : 7 ou 8 mètres, et c'est pourquoi il est replié sur lui-même un grand nombre de fois. Pourquoi est-il si long ? Pour offrir la plus grande surface possible à la muqueuse intestinale au travers de laquelle nous allons absorber les éléments nécessaires à notre vie. Et bien cette longueur ne suffit pas. La muqueuse va se replier sur elle-même, former des franges, des ondulations, un peu comme font les anémones de mer... On appelle ces prolongements de la muqueuse de l'intestin grêle des "villosités". Et le résultat est spectaculaire : la surface fonctionnelle de cette muqueuse est celle (je crois me rappeler) de deux courts de tennis !

    Et c'est de toute beauté :

     

     

    - Santé-Bien être - 11 : le gluten est-il un poison ? -

     

     

    Bon : je ne garantis pas la fidélité de mon dessin, c'est seulement comme ça que j'imagine des villosités intestinales ! Un lieu de vie intense qui mérite à lui seul que nous revenions le visiter ! Nous le ferons.

    Et bien, chez les personnes atteintes de la maladie coeliaque, voilà ce qui se passe. 

    Dans les formes les plus bénignes de la maladie on observe d'abord une congestion de cette muqueuse, qui pour commencer se gonfle (hyperplasie) avec une surabondance de lymphocytes dans les villosités. C'est d'ailleurs la preuve qu'une alerte immunitaire est activée .

    Puis le drame survient : les villosités sont comme dévorées, et elles disparaissent ! Le paysage n'est plus celui que j'ai essayé de vous représenter : celui d'un jardin du bonheur. Il ressemble plutôt à une forêt du Viet-Nam qui vient d'être arrosée de défoliants par des hélicoptères, ou à une ville qui vient d'être bombardée au napalm comme Tokyo  le 9 mars 1945. 

     

     

    - Santé-Bien être - 11 : le gluten est-il un poison ? -

     

     

    On comprend mieux pourquoi les personnes atteintes ont d'abord le ventre ballonné, sensible, ultra sensible même, puis bientôt des douleurs, des coliques, qui durent, avec violence, qui les forcent à s'allonger, à se recroqueviller... 

     

     

     

    - Santé-Bien être - 11 - Le gluten est-il un poison ? -  La maladie coeliaque -

     

     

     

    Bien sûr cette destruction des villosités intestinales ne permet plus une bonne absorption des nutriments, des sels minéraux, des vitamines. Ce qui entraîne une perte de poids, une anémie souvent, une grande fatigue. Et une profonde atteinte de l'état général ...

    Je ne vais pas m'étendre sur toutes les complications qui peuvent survenir, mais dire seulement trois mots sur ce qui risque de se produire au niveau de l'intestin lui-même : ulcérations de sa paroi, infection de diverticules, parfois même dramatiques perforations. Et apparition de différents types de cancers. Autrement dit une évolution chargée de très grands périls. 

    L'arrêt du gluten sauve ces gens !!! les villosités de leur intestin se reconstruisent intégralement en quelques mois.

     

    Concluons pour aujourd'hui.

    L'attitude officielle  est actuellement celle-ci : les personnes qui sont atteintes de cette maladie n'ont vraiment pas de chance. Pour une raison qui nous échappe encore elles ne supportent pas le gluten et cette protéine se comporte donc pour elles comme un redoutable poison. Elles doivent donc supprimer le gluten de leur alimentation  d'une façon absolue et définitive. Et c'est tout.

    Les autres personnes ne sont en rien concernées... fermez le ban !

    Circulez : ya rien à voir.

    Et bien... ce n'est pas vrai !

    Nous le découvrirons la prochaine fois.

     

     

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    une image de chez moi

     

    - Santé-Bien être - 11 - Le gluten est-il un poison ? -  La maladie coeliaque -

     

     

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    L'évolution du blé du néolithique à nos jours 

     

    Point de départ de notre balade aujourd'hui : le Croissant Fertile.

    Les blés sauvages que les hommes découvrent poussant en abondance dans ce lieu

    sont des blés de 2 espèces : l'Engrain (ou Petit Epeautre) que je vous ai déjà montré :

    - Santé-Bien être - 10 - L'évolution du blé du néolithique à nos jours - image Wikipédia

    et  l'Amidonnier

    - Santé-Bien être - 10 - L'évolution du blé du néolithique à nos jours - image Wikipédia

     

    Ces blés avaient un faible rendement en farine, et leur farine avait elle aussi une faible teneur en gluten : environ 7 %.

    Ces farines étaient de ce fait peu panifiables (la pâte levait peu) et n'étaient à cette époque  mangées que sous forme de galettes.

    Les hommes qui d'abord cueillaient ces blés, ont fini par les semer et on peut dire qu'ils ont commencé à domestiquer ces deux espèces aux environs de 7.500 ans avant J C

    Peu à peu la culture de ces deux blés va s'étendre  ( lentement ) vers l'Ouest, en Europe, mais  il faudra 3.000 ans pour qu'elle soit pratiquée dans la zone atlantique ! Soit vers 4.000 ans avant JC .   

    Les siècles passant, la situation va beaucoup évoluer. Les agriculteurs vont sélectionner les plus beaux grains pour les semences et pratiquer des hybridations avec d'autres espèces de céréales. Tant et si bien que le bagage génétique des blés cultivés va de plus en plus s'éloigner des blés primitifs.

    Le blé sauvage (engrain) possédait 7 paires de chromosomes soit 14 chromosomes.

    On dit qu'il était diploïde ( 2 fois 7).

    On va passer au blé dur qui lui possède 14 paires de chromosomes = 28 chromosomes.

    On dit que le blé dur est tétraploïde ( 4 fois 7).

    Puis sont venus le blé tendre et le froment qui eux possèdent ... 21 paires de chromosomes, 42 chromosomes donc : ce sont des blés hexaploïdes ( 6 fois 7). 

    Actuellement ce sont des milliers de variétés qui se pressent sur le marché, et la valse des chromosomes ne fait que commencer !

    Autrement dit les blés modernes sont génétiquement anormaux !

    Ils sont d'ailleurs devenus incapables de se reproduire par eux-mêmes (comme le faisaient les blés primitifs). Ils sont maintenant totalement dépendants de l'homme.

     

    - Santé-Bien être - 10 - L'évolution du blé du néolithique à nos jours -

     

     

    Mais voilà : ils ont atteint des rendements phénoménaux en farine, et cette farine est devenue très riche en Gluten : plus de 50% de leurs protéines est du gluten !

    Qu'est-ce que cela veut dire ?

    Ceci : 

    nos blés modernes  sont devenus des plantes semi-artificielles, un outil industriel :

    des sortes de machines vivantes programmées  pour fabriquer de l'amidon et une matière plastique qui s'appelle le gluten.-

    Un peu comme les poules en batteries sont devenues des machines à oeufs.

    La farine de ces blés peut "lever" autant que l'on veut, et rien n'empêcherait maintenant de faire des pains gonflées comme des zeppelins. 

     

     

    - Santé-Bien être - 10 - L'évolution du blé du néolithique à nos jours -

     

     

     

    Ce qui est très amusant. 

    De plus c'est beau et bon, facile à mâcher, une délicieuse baguette tradition, un croissant...

    Tentations multiformes et savoureuses....

     

     

    - Santé-Bien être - 10 - L'évolution du blé du néolithique à nos jours -

     

     

    Mais il y a un risque.

    La prochaine fois nous réfléchirons sur ce risque. 

     

     

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     il y a 12.000 ans commençait

    la révolution néolithique

     

     

    Il s'agissait bien d'une révolution, nous allons-le voir, aux conséquences incalculables.

    Mais si je répète à nouveau cette phrase c'est pour que nous prenions bien conscience

    qu'il s'agit d'une révolution très récente si on compare ces 12.000 ans

    d'une part aux 200.000 années durant lesquelles avaient déjà vécu les Sapiens,

    et plus encore aux 3.000.000 d'années de la présence d'Habilis, notre cousin

    et probablement aussi notre ancêtre le plus proche.

    Cette révolution s'est produite en même temps en au moins trois points de la planète

    car elle a été favorisée par la fin d'une longue période de glaciation ce qui veut dire qu'à cette époque de gigantesques réserves d'eau douce s'étaient accumulées et ceci, lié au réchauffement , a provoqué dans certaines zones favorisées une expansion considérable de la flore.

    Nous allons considérer une seule de ces trois zones, celle qui se situe au Moyen-Orient, et s'étend du sud de la Turquie (Anatolie) jusqu'à l'Euphrate en passant par la vallée du Jourdain, le Liban et la Syrie. 

    Cette région,  très fertile à cette époque, a été appelée, à cause de sa forme

    le Croissant Fertile.

    Là ont spontanément prospéré, en autres plantes, des céréales : du blé et de l'orge.

     

    Oh il ne s'agissait pas du blé que nous connaissons aujourd'hui,

    mais de blés sauvages bien plus modestes, très rustiques, peu productifs.

    Ces blés (et orges) primitifs existent encore de nos jours dans ces zones ravagées !

    Les hommes en ont d'abord cueilli les grains, souvent un à un  (car à cette époque les épis ne se tenaient pas bien). Le blé archaïque devait ressembler alors à l'engrain , appelé aussi Petit Epeautre . Cette variété qui ne porte que quelques grains,  parfois un seul, d'où son nom (qui signifie "un grain", d'ailleurs en allemand il s'appelle Einkorn ! ).

     

    - Santé-Bien être - 9 - Il y a 12.000 ans commençait  la révolution néolithique -

                                                                                Engrain - image Wikipédia

     

     

    Ces grains ont d'abord été mangé crus. 

    Habitude qui d'ailleurs est encore évoquée dans l'évangile de St Mathieu où nous lisons qu'un jour Jésus traversait un champ de blé : ses disciples eurent faim, se mirent à cueillir des épis et à les manger.

    Ils ont ensuite été grillés, puis broyés sur des pierres, transformés en une farine grossière avec laquelle furent préparées des galettes qui furent cuites au feu. 

    Fut ensuite inventé une sorte de couteau à moissonner, avec une lame en silex.

     

     

    - Santé-Bien être - 9  : il y a 12.000 ans, la révolution néolithique -

     

     

     

    L'homme était devenu cueilleur de grains !

    Bon, je vais accélérer un peu !!!

     

    Ensuite il eut l'idée de semer ces grains : il devint agriculteur !

    Il inventa le champ.

    Alors il devint sédentaire.

    Normal : si vous cultivez un jardin, vous n'allez pas déménager tous les trois mois !

     

    Devenu sédentaire, il se mit à domestiquer des animaux : il devint éleveur.

    Ses huttes légères devinrent plus importantes, plus solides.

    Finalement Homo Sapiens inventa le village.

     

     

    - Santé-Bien être - 9  : il y a 12.000 ans, la révolution néolithique -

     

     

     

    Les populations humaines se sont alors considérablement développées : une alimentation plus abondante et mieux assurée a en effet éloigné les graves épisodes de famine qui étaient jusque là fréquents et décimaient les groupes humains..

    L'abandon du nomadisme permettait aussi aux femmes de mener plus facilement à terme leurs grossesses.

    Alors, porté par cette prospérité agricole, Sapiens inventa la ville !

    Ceci se produisit 4000 ans avant notre ère, en Mésopotamie, l'Irak actuel,

    les plus célèbres des villes sumériennes étant Our, Ouruk, Babylone...

     

     

    - Santé-Bien être - 9  : il y a 12.000 ans, la révolution néolithique -

     

     

    La révolution agricole engendra ainsi une révolution urbaine.

    Puis vint le perfectionnement de diverses techniques, la naissance des sciences, de l'industrie, bref : c'est le monde moderne qui apparaissait.

     

     

    Vous allez peut-être dire que j'ai oublié le gluten.

    Patience : nous allons bientôt y revenir ! 

     

    Mais je me rends compte soudain que je n'ai pas encore expliqué le titre de cet article.

    Pourquoi "révolution néolithique" ? 

    Voici.

    Le tout premier progrès qu'accomplit Sapiens fut, bien modestement en apparence, une amélioration de la pierre taillée : il découvrit comment la polir, si bien qu'à la pierre taillée (la vieille pierre, un peu rudimentaire) succéda  une " pierre nouvelle", d'où le nom de cette nouvelle période à partir de 12.000 ans : le Néolithique.

     

    Il découvrit aussi la métallurgie, ce qui mit fin à l'âge de la pierre taillée puis polie  (Paléolithique puis Néolithique) : on entrait alors dans l'ère des métaux.

    Autre invention majeure : l'écriture. Elle se fait à la même période ( 4000 ans avant JC) et dans le même lieu que la révolution urbaine.

    Je devais vous la signaler, car elle met fin à la Préhistoire :

    nous entrons alors dans les temps modernes, les temps historiques. 

    Le paléolithique puis le néolithique, qui terminent la période préhistorique, sont désormais derrière nous.

     

    Dans le prochain article  je reviendrai au blé, et au gluten !!!!!!!!!

     

     

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    Le Paléolithique :

    une longue période de la préhistoire  

    ...  sans gluten  

     

     

     

    Pour bien comprendre le problème que pose le gluten dans notre alimentation, je vous invite à remonter avec moi dans le passé, et même dans un passé assez lointain, à une époque où l'alimentation des hommes ne leur apportait pas cette protéine.

     

     

    Il était une fois,

     

     

    mais c'était il y a bien longtemps :

    c'était il y a trois millions d'années

    apparurent sur la planète terre les premiers hommes véritables !

    Ce n'était pas encore nous !!!

    C'était une autre race, pardon, une autre espèce d'hommes :

    c'était des "  Homo habilis  " ce qui veut dire " hommes habiles  ".

    Leur habileté les a amené à tailler des silex pour en faire des armes ou des outils.      De là est venu le nom donné à cette période de la préhistoire durant laquelle ils ont vécu de "  Paléolithique  ", ce qui signifie " vieille pierre ".

     

     

     

     

    - Santé-Bien être - 8 : Le Paléolithique : une longue période de la préhistoire...  sans gluten  -

     

     

     

     

    Ces hommes étaient des nomades, déplaçant sans cesse leur campement.  

    Ils ne cultivaient aucune plante, ils n'élevaient aucun animal.

    Ils ont seulement  fait alliance avec des chiens  (des loups ?) pour qu'ils les aident à chasser, et peut-être pour être avertis par eux en cas de danger.

    Ce sont eux qui ont maitrisé le feu, et ils ont réussi cet exploit il y a 400.000 ans. 

    De quoi se nourrissaient-ils ? 

    Ils se nourrissaient avec les produits de la pêchede la chasse, de la cueillette de fruits et de feuilles comestibles, de la récolte de racines :

    c'est pourquoi on les a appelés des  " chasseurs-cueilleurs  ".

    Et bien on peut affirmer qu'ils ne consommaient aucun gluten, car ils ne connaissaient pas le blé, et même si, dans leur recherche d'aliments, il leur est arrivé de trouver quelques tiges de blé sauvage à maturité (ou d'une autre céréale contenant du gluten), et même s'ils en ont croqué quelques graines crues, ils n'ont reçu là qu'une dose infime de gluten, car les blés sauvages ne formaient alors que des graines très petites et ne contenant que très peu de cette protéine. 

     

    Que sont devenus ces hommes ? Ils étaient de vrais hommes ( c'est-à-dire du genre HOMO) mais de l'espèce Habilis. Ils ont cohabité avec plusieurs autres espèces d'hommes, comme les "Homo erectus" ce qui ne signifie pas ce que vous pensez ...  ! ... mais  "homme dressé" ou plus simplement "homme qui marche debout".

    Et puis, il y a 200.000 ans ( retenez bien ce chiffre ) une nouvelle espèce d'hommes est apparue, et ce fut notre espèce, que nous nommons : " Homo Sapiens " = " Homme sage " !!!

    Or cette nouvelle espèce d'homme allait supplanter toutes les autres, et, pour une raison que nous ignorons, toutes les autres espèces d'hommes se sont éteintes.  Toutes !

     

    Homo sapiens est resté le seul représentant du genre "Homme" ....

    Pour combien de temps ?... Question vertigineuse !

    Mais j'y résiste et reviens à notre sujet : l'alimentation.

    De quoi se nourrissait Homo Sapiens ? 

    Au départ, et pendant bien longtemps, il a été, comme Habilis, un chasseur-cueilleur. 

    Mais il y a 12.000 ans .....

    (ce n'est pas très loin de nous : c'est avant-hier !!!)      

    il s'est produit quelque chose d'extraordinaire ...    

    je vous en parle la prochaine fois.

     

    ***

     

     

     


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